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N.B: les
questions et réponses les plus récentes figurent
dans le haut de ce document !
Introduction:
Les questions 38 à 44 aborderont le thème des sacrements: l' Église Notre Mère
nous abreuve aux sources du salut que sont les sept sacrements.
Ceux-ci sont répartis et réunis en trois catégories
salutaires: ceux d'initiation chrétienne à savoir les
sacrements de Baptême, de l'Eucharistie et de la Confirmation;
ceux de guérison c'est-à-dire les sacrements de
Réconciliation (appelé aussi du Pardon) et de l'Onction des
malades et ceux de donation ou service que sont les
sacrements de l'Ordre et du Mariage!
Brièvement, dans
« Suis-je conscient de tel ou tel sacrement? »,
nous allons essayer de voir ce qu'on peut retenir ou entendre
par tel ou tel sacrement. Voilà ce que nous allons essayer de
faire en commençant par le commencement, c'est-à-dire le
sacrement de Baptême. Index des sujets traités
1. Que signifie le mot « liturgie »? 2. Quelle est la double dimension de l'acte liturgique? 3. La liturgie a-t-elle besoin de rites? 4. Quelle est la place de la parole de Dieu dans une célébration liturgique? 5. Quelle est la place de Marie dans le célébration liturgique? 6. Pourquoi l'eau a-t-elle une une grande importance en liturgie? 7. Que veut dire « célébrer »? 8. Comment se déroule habituellement une célébration? 9. Peut-il y avoir de célébration sans assemblée? 10.Quels sont les rôles que suppose une célébration? 11.En quoi une célébration peut-elle être belle? 12.Que disent certaines de nos attitudes dans la prière? 13.Les chants sont-ils indispensables à une célébration? 14.Quelle place nos cinq sens doivent-ils avoir dans une célébration? 15.Pourquoi se confesser à un prêtre? 16.Pourquoi les sacrements? 17.A quoi sert une équipe liturgique? 18.Comment un sacrement est-il efficace? 19.Le prénom chrétien est-il encore obligatoire? | 20.Qu'est-ce que bénir? 21.Profane, sacré ou saint, quelle différence? 22.Pourquoi devons-nous participer à la messe le dimanche? 23.Pourquoi et comment communier? 24.Le geste de paix, un geste à risques? 25.Les divorcés remariés peuvent-ils communier? 26.Peut-on demander une reconnaissance de nullité de mariage 27.Comment s'articulent les temps de l'année liturgique? 28.En quoi l'église est-elle signe de Dieu-avec-nous? 29.Quelles significations liturgiques de nos vêtements religieux? 30.A quoi vise la variété des couleurs liturgiques? 31.Qui bénit? 32.Que nous donne à vivre la Semaine sainte? 33.Pas de célébration sans fleurs? 34.Y a-t-il une langue sacrée? 35.Qu'est-ce que la Pâques? 36.L'adoration eucharistique, une prière importante pour l'Église? 37.Le dimanche de la Divine Miséricorde, qu'est-ce que c'est? 38.Suis-je conscient de mon Baptême? 39.Suis-je conscient(e) de ma Confirmation? 40.Suis-je conscient de la présence réelle de Jésus dans l'Eucharistie? |
41. Le sacrement de réconciliation. 42.Le sacrement de l' onction des malades 43. Le sacrement du mariage 44. Suis-je conscient(e) de l' importance du sacrement de l' ordre? 45. De la signification de l' épiscopat dans l' Eglise. 46. Liste de tous les papes de l' Eglise Catholique 47. Successeur de Saint Pierre apôtre ou Pape? 48. des Cardinaux de l' Eglise Catholique... 49. de la Curie Romaine... 50. Le titre de Monseigneur. 51. L' appellation de Chanoine. 52. Les apparitions mariales. 53. Quelques informations sur le 2è Concile oeucuménique du Vatican 54. L' adoration eucharistique. 55. Comment peut-on être chrétien(ne) au 21è siècle?
| |
55. Comment peut-on être chrétien(ne) au 21è siècle?
Devant la montée
exagérée du sécuralisme, de l'individualisme, du modernisme, du
principe de la laïcité, de l'indifférentisme religieux, et surtout
devant la diminution notoire du nombre de chrétien(ne)s
pratiquant(e)s dans notre société, on ne peut pas ne pas se poser
des questions: est-il encore possible au XXIème siècle d'être
chrétien(ne)? Est-ce ça vaut la peine? Et surtout comment l'être?
Laissons-nous inspirer
par M. Louis Escoyez, lecteur attentif du journal « Dimanche
express, Numéro 36, p3. », à la suite de sa
lecture du livre de P. Joseph Moingt, «Croire quand
même ». Ses points de vue en essais de réponse à ces
questions, peuvent, peut-être, nous aider à mieux intégrer et
vivre les interpellations de cette « Année de la foi »,
dans la dynamique du double jubilé ( 50 ans du Concile Vatican II et
80 ans des Apparitions de la Sainte Vierge à Beauraing).
Pour lui et comme nous
d'ailleurs, il est plus que jamais d'être fier d'être chrétien
aujourd'hui, et pour le témoigner, il suffit de:
- « avoir la
foi ferme et profonde »,
- « être
extrêmement attentif aux signes discrets mais nombreux que Dieu nous
envoie » et,
- « nous
aimer les uns les autres comme Jésus nous a aimés ».
1.
Avoir la foi ferme et profonde
La foi doit être
comprise « dans l'acception de la confiance totale en ton
Dieu qui t'aime, qui veut le bonheur des hommes sur terre comme après
la mort, celle que Jésus donne comme cause de la guérison des
malades: 'Ta foi t'a sauvé!' »
2. Être
extrêmement attentif aux signes discrets mais nombreux que Dieu nous
envoie
N'entendons-nous
pas en nous d'innombrables appels au partage, à l'écoute, à un
engagement...? Que de signes de sa bonté, pour nous ou pour
d'autres, ne voyons-nous pas! Et que nous dit Dieu au travers de
l'évolution de la société? Il ne s'agit pas de condamner la
civilisation de consommation et d'en faire un bouc émissaire, cause
de tous les maux . La culture du XXIème siècle a, en
tout cas, remis en valeur l'engagement personnel que Jésus
souhaitait. Dans le temps, être chrétien(ne) ne demandait pas une
initiative personnelle; actuellement, l'être demande cette
initiative. « Nous devons alors nous poser la question de
comment dire Dieu dans cette civilisation, comment faire comprendre
que Dieu est aimable, qu'il nous aime et que nous devons et pouvons
l'aimer ».
« Les signes de
Dieu nous parviennent par de multiples canaux et notamment par les
dires et les écrits de nos contemporains ; leur écoute demande
d'abord de les respecter, de ne pas les traiter de vieux pleins
d'amertume, quel que soit leur âge ».
3. Nous
aimer les uns les autres comme Jésus nous a aimés
« Plus que
jamais, nous devons nous aimer les uns les autres comme Jésus nous a
aimés. Jusqu'au début du XXème siècle, les personnes que nous
côtoyons étaient peu nombreuses et appartenaient le plus souvent à
notre milieu, mis à part la tante revêche et le cousin de
' mauvaise vie' , l'amour des autres était plutôt aisé.
L'immigration, les voyages de loisirs, mais surtout ceux effectués
en vue du service, l'évolution des mentalités dans les générations
suivantes... demandent des efforts d'adaptation supplémentaires ».
On dit généralement que l'amour mutuel est un commandement. Ne
saurait-ce pas plutôt un conseil pour être heureux? Quel bonheur ne
ressentons-nous pas quand un geste, un sourire, un pardon de notre
part réjouit le cœur de l'autre?
Aimer les autres c'est
aussi partager avec eux nos convictions, ce que nous avons découvert
et essayer de faire évoluer le monde vers plus d'Évangile vécu.
Rendez-vous au week-end prochain!
A bientôt!
54. L' adoration eucharistique: veuillez cliquer sur le lien ci- dessous: >>>l' adoration eucharistique<<<53. Quelques informations sur le 2ème Concile oecuménique du Vatican, 50 ans aprèsveuillez cliquer sur le lien ci- dessous: >>>quelques infirmations sur le 2è Concile oeucuménique du Vatican<<<52. Les apparitions mariales.veuillez cliquer sur le lien ci- dessous: >>>les apparitions mariales<<<51. L' appellation de "Chanoine".veuillez cliquer sur le lien ci- dessous: >>>l' appellation de Chanoine>>>50. Le titre de Monseigneur.veuillez cliquer sur le lien ci- dessous: >>>le titre de Monseigneur>>>49. de la Curie Romaine...veuillez cliquer sur le lien ci- dessous: >>> de la Curie Romaine<<<48. des Cardinaux de l' Eglise Catholiqueveuillez cliquer sur le lien ci- dessous: >>> des Cardinaux de l' Eglise catholique<<<47. Successeur de Saint Pierre apôtre ou Pape?veuillez cliquer sur le lien ci- dessous: >>> Successeurs de Saint Pierre apôtre ou Pape?<<<46. Liste de tous les papes de l' Eglise Catholique.veuillez cliquer sur le lien ci- dessous: 45. Qu'est-ce que l'épiscopat dans
l'Église?
Évêque, ou épiscope, ne
signifie pas exactement : surveillant, ou gardien, comme on
l’interprète habituellement, mais bien plutôt :
président (d’une assemblée), ou préfet (d’une administration).
L’épiscope (episkopos) est
celui qui, assis sur un siège plus élevé (epi), et dont le
regard (skopos) domine de là toute la foule, préside
l’assemblée et que l’assemblée elle-même regarde comme son
centre. Il est le chef, l’ordonnateur, le modérateur de la réunion
ecclésiale, son sommet, son principe. Le propre de l’évêque
c’est d’être unique, car il n’y a qu’un seul président et
celui-là tient la place du Christ. On saisit le lien organique qui
unit l’évêque à l'Église. L’évêque est pour l'Église et
l'Église est par l’évêque. « Là où paraît
l’évêque, que là soit la communauté. » (St
Ignace, Lettre aux Smyrniotes, VIII ,2).
Le mot latin : « antistes »,
pris pour traduire « episcopos », en dehors
du simple décalque : « episcopus »,
indique bien cette fonction primordiale de l’évêque, de
présidence : celui qui siège (stes) devant (anti).
Sans aucun doute, dans le corps ecclésial,
l’évêque est un chrétien parmi d’autres chrétiens. On se
souvient de la sentence célèbre de Saint Augustin : « Avec
vous je suis chrétien ; pour vous je suis évêque ».
L’évêque est d’abord un baptisé. Il se
tient dans la construction
ecclésiale comme, en quelque sorte, sa clef de voûte. Mais il
ne se situe pas en-dehors du bâtiment. L’ordination épiscopale
ne serait pas valide si le candidat ne recevait pas au préalable
le baptême : s’il ne l’était pas, il doit être d’abord
baptisé, comme on l’a vu faire par exemple pour Saint Ambroise,
élu évêque de Milan alors qu’il était encore catéchumène,
mais qui fut baptisé bien sûr avant d’être ordonné.
L’évêque est aussi un prêtre, ou ancien
(presbuteros) : « Moi, ancien comme eux »
(1P5,1) disait Saint Pierre aux anciens auxquels il s’adressait.
L’évêque est un prêtre : il est même le premier d’entre
eux. C’est organiquement qu’il appartient au collège des
prêtres. Il fait partie intégrante du presbyterium, comme
étant son chef, son président. La fonction épiscopale est par
essence une fonction presbytérale. Dans l’Eglise antique, quand on
désignait « les prêtres », on nommait aussi
l’épiscope inclus dans leurs rangs, à moins qu’il ne fût
récemment décédé, et non encore remplacé. D’où une confusion
fréquente dans l’interprétation des textes anciens. On a cru
déduire de ce vocabulaire : ou bien que l’évêque n’existait
pas dans l’Eglise primitive, ou bien qu’il ne se distinguait pas
des autres prêtres. De là, on a pu imaginer qu’à un instant
donné un épiscopat monarchique avait pu succéder à un épiscopat
collégial. Mais c’est pure fantaisie, c’est une chimère
que rien dans les sources ne vient appuyer.
L’évêque est enfin le premier des diacres, le
chef de leur collège et, comme tel, il reste un diacre, un
serviteur (diakonos).Car la fonction épiscopale demeure
une fonction de service : service de Dieu et de son Christ,
avant tout dans la liturgie ; service de l’Eglise et service
de la parole ; service des frères et sœurs ; service
enfin de tous les hommes, y compris les plus éloignés. De même
toute la fonction presbytérale, qui est essentiellement
pastorale, s’oriente-t-elle vers ce service dont les diacres
restent par état les coadjuteurs.
« Le serviteur n’est pas au-dessus de son
maître » avait dit le Christ (Jn13,16) et l’évêque
même n’est pas au-dessus du Christ. Si Jésus-Christ est venu nous
donner l’exemple du service (cf. Jn13,15), et s’il a
jusqu’au bout accompli le service suprême en donnant sa vie
pour le salut de l’humanité, c’est pour que ses disciples
l’imitent. L’exercice de l’autorité dans la société
chrétienne demeure une fonction « diaconale ».
(Cf. Mc10,43).
Voilà donc comment se situe l’évêque dans
l’Eglise : un chrétien au milieu d’autres chrétiens, un
prêtre avec les prêtres, un diacre parmi des diacres. Mais
quel est-il pour l’Eglise elle-même ? Il est un
pasteur, il est un docteur, il est un liturge ou
« prêtre » (hiereus).Le Christ, ayant
délaissé cette terre, a abandonné toutes ses fonctions à
l’évêque, et aux prêtres qui sont les adjoints de l’évêque.
Il leur a confié la gérance de son Église jusqu’à ce que
lui-même revienne, à la consommation des siècles.
A l’exemple du Christ, l’évêque est le
berger qui marche en tête de son troupeau. D’où souvent ce
bâton pastoral qu’il arbore. « Prenez garde à
vous-mêmes et à tout le troupeau en qui l’Esprit Saint vous
a placés évêques, afin de paître l’Eglise de Dieu qu’il s’est
acquise au prix de son sang » (Ac20,28) recommandait
Saint Paul aux anciens et aux évêques de la région
d’Ephèse. Certes le pastorat, la fonction du berger, implique-t-il
un aspect administratif, un travail de gestion. « Car
celui qui ne sait pas gouverner sa propre maison, comment
pourrait-il prendre soin de l’Eglise de Dieu ? »
(1Tm3,5) avertissait Saint Paul en parlant du futur évêque.
Mais il est avant tout une fonction spirituelle. Car l’évêque
doit conduire son troupeau vers les pâturages de la vérité et du
service de Dieu, vers les sources de l’évangile et des sacrements.
En donnant lui-même l’exemple, le pasteur oriente son troupeau
vers le Christ et c’est au Christ, chef des pasteurs qu’il devra
rendre compte de sa conduite (cf.1P5,2-4). S’il reste fidèle au
Christ, et s’il suit le Christ, l’évêque deviendra lui-même ce
« bon pasteur » qui connaît ses brebis et que ses
brebis connaissent (cf. Jn10,14). Il deviendra ainsi l’unique
berger de l’unique troupeau ; « et il y aura un
seul troupeau et un seul pasteur » (Jn10,16), car même
les non chrétiens se mettront à écouter sa voix, et probablement
aussi les chrétiens dispersés reviendront-ils se placer sous
sa houlette bienveillante.
L’évêque est pareillement docteur. D’où
la mitre, ou la tiare, qu’il coiffe en signe d’autorité
magistrale. Ayant reçu l’évangile en partage, l’évêque
est chargé de le redistribuer à tous par le moyen de
l’enseignement. Dans le rite latin l’évêque est ordonné
sous l’imposition du livre sacré des évangiles, et c’est le
symbole de sa mission principale. On note que dans l’Eglise
ancienne l’évêque assumait pratiquement seul le service de la
parole au cours de la synaxe eucharistique. L’évêque possède
en propre, de part son état, un charisme certain de vérité. Aussi
convient-il dans les questions litigieuses de se référer
à son enseignement si l’on veut préserver l’unité de la foi.
Et dans la pratique des conciles œcuméniques on observe que les
évêques seuls se réunissent pour décider de la doctrine au nom de
tous.
Par priorité, par excellence, l’évêque est
prêtre (hiereus), pontife, liturge,
car il exerce la plénitude du sacerdoce du Christ. Dans le langage
de l’Eglise ancienne, et l’on constate la présence de cette
métaphore implicite dès l’épître de Saint Clément de Rome
(fin du 1er
siècle), on comparait volontiers les trois degrés du sacerdoce
chrétien aux trois degrés du sacerdoce lévitique des Juifs :
les diacres correspondant aux lévites, les prêtres
(prebuteroi) de la nouvelle loi correspondant aux prêtres
(hiereusi) de l’ancienne, enfin l’évêque
correspondant au grand-prêtre (archierei) unique du
Temple. Car c’est l’évêque qui préside à la liturgie. Il en
est simultanément l’ordonnateur et le régulateur. Toute
Eucharistie se célèbre en sa présence, ou par sa délégation,
comme l’affirmait déjà Saint Ignace (cf. Lettre aux Smyrniotes
VIII,1), et la foi catholique nous apprend que cette délégation
ne peut être confiée qu’à un prêtre (cf. DZ 424 :
Profession de foi du pape Innocent III. Voir aussi les canons 15
et 18 du concile d’Arles, tenu en août de l’an 314, donc avant
le concile de Nicée).
L’évêque tient dans sa main la plénitude des
sacrements de l’Eglise, le fameux septénaire, car il est
le seul à pouvoir les administrer tous. Seul en effet parmi les
ministres il peut ordonner validement les évêques, les prêtres et
les diacres, d’après le consensus constant de la tradition.
Cette dernière définition de l’épiscopat étant d’ailleurs la
seule vraiment univoque et par conséquent spécifique.
On observe combien il est difficile de donner de la
fonction épiscopale une définition exactement synthétique.
L’évêque hérite des apôtres en tant que
premier des prêtres et, également, parce que sa fonction
propre a été instaurée par les apôtres. En un sens, tous les
prêtres et tous les diacres succèdent aux apôtres. Mais l’évêque
est le successeur des apôtres à titre principal, ou
primordial, ou encore, en un sens, à titre total. Car
les simples prêtres et les diacres,
à l’instar des autres ministres ecclésiastiques,
ne succèdent aux apôtres qu’à titre participé, ou partiel, ou
encore subordonné.
Certes, il est bien vrai que l’épiscopat est une
fonction interne à l’Eglise (et non pas supérieure à elle !)
comme le sont par ailleurs le sacerdoce (de second rang), le diaconat
et les autres ministères de rang inférieur. De la même manière
l’épiscopat ne constitue pas un sacrement spécifique, mais
seulement un degré du sacrement de l’ordre : il
représente la plénitude, ou l’achèvement, ou la perfection
de ce sacrement. Pourtant l’ordination épiscopale possède un
caractère vraiment sacramentel : le doute qui pouvait subsister
là-dessus a été définitivement levé par le concile Vatican II.
(Cf. Lumen Gentium, 21). L’ordination épiscopale suppose au
préalable l’ordination presbytérale ou diaconale pour des raisons
de convenance, mais non de façon absolue. Un simple baptisé,
ordonné évêque, recevrait validement l’ordre épiscopal et, avec
lui, la plénitude du sacerdoce. Ce type d’ordination, « per
saltum », était couramment pratiqué dans l’Eglise
ancienne. En principe l’ordination épiscopale se
pratique-t-elle d’une manière collégiale. Depuis le concile de
Nicée (en 325) trois évêques, au moins, sont requis pour ordonner
le nouvel évêque. Mais l’ordination resterait valide quand bien
même un seul évêque serait présent et imposerait les mains, à
condition que lui-même fût validement ordonné.
On le voit : la « notion d’évêque »
est riche de sens dans le christianisme. Et nous sommes loin sans
doute de l’avoir épuisée. Aussi bien en tant qu’elle participe
du mystère sacramentel de l’Eglise, cette notion demeure-t-elle
inépuisable. Mais, a contrario, on doit tenir pour certain
que la notion épiscopale reste accessible à l’intelligence
ordinaire et moyenne de l’Eglise et par conséquent du chrétien
moyen et instruit. Dans l’hypothèse inverse, cette notion
s’avèrerait incompréhensible, voire inefficace, voire inapte pour
assurer un bon fonctionnement de la vie ecclésiale. En un certain
sens, il en est de même de toutes les notions révélées :
elles sont révélées pour être mises à la portée du simple
fidèle. L’épiscopat est pour le peuple. Il doit
rester compréhensible au peuple.
Au terme de cette description sommaire de
l’épiscopat, une question subsidiaire peut encore se poser,
et qui, à certains égards, paraîtra paradoxale. Toute la doctrine
que nous venons d’exposer est-elle de foi certaine, de foi
catholique et définie, ou bien seulement de foi probable et, dans
certaines de ses catégories, obtenue seulement par déduction ?
On doit répondre ici que certains pans du dogme catholique ne sont
pas encore parfaitement définis. Tout dans la notion épiscopale ne
baigne pas encore dans une égale et parfaite clarté. Les évêques
sont-ils vraiment les seuls à pouvoir conférer le sacrement de
l’ordre, ou bien dans certaines circonstances les simples prêtres
peuvent-ils les suppléer dans cet office ? Nous avons nettement
répondu oui à la première question et non à la seconde, en nous
basant sur la pratique constante de l’Eglise universelle
depuis les origines, et aussi sur le bon sens, et la logique
interne de la fonction épiscopale. Mais il faut reconnaître
que ce point n’appartient pas explicitement au dogme défini. Le
magistère ne s’est pas encore prononcé d’une manière
irréversible.
On peut souhaiter une évolution sur ce point. Mais
le flou qui subsiste n’a pas forcément que des inconvénients.
Une trop grande précision du dogme catholique empêcherait
peut-être les fidèles d’autres confessions de s’y rallier.
Des difficultés d’ordre historique peuvent
encore s’opposer à l’élucidation complète dudit dogme :
on ne connaît pas toujours avec une parfaite exactitude, ou
certitude, qu’elle était la pratique de l’Eglise ancienne
en ce domaine.
Quoiqu’il en soit, la figure exacte de l’évêque
dans l’Eglise du Christ se dessine déjà pour nous sans
ambiguïté : on peut dire en résumé qu’il tient
vraiment la place du Christ et de Dieu dans tous les aspects de la
vie ecclésiale, mais spécialement durant la synaxe
eucharistique.
Comme le Christ, donc, et en attendant son
retour, il est le Roi, il est l'Époux, il est l’Officiant,
mais il est aussi le Serviteur. Ce que le Christ devenu
invisible demeure pour l’Eglise invisible et
surnaturelle, l’Eglise des âmes, l’Eglise éternelle,
l’évêque visible l’est pour l’Eglise visible, locale,
temporelle, celle qui pérégrine sur la terre dans la peine et dans
l’espoir.
Mais ces deux réalités se rejoignent dans
l’esprit : car le Christ demeure présent à son Église
visible, quoique d’une manière cachée. Lui-même l’a
déclaré : « Je ne vous laisserai pas orphelins.
Je reviendrai vers vous. » (Jn14,18).Ou encore : « Et
moi, je suis avec vous pour toujours, jusqu’à la fin du monde. »
(Mt 28,20).
En tant qu’elle est une communauté sociale
constituée, le Christ est présent à son Église dans et par
l’évêque. En l’évêque, il en est le Roi, car tous
les fidèles doivent obéir au pasteur institué comme au Christ
lui-même : « Obéissez à vos chefs et soyez
leur soumis. » (He13,17). En l’évêque, il est
l'Époux, d’où souvent l’anneau pastoral que l’évêque
porte au doigt. Et quand l’évêque est mort, l’Eglise veuve n’a
qu’une hâte, c’est d’élire un nouveau pasteur. En
l’évêque, ainsi que dans les prêtres, il est l’Officiant.
En eux la liturgie éternelle célébrée dans le ciel par l’Agneau
immolé (cf. Ap5,6-14) se transporte par anticipation sur la terre.
Il leur est donné de prononcer en la personne du Christ (in
personna Christi) les paroles même du Christ à la
Cène : « Ceci est mon corps ; ceci est
mon sang ». En l’évêque, enfin, il est le Serviteur
car « le Fils de l’homme n’est pas venu pour être
servi, mais pour servir. » (Mt 20,28).
L’évêque fait l’Eglise en la rassemblant sous
lui, car sans lui elle se diviserait en de multiples sectes. Il
apparaît vraiment comme son moteur et son animateur,…après
Dieu.
Pour autant, l’autorité épiscopale ne se situe
pas au-dessus de la conscience, humaine ou chrétienne, du simple
fidèle. L’évêque se place au-dessus du fidèle en qualité de
responsable de la vie ecclésiale et de dispensateur des sacrements,
afin de le conduire vers les pâturages éternels, afin de l’élever
non de l’amoindrir. Mais il ne se place pas au-dessus de la
conscience du fidèle qui ne doit des comptes qu’à Dieu et à son
Christ. Si parfois de mauvais bergers s’introduisaient à la tête
du troupeau, pour le piller plutôt que pour le servir - on
sait, hélas, que cette éventualité s’est maintes fois
produite au cours de l’histoire - le fidèle
garderait sa pleine liberté de jugement et de critique, ce
qui ne veut pas dire sa pleine indépendance. Bien plus, il devrait
souvent se considérer comme personnellement responsable de cet
affadissement des pasteurs. C’est en vue de sa conversion,
finalement, que Dieu permettrait cette épreuve.
Le présent partage d'idées, écrit au courant de
la plume, manque un peu de suite dans les idées, je le reconnais.
Mais je n’ai pu vraiment le corriger. Je le laisse donc tel quel
avec son aspect un peu foisonnant, merci de me comprendre!
Rendez-vous au week-end prochain! A bientôt!
44.Suis-je conscient(e) de l' importance du sacrement de l' ordre
A. LE SENS ET LA
SIGNIFICATION DU SACREMENT DE L'ORDRE
(OU DE
L'ORDINATION)
1. Quelles est la nature du sacrement de l'ordre ?
Le sacrement de l'ordre
est un des sept sacrements. Pour comprendre le sacrement de l'ordre,
il faut le situer par rapport au sacrement de baptême. Grâce
au Baptême, tous les baptisés participent au Sacerdoce du Christ.
Cette participation s'appelle "sacerdoce commun des fidèles".
En effet, comme le dit St Pierre, toute l'Église est un
peuple de prêtres, un peuple sacerdotal (1P2,5.9). Ceux qui
reçoivent le Sacrement de l'Ordre sont consacrés pour être, au nom
du Christ, les pasteurs de l'Église. Le sacerdoce
ministériel diffère du sacerdoce commun des fidèles, parce qu'il
confère un caractère, une mission dans l'Église et un pouvoir
pour remplir cette mission.
Concernant le nom du
sacrement de l'ordre, les théologiens appellent ce sacrement "
sacrement de l'ordre ", formule un peu abstraite. On peut
dire aussi " sacrement de l'ordination ",
l'expression qui est plus claire pour les non-initiés.
Quant aux degrés du
sacrement de l'ordre, le sacrement de l'ordre comporte trois degrés
à savoir le diaconat, le presbytérat et l'épiscopat, qui
concernent l'ordination des diacres, des prêtres et des évêques.
Les prêtres sont institués pour être collaborateurs des évêques,
associés à eux dans la fonction sacerdotale au service du peuple de
Dieu. Il y a l'ordination diaconale, presbytérale et épiscopale.
2. Quel est la nature du "presbytérat" (ce qui
constitue le prêtre)?
La compréhension du
presbytérat a progressé avec le concile Vatican II. Avant ce
dernier concile, l'idée que l'on s'en faisait venait de
l'enseignement du Concile de Trente au 16ème siècle. Le concile de
Trente qui devait combattre les erreurs protestantes, le définit
comme le pouvoir de célébrer l'Eucharistie et de pardonner les
péchés.
Vatican II reprend cet
enseignement, mais le replace dans une perspective plus large en le
situant par rapport à l'épiscopat : le presbytérat est une
participation à l'ordre épiscopal et à sa mission d'enseigner, de
sanctifier et de gouverner. Le prêtre a donc aussi pour mission
d'annoncer la Parole de Dieu et d'animer le peuple de Dieu. Cette
nouvelle conception a beaucoup de conséquences sur la manière
d'exercer le ministère presbytéral.
B. L'ORDINATION DES
PRÊTRES
1.
Quel est le sens de l'ordination sacerdotale ?
De temps en temps on
assiste à l'ordination d'un prêtre, soit à la cathédrale, soit
dans une paroisse. On sent que la participation à cette cérémonie
nous apporte quelque chose, mais on éprouve souvent le besoin de
mieux comprendre le déroulement de la cérémonie et la nature du
sacrement.
L'ordination sacerdotale
est la célébration où le prêtre reçoit de l'évêque le
sacrement que l'on appelle "sacrement de l'ordre".
Par l'ordination, le nouveau prêtre reçoit le caractère sacerdotal
qui est une marque ineffaçable ou indélébile comme le
caractère baptismal. Il entre aussi dans le "presbyterium"
qui est la communauté des prêtres d'un diocèse unis à leur
évêque.
2.
Que nous apporte l'assistance à une cérémonie d'ordination ?
La cérémonie nous fait
participer intensément à une expérience spirituelle et à une
expérience d'Église. Au cours de la cérémonie, il y a des moments
qui nous impressionnent particulièrement. Pendant la litanie des
saints lorsque les futurs prêtres sont étendus par terre, on
ressent leur disponibilité totale à l'action de Dieu en eux.
Lorsque l'évêque et l'ensemble des prêtres imposent les mains sur
les ordinants et que l'évêque entouré de tous les prêtres dit la
prière d'ordination, on comprend que toute l'Église intercède
pour que Dieu leur confère le sacerdoce.
3.
Comment se déroule une cérémonie d'ordination d'un prêtre ?
Présentation et appel
des candidats: les futurs prêtres sont présentés par le
responsable des vocations et par le supérieur du séminaire.
L'évêque les appelle et ils répondent "Me voici".
Il est prévu: la liturgie de la Parole, les lectures et l'homélie
de l'évêque. L'ordination proprement dite: après un dialogue
entre l'évêque et chaque ordinand et sa promesse d'obéissance à
l'évêque, on chante la litanie des saints pendant laquelle les
ordinands sont prosternés face contre terre devant l'autel (signe de
leur disponibilité à l'action de Dieu en eux). Puis c'est
l'imposition des mains, signe du don de l'Esprit. L'évêque et les
prêtres viennent successivement imposer les mains aux ordinants.
Enfin la prière de l'ordination est dite par l'évêque, tous les
prêtres levant la main pendant ce temps.
Les rites
complémentaires: l'ordination est suivie des rites
complémentaires. Chaque ordinand reçoit les vêtements sacerdotaux
(l'étole et la chasuble). L'évêque lui fait une onction de Saint-
Chrême, qui a été consacré à la messe chrismale, sur la
paume des mains (signe de la consécration), lui remet la
patène et le calice et lui donne le baiser de paix qu'il transmet à
tous les prêtres. Les nouveaux prêtres concélèbrent la messe et
le lendemain, chaque prêtre célèbre sa première messe.
4.
Que peut -on faire quand on participe à une cérémonie d'ordination
?
On peut recevoir la
bénédiction du nouveau prêtre. En effet après la cérémonie, il
donne sa première bénédiction à tous ceux qui le désirent.
On peut aussi participer à un cadeau. Souvent les amis et la famille
du jeune prêtre se cotisent pour offrir un cadeau : un calice, une
aube, une étole...
C. MINISTÈRES
SPÉCIALISÉS
1. Que font les prêtres qui n'ont pas un ministère
paroissial ?
Il existe une grande
diversité de ministère : aumônerie de l'enseignement
catholique et public, mission étudiante, aumônerie d'hôpitaux,
de maison de retraite de personnes âgées, aumônerie de prison,
aumônerie militaire, mission ouvrière, pastorale des migrants,
secours catholique... Il y en a aussi dans
les services diocésains : administration diocésaine, économat
diocésain, service de la catéchèse, du catéchuménat, de la
liturgie, des vocations, des mariages, des pèlerinages,
pastorale familiale, relations œcuméniques, relations avec le
Judaïsme, relations avec l'Islam, commission d'art sacré,
aumônerie diocésaine de l'action catholique, formation des
laïcs, professeurs du séminaire, animateur de centre
spirituel, prêtre exorciste... Souvent le même
prêtre remplit plusieurs services ou bien il a à la fois un
ministère paroissial et un ministère spécialisé. Ce cumul des
missions est un des moyens de remédier à la diminution actuelle
du nombre.
2. Pourquoi y-t-il tant de ministères spécialisés ?
La société actuelle
est mobile et complexe. Les réseaux de relation l'emportent sur
la dimension géographique. Il en résulte que le ministère
paroissial n'est plus suffisant pour évangéliser notre société
dans sa diversité. Il est donc nécessaire qu'il y ait des
ministères spécialisés différents du ministère paroissial
pour s'adapter au monde contemporain.
D. PRINCIPAUX
MINISTÈRES SPÉCIALISÉS
1. Aumônier de l'enseignement
Un prêtre aumônier
de l'enseignement peut être responsable de l'aumônerie du
collège et du lycée ou seulement accompagnateur et c'est un
laïc qui est responsable. Le prêtre aumônier est souvent
rattaché à une paroisse ou il participe au ministère. En
Alsace, l'aumônier de l'enseignement est essentiellement un
enseignant de religion.
2. Aumônier d'hôpital
Des laïcs aussi
reçoivent une lettre de mission de l'évêque pour être
aumônier d'hôpital. 3. Aumônier militaire
Rôle de l'aumônier
militaire: l'aumônier militaire rassemble une communauté
et l’anime, il prie pour elle et avec elle, il travaille à la
rendre accueillante et missionnaire, il y représente l’évêque.
Il y a des aumôniers militaires qui sont laïcs. L'aumônier
prêtre célèbre la messe et les autres sacrements, il
préside les funérailles. L'aumônier militaire n’a ni
grade ni rang dans la hiérarchie militaire, il échange le salut
avec les autres officiers et sous-officiers.
4.
Aumônier de prison
Rôle de l'aumônier
de prison - « L’aumônier de prison est celui qui
tente de témoigner que le détenu est autre chose que cette
femme ou cet homme condamné, et qu’il ne peut être réduit à
l’acte – aussi grave soit-il – qu’il a commis un jour
dans sa vie »,
extrait du code de
procédure pénale sur les aumôniers de prison.
Les aumôniers
ont pour mission de célébrer les offices religieux,
d'administrer les sacrements et d'apporter aux détenus une
assistance pastorale. Ils ne doivent exercer auprès des détenus
qu'un rôle spirituel et moral
Les aumôniers
peuvent être assistés dans leur mission par des auxiliaires
bénévoles d'aumônerie, agréés par le directeur régional des
services pénitentiaires. Ces derniers peuvent animer des groupes
de détenus en vue de la réflexion, de la prière et de l'étude.
Ils ne peuvent pas avoir d'entretiens individuels avec les
détenus.
Les aumôniers nommés
auprès de l'établissement peuvent s'entretenir aussi souvent
qu'ils l'estiment utile avec les détenus de leur culte ; aucune
sanction disciplinaire ne peut entraîner suppression de cette
faculté. L'entretien a lieu, en dehors de la présence d'un
surveillant, soit dans un parloir ou bureau, soit dans la cellule
du détenu.
5.PRÊTRE EXORCISTE
Un prêtre exorciste
est un prêtre à qui un évêque à confié la charge spécifique
de faire des exorcismes. Dans chaque diocèse, il y a un
prêtre exorciste. Un prêtre exorciste ne peut pratiquer
l’exorcisme solennel (différent des exorcismes simples, lors
du baptême) qu' avec la permission de l’évêque.
a.
Rôle du prêtre exorciste actuellement Actuellement le
rôle du prêtre exorciste met d’avantage l’accent sur
l’accompagnement, la prière, un travail d’écoute, pour
clarifier les situations. Les exorcistes conçoivent leur
ministère comme une mission d'accueil, en insistant sur l'aspect
psychologique. En effet peu de prêtre exorciste reconnaissent
avoir rencontré des personnes dites "possédées". En
France par exemple, la majorité des exorcistes ont une
interprétation plutôt psychologique de la possession ce qui
entraine une conception du rôle du prêtre exorciste.
b.
Nombre de prêtres exorcistes
Jusqu’au concile
Vatican II, tous les prêtres pouvaient accomplir des exorcismes
après avoir été ordonnés. Désormais, seuls les évêques
peuvent nommer des exorcistes et les autoriser à pratiquer ce
rituel. Alors que, dans les années 60, une petite dizaine de
prêtres, par exemple en France, exerçait ce ministère, le
nombre de prêtres exorcistes est aujourd'hui plus de 100, pour
répondre à une demande croissante.
c. Comment devenir exorciste
Si vous
souhaiter devenir exorcistes, il faudra suivre une formation
sérieuse par des exorcistes compétents et recevoir une charge
d'un évêque.
d. EXORCISME DESENVOUTEMENT OU PRIERE DE DELIVRANC
1.
Rituel de l'exorcisme
Les conceptions
actuelles de la médecine et de la psychiatrie ont conduit à une
transformation du rituel de l'exorcisme et du rôle du prêtre
exorciste.
Rituel de
l'exorcisme promulgué par Paul V en 1614
Cet ancien rituel de
l'exorcisme décrivait le rôle du prêtre exorciste : prières à
Dieu, adjurations, menaces et insultes à l’égard du diable,
signes de croix, aspersions d’eau bénite, lectures de prières,
psaumes, évangile, crucifix présenté à la personne
souffrante, administration des sacrements (pénitence et
eucharistie si possible), application de reliques.
Rituel de
l'exorcisme approuvé par Jean Paul II en1999
Le nouveau rituel,
publié par le Vatican en 1999, est traduit en français depuis
2006, mais il n'est pas disponible dans le public et il est
réservé aux personnes qui ont reçu une mission de l'évêque.
Il distingue l'Exorcisme mineur fait de prières et le Grand
exorcisme, qui consiste en une célébration liturgique. Dans ce
nouveau rituel, les formules ne s'adressent plus à Satan, mais à
Dieu. L'accent est mis sur le discernement obligatoire et
préalable au Grand exorcisme, qui ne sera
pratiqué qu'exceptionnellement. Le nouveau rituel de
l'exorcisme intègre l'évolution de la médecine et de la
psychiatrie.
2. Demande d'exorcisme, de désenvoutement ou de
délivrance
Beaucoup de personnes,
qui pensent avoir été envoûté et qu'on leur a jeté un sort,
font des demandes d'exorcisme ou des demande de désenvoutement,
ils veulent rencontrer un prêtre exorciste. L'envoûtement
n'est pas une possession proprement dite, mais les effets sont
les mêmes. Il y a actuellement en occident une
augmentation du nombre de personnes, appartenant à toutes les
classes sociales, qui demandent l'aide des exorcistes (environ 25
000 cas par an). A Paris au centre diocésain, il y a
mille cinq cents demandes d'exorcisme ou de désenvoutement par
an.
3. Comment faire une demande d'exorcisme ou de prière de
délivrance?
Pour faire une demande d'exorcisme, de désenvoutement ou de
prière de délivrance, il faut s'adresser à l'évêché de son
diocèse. Avant de faire une demande, il faut d'abord utiliser
les remèdes spirituels contre la possession diabolique : la
confession générale relative à l'ensemble de la vie passée,
la communion, la prière ...Il faut aussi voir d'abord un
psychologue avant de voir un prêtre exorciste et de faire une
demande d'exorcisme ou de prière de délivrance. Ceux qui
refusent de voir un psychologue sont ceux qui en ont le plus
besoin.
|
E.
L'ORDINATION DES FEMMES ?
1. Mouvement
pour l'ordination des femmes
Il y a actuellement dans l’Église un
mouvement en faveur de l’ordination sacerdotale des femmes.
Depuis 1994, l'Église anglicane ordonne prêtres des femmes.
Dans l'Église catholique, une première
rencontre mondiale pour l'ordination des femmes a eu lieu à
Dublin (29 juin-1er juillet 2001). Sept femmes catholiques
(quatre Allemandes, deux Autrichiennes, une Américaine) ont été
ordonnées prêtres sur le Danube en Allemagne le 29 juin 2002 dans
une église schismatique "l’Église catholique
apostolique charismatique de Jésus-Roi".
Une femme catholique mariée a été
ordonnée prêtre le 1er juillet 2005 à Lyon, sur un bateau
naviguant sur la Saône et le Rhône, par trois femmes évêques
venues d'Allemagne, d'Autriche et d'Afrique du sud. Elle est
excommuniée par l'Église catholique.
Neuf femmes nord-américaines recevront
l’ordination sacerdotale ou le diaconat le 25 juillet 2005 lors
d’une cérémonie présidée par Christine Mayr-Lumetzberger
(Autriche) et Gisela Forster (Allemagne) devenues évêques au
printemps 2003. L’événement se déroulera sur un bateau
naviguant dans les eaux internationales du golfe du Saint-Laurent.
2.
Enseignement du Vatican sur l'ordination des femmes
Depuis longtemps, l'Église a
pris fermement position contre ce mouvement.
Sous le pontificat de Paul VI en
1976, la Congrégation de la doctrine de la foi a formulé les
fondements de la position de l'Église sur l'ordination des femmes.
Jean Paul II, par sa Lettre
apostolique "Ordinatio sacerdotalis" (22 mai
1994), à l'occasion des ordinations de femmes dans l'Église
anglicane, a réaffirmé la position de l'Église catholique en
affirmant que l'Église n'a pas le pouvoir de donner le sacrement
de l'ordre, l'ordination à des femmes. L'
excommunication des sept femmes catholiques ordonnées prêtres a été
confirmée par la Congrégation pour la doctrine de la foi le 21
décembre 2002.
Déclaration "Inter
Insigniores" de la sacrée Congrégation de la Doctrine
de la Foi sur la question de l’admission des femmes au sacerdoce
ministériel (15 octobre 1976):
Place de la femme dans la société
moderne et dans l'Église (1 - 5)
Le fait de la tradition (6 - 8)
L'attitude du Christ (9 - 12)
La pratique des apôtres (13 - 16)
Valeur permanente de l'attitude de
Jésus et des apôtres (17 - 23)
Le sacerdoce ministériel à la
lumière du mystère du Christ (24 - 34)
-
Le sacerdoce ministériel dans le
mystère de l'Église (35 – 41)
Lettre apostolique "Ordinatio
sacerdotalis" du pape Jean Paul II sur l'ordination
sacerdotale, conclut en affirmant que le sacrement de l'ordre n'est
réservée qu' aux hommes (22 mai1994).
Rendez-vous au week-end prochain! A bientôt!
43.Le sacrement de mariage A. L'HISTOIRE DE LA CÉRÉMONIE DU MARIAGE CATHOLIQUE
L'histoire de la
cérémonie du mariage en Occident est assez complexe. Nous
notons ici seulement quelques aspects marquants et nous verrons
ensuite l'histoire de la théologie du mariage.
Dans les Églises
d'Orient, la cérémonie du mariage a suivi une évolution différente
de celle de l'Occident. C'est la bénédiction divine des époux par
le prêtre qui fait le mariage. Le mystère du mariage s'accomplit
quand le couple communie ensemble en public.
1. L'histoire de la cérémonie - Le mariage à l'époque des
"pères de l'Église" (du II° au VI°
siècle)
A l'origine, il n'y a pas
de rite spécifique du mariage dans l'Église. Les chrétiens se
marient selon les modalités de leurs différentes cultures et les
traditions locales : rôle du père, dot, don d'un anneau, entrée de
la femme dans la maison de son mari. En Orient, on tient une couronne
de fleurs au dessus des mariés. En Occident, il s'agit généralement
d'un voile. La présence du prêtre n'est pas obligatoire et peu
pratiquée. Il ne célèbre pas le mariage.
2. L'histoire de la cérémonie - Rites spécifiques du mariage
chrétien au XIème siècle
Ce n'est qu'au XIème
siècle en Occident que l'Église institue un rite spécifique du
mariage religieux. L'échange des consentements pouvait se faire à
la porte de l'église avant la bénédiction nuptiale et la messe.
Puis au XIIème le tout se fait dans une même cérémonie.
3.
L'histoire de la cérémonie - Le Concile de Trente (24° session en
1563)
Le concile de Trente a
mis au premier plan la célébration religieuse du mariage. Avant le concile de
Trente, le mariage était normalement accompagné de rites religieux
(bénédiction des anneaux ...), mais ceux-ci n'étaient pas requis
pour la validité. Les mariages conclus par
le seul échange des consentements en l'absence de témoin n'étaient
pas autorisés, mais ils étaient considérés comme des mariages
valides. Pour lutter contre ces
"unions clandestines", le concile de Trente a
décrété que le mariage n'est valide et sacramentel que s'il
est fait en présence du curé compétent et de deux témoins.
4.
L'histoire de la cérémonie - Le rituel du mariage d'après le
concile Vatican II (1969)
Le rituel de 1969 est une
mise en œuvre de la réforme liturgique voulue par le concile
Vatican II. Il comporte d'abord une
liturgie de la Parole avec un prière universelle et il offre un
choix de textes de la Bible et de l'Évangile. Le rituel de 1969 modifie
aussi l'expression des consentements. Dans le rituel d'avant le
concile, le célébrant interrogeait chacun des futurs époux "
X voulez vous prendre pour légitime épouse (époux) Y ici
présente selon le rite de notre mère la sainte Église "
et il répondait "oui, je le veux". Puis, il disait
aux époux qui se donnaient la main droite "Ego conjungo vos
in matrimonium. In nomine Patris et Filii et Spiritus Sancti. Amen."
en faisant le signe de croix. La bénédiction des alliances et
la bénédiction nuptiale étaient faite aussi en latin. L'échange des
consentements se fait par un dialogue entre les fiancés et non par
des réponses aux questions du prêtre. Puis le prêtre dit
"Désormais vous êtes unis par Dieu dans le mariage".
Ensuite, il bénit les alliances. Enfin le rituel propose au choix
plusieurs formules de bénédiction nuptiale.
5. L'histoire de la cérémonie - Le nouveau rituel du mariage
(1990 en latin, 2005 en français)
Un nouveau rituel du
mariage a été publiée par le pape Jean-Paul II en 1990 à
Rome. La traduction et l'adaptation en français vient de paraître
en 2005. Le rituel de 1990/2005
revalorise la bénédiction nuptiale et le rôle du prêtre ou du
diacre. Celui-ci en prononçant la bénédiction nuptiale
tient désormais les mains étendues au-dessus des nouveaux époux, à
la manière de l'évêque au moment d'une confirmation et d'une
ordination. La bénédiction nuptiale comporte une invocation à
l'Esprit Saint pour qu’il donne aux nouveaux époux sa force et sa
grâce. Il est possible de placer cette bénédiction immédiatement
après l'échange des alliances, plutôt qu'après le Notre Père. Pendant l'échange des
consentements, le prêtre ou le diacre est invité à étendre la
main en direction des époux ou à la poser sur leurs mains jointes. La célébration comporte
d'autres modifications significatives, mais moins importantes.
6.L'HISTOIRE
DE L'ANNEAU DE MARIAGE
Il faut distinguer la
cérémonie de bénédiction des anneaux et le port de l'anneau.
a. Dans la Rome
antique
Ce n'est pas un anneau de
mariage, mais un anneau de fiançailles. La remise de l'anneau, au
cours d'une cérémonie familiale, est une promesse de mariage. C'est
le symbole d'une alliance entre deux familles.
b. Au moyen-âge, à
partir de 12ème siècle
Dans la cérémonie du
mariage religieux, après l'échange des consentements, le prêtre
bénit et remet l'anneau. En France comme ici en
Belgique par exemple, on porta l'anneau à la main droite et plus
tard c'est à la main gauche à cause des travaux manuels.
c. Au 19ème siècle
Jusqu'au 19ème, c'était
la femme qui portait l'anneau. Ce n'est qu'a partir du milieu du
19ème, que l'homme aussi porte l'anneau.
7.L'HISTOIRE DE LA
THÉOLOGIE DU MARIAGE EN OCCIDENT
a.
Le mariage comme sacrement
Selon St Paul, le mariage
des chrétiens est le signe visible (le symbole) d'une réalité
spirituelle : l'union et l'amour du Christ et de l'Église.
Cependant pendant longtemps en Occident, le mariage n'a pas été
clairement considéré comme un sacrement. C'est au IVème concile du
Latran en 1215 que le mariage est intégré dans la liste officielle
des sept sacrements de l'Église.
b. La finalité du mariage
L'Église a d'abord
adopté la conception de l'antiquité grecque et romaine selon la
quelle la procréation et l'éducation des enfants était le seul but
du mariage. La théologie de St Augustin a repris cette conception.
De plus, à la suite de St Paul, on a présenté l'union sexuelle
dans le mariage comme un "remède à la concupiscence"
parce que l'activité sexuelle est considérée comme une conséquence
du péché originel. Le concile Vatican II (
Gaudium et spes en 1965) a modifié la présentation de
la finalité du mariage. Il a affirmé que le mariage n'a pas
seulement pour fin la procréation, mais aussi l'amour et
le bonheur des époux. La sexualité est ainsi réhabilitée.
B. LA
CONCEPTION CHRÉTIENNE DU MARIAGE
1.
Nous vivons ensemble, pourquoi se marier à l'église ? Que peut nous
apporter le mariage ?
Quoiqu'ils soient peu
nombreux, il existe des couples qui ont l'intention de se marier,
mais qui n'ont pas commencé la vie commune avant le mariage.
Cependant beaucoup de couples ne se marient pas pour différentes
raisons : parce qu'ils ont peur de s’engager pour la vie,
parce qu’ils ne voient pas l’utilité d’une cérémonie de
mariage ou bien pour des raisons pratiques, par exemple parce qu’ils
n’ont pas assez d’argent pour organiser une fête. Néanmoins,
ils se posent le plus souvent les questions: pourquoi se marier ?
Pourquoi se marier à l'église ? Le mariage fortifie le
lien d'amour existant par un engagement devant les autres et il
témoigne de l'intention de surmonter les difficultés qui se
présenteront. Il exprime la volonté de fonder une famille,
couronnement du couple et le désir de construire quelque chose à
deux. Il est souvent l’occasion, pour les époux, d’un
renouvellement personnel et d'un enrichissement de leur relation avec
l'entourage.
2.
Que penser de la vie en couple sans être mariés ? Des
relations sexuelles avant le mariage ?
La vie en couple sans
être engagés par le mariage n'exprime pas la totalité de l’amour.
En effet, le lien physique de l’amour n’est pas seulement un
plaisir partagé, mais l’expression d’un lien plus profond :
l’engagement mutuel. L'engagement n'est pas une perte de liberté,
mais un lieu où la liberté peut grandir par le désir d'aimer
vraiment; c'est la voie la plus profonde de l'amour.
3. Quelle est la signification chrétienne du mariage ?
Le mariage des baptisés
a une signification symbolique. Pourquoi se marier à l'église ? Le
mariage est le symbole de l'amour et de l'alliance du Christ et de
l'Église. Le mari symbolise le Christ et l'épouse symbolise
l'Église. L'union des époux est l'expression de l'union et de
l'amour du Christ et de l'Église.(Eph5,23-32). L'union des époux en est
aussi le fruit. Le sacrement de mariage ne s'arrête pas à la
célébration, mais il se prolonge dans tout ce qui fait l'union du
couple. C'est à travers le don réciproque que la grâce du Christ
est donné aux époux. Le sacrement est source de grâce.
4.
Pensés et citations sur l'amour et le mariage
L'amour!
« On ne voit
bien qu'avec le cœur, l'essentiel est invisible pour les yeux »,
Antoine de Saint-Exupéry.
« Le plaisir le
plus délicat est de faire celui d'autrui »,
Jean De La Bruyère.
« Le secret du
bonheur en amour, ce n'est pas d'être aveugle mais de savoir fermer
les yeux quand il le faut », Simone Signoret.
« Le respect et
l'amour doivent être si bien proportionnés qu'ils se soutiennent
sans que ce respect étouffe l'amour », Pascal,
Discours sur les passions de l'amour.
« Le cœur
perçoit ce que l'œil ne voit pas », Al-Gazal.
Le mariage!
« Aimer ce n'est
point nous regarder l'un l'autre mais regarder ensemble dans la même
direction », Antoine de Saint-Exupéry.
« Un mariage
heureux est une longue conversation qui semble toujours trop
brève », Maurois.
« L'amour
conjugal qui persiste à travers mille vicissitudes, me paraît être
le plus beau des miracles, quoiqu'il en soit le plus commun »,
François Mauriac.
C.
POURQUOI SE MARIER A L'EGLISE ?
Pourquoi se marier
à l'église ? Pour un motif traditionnel - S’ils
veulent se marier à l'église, « passer » à
l’église, comme l’on disait autrefois, c’est parce qu’ils la
considèrent comme le lieu du « vrai mariage ».
Pourquoi se marier
à l'église ? Pour un motif familial - Beaucoup de
couples, qui ne sont pas des chrétiens pratiquants, veulent se
marier à l'église. En 1999, la moitié des mariages, en France par
exemple, ont été célébrés à l'Église catholique.
Mais pourquoi se marier à
l'église ? Pour certains c'est un motif familial, pour
faire plaisir à la famille et pour avoir une belle cérémonie.
Pourquoi se marier à
l'église ? Pour un motif religieux - D'autres veulent
se marier à l'église pour un motif religieux. Ils souhaitent donner
une valeur sacrée à leur amour mutuel et recevoir de Dieu une force
pour s’aimer dans le bonheur et dans l’épreuve. Ils demandent le
sacrement de mariage. Le mariage chrétien exprime que l'amour n'est
pas seulement l'engagement du couple, mais que c'est un cadeau qu'on
reçoit. Se poser la question "Pourquoi se marier à
l'église" est l'occasion de prendre conscience de la
dimension spirituelle du mariage : "A mon mariage, j'ai vécu
quelque chose qui m'a dépassé" dit un jeune marié.
D.
L'ENSEIGNEMENT DU NOUVEAU TESTAMENT SUR LE MARIAGE
1. Le mariage est indissoluble
Jésus a affirmé
l'indissolubilité du mariage en se référant, par delà la loi de
Moise, au dessein créateur de la Genèse, . A l'occasion d'une
question d'un pharisien sur la répudiation, Jésus répond : "N'avez
vous pas lu que le créateur des l'origine les fit homme et femme et
qu'il a dit : l'homme quittera son père et sa mère et s'attachera à
sa femme et les deux ne feront qu'une seule chair ? Ainsi ils ne sont
plus deux, mais une seule chair. Et bien ce que Dieu a uni, l'homme
ne doit pas le séparer" (Mt19,3-6). La répudiation tolérée
"à cause de la dureté des cœurs" est exclue dans
le Royaume de Dieu.
Jésus a enseigne aussi
qu'on commet un adultère, si on répudie sa femme, sauf s'il s'agit
d'une épouse illégitime, et qu'on en épouse une autre ou si on
épouse une femme répudiée par son mari (Mt5,32 et 19,9 ; Lc16,18)
2. Le mariage d'un chrétien avec un non croyant peut être
dissout St Paul enseigne que
dans, certains cas, le mariage avec un incroyant peut être dissout :
"Si un frère a une femme non croyante qui consente à
cohabiter avec lui, qu'il ne la renvoie pas ... Mais si la partie non
croyante veut se séparer, qu'elle se sépare. En pareil cas, le
frère ou la sœur ne sont pas liés" (1Co7,12-16). C'est le
"privilège paulin".
3.
Le mariage est pour la vie terrestre
Jésus affirmé que le
mariage est seulement pour la vie terrestre. A l'occasion d'une
question des sadducéens sur la résurrection, Jésus répond : "A
la résurrection, on ne prend ni femme, ni mari. On est comme les
anges dans le ciel" (Mt 23,30, Lc20,34-36). St Paul en tire
la conséquence : "La femme demeure liée à son mari aussi
longtemps qu'il vit. Mais si le mari meurt, elle est libre d'épouser
qui elle veut, dans le Seigneur seulement " (1Co 7,39).
4.
Le mariage est le signe visible de l’union du Christ et de l’Église
St Paul présente
le mariage des chrétiens comme le signe visible de l'union du
Christ et de l'Église. « L'homme quittera son père et sa
mère et s'attachera à sa femme et les deux ne feront qu'une seule
chair. Ce mystère est de grande portée; je veux dire qu'il
s'applique au Christ et à l'Église » (Ep5,31). Le mariage
est un grand mystère par rapport au Christ et à l'Église. C'est
le signe visible d'une réalité spirituelle.
E. LE SENS ET LA
SIGNIFICATION DU SACREMENT DE MARIAGE
1. La signification du sacrement
De même que l'eau pour
le baptême ou l'huile pour la confirmation sont les signes visibles
de l'action de Dieu et de sa grâce, de même selon saint Paul
(Ep5,23-32) l'union des époux chrétien est le signe visible d'une
réalité spirituelle l'union du Christ et de l'Église. Le
sacrement de mariage est le signe visible de l'action de Dieu qui
d'une part réalise un lien sacré entre les époux et d'autre part
leur donne sa grâce pour vivre leur union conjugale. Le sacrement du mariage
confère aux époux chrétiens des grâces spéciales qui leur
permettront d’accomplir leur vocation, les grâces nécessaires
pour vivre saintement et pour bien élever leurs enfants. Il donne
aux époux la grâce de s’aimer de l’amour dont le Christ a aimé
son Église. - Il y a donc deux réalités dans le sacrement du
mariage : le lien du mariage et les grâces du mariage.
2.L'institution du sacrement
C’est Dieu qui a
institué le Mariage et c’est Notre Seigneur Jésus-Christ
qui en fait un Sacrement. On ne trouve pas, dans l’Écriture
Sainte, de texte relatant l’institution elle-même du
sacrement de mariage par Jésus. Mais cette institution du sacrement
se déduit de l’attitude que Jésus a eue envers le mariage, et des
précisions qu’Il a données à son sujet : Après avoir dit les
paroles que nous avons rapportées ci-dessus, Jésus déclara : "Que
l’homme ne sépare pas ce que Dieu a uni !" (Mt 19/6). -
Ce n'est qu'au XIIIème siècle que le sacrement de mariage a été
inscrit officiellement dans la liste des sept sacrements.
3.
Le ministre du sacrement
Dans la liturgie du rite
latin ce sont les époux eux-mêmes qui sont les ministres du
sacrement de mariage et celui-ci est réalisé au moments où les
époux échangent leurs consentements mutuels en présence d'un
prêtre ou d'un diacre. ils se confèrent mutuellement le sacrement.
Ce n'est pas une expression exacte de dire que le mariage est fait
par le prêtre ou par le diacre. Dans la liturgie
catholique du rite oriental, on considère que c’est le Prêtre qui
est le ministre de ce sacrement.
4.
L'engagement du mariage ?
Le mariage est un
engagement pris devant Dieu. Ses caractéristiques sont : la liberté,
la fidélité, l’indissolubilité et la fécondité. Ces différents
points de l'engagement sont nécessaires pour la validité du
sacrement. Chacun des fiancés doit
être pleinement libre au moment de son engagement. Ils promettent fidélité
à leur conjoint, et cette promesse est source de confiance
réciproque. Ils s’engagent pour
toute leur vie, car le mariage crée un lien sacré entre les époux. Ils acceptent d’être
ouverts à la vie et d’accueillir avec amour les enfants qu’ils
mettront au monde.
5.
Que devient le sacrement du mariage après la mort de l'un des époux
?
Quoique cela déçoivent
certains couples qui voudraient que le mariage soit éternel, le
sacrement de mariage est pour la vie terrestre. Si l'un meurt,
l'autre peut de remarier. On s'engage pour toute la vie du couple.
Jésus en effet a dit "A la résurrection, on ne prend ni
femme, ni mari, on est comme les anges dans le ciel" (Mt
22,30). De même le sacrement de l'ordination est pour la vie
terrestre.
Rendez-vous au week-end prochain! A bientôt! 42. L' histoire du sacrement de l' onction des malades. A. L'HISTOIRE DU SACREMENT
DE L' ONCTION DES MALADES
1.
L'onction des malades à l'origine
Ce sacrement était déjà
donné dans la première communauté chrétienne. « Si l'un de
vous est malade, qu'il fasse appeler les anciens de la communauté
qui prieront pour lui en pratiquant une onction d'huile au nom du
Seigneur. Leurs prières, inspirées par la foi, sauveront le malade,
le Seigneur le relèvera, et s'il a commis des péchés, ils lui
seront pardonnés. » (Jc5,14-15). Au troisième siècle,
Hippolyte de Rome, évêque, témoigne de l'existence d'un rituel
pour l'Onction des malades.
2.
L'extrême onction depuis le Moyen-âge
La ferveur des chrétiens
diminuera, alors qu'ils deviendront plus nombreux. Moins ardents,
les chrétiens ne recevront plus le sacrement des malades, comme le
sacrement de pénitence, sinon le plus tard possible, et même sur
leur lit de mort. L'Onction de guérison est alors devenue l'Onction
des mourants, le dernier sacrement et donc l'extrême Onction. En
1173, le sacrement des malades prend le nom d ' "
extrême-onction". Dans certaines régions, on y voit un
luxe à la portée des riches seulement. En 1551, le Concile de
Trente le nomme "extrême -onction".
3. La
réforme de Vatican II
C'est le Concile Vatican
II qui propose de reprendre l'expression: " Onction des
malades". Dans la Constitution sur la liturgie, nous
lisons : "L'Extrême-onction, qu'on appelle aussi et mieux
l'Onction des malades, n'est pas seulement le sacrement de ceux qui
se trouvent à toute extrémité. Aussi le temps opportun pour le
recevoir est déjà certainement arrivé lorsque le fidèle commence
à être en danger de mort par suite d'affaiblissement physique ou de
vieillesse" (n. 73).
Le Concile Vatican II, dans
la Constitution sur l'Église 'Lumen Gentium',
le 21 novembre 1964, au n° 11 dit : « ... Par l'onction
sacrée des malades et la prière des prêtres, toute l'Église
recommande les malades au Seigneur souffrant et glorifié, afin qu
'il adoucisse leurs peines et les sauve. Elle les exhorte à s'unir
spontanément à la passion et à la mort du Christ.., pour
contribuer ainsi au bien du Peuple de Dieu ». Le Pape
Paul VI a promulgué le nouveau rituel de l'Onction des malades
le 30 novembre 1972.
B.LA CÉLÉBRATION DU SACREMENT DES MALADES
1.
La préparation du sacrement des malades
La préparation de la
célébration est confiée aux membres de la pastorale des malades et
aux familles. Elle peut comprendre plusieurs temps selon l'état du
malade, l'urgence de la situation. La méditation personnelle est le
plus souvent celle du passage de l'Évangile dans lequel Jésus se
trouve auprès des malades (Lc6,19). L'accompagnateur explique la
signification de l'imposition des mains et de l'onction. Des chants
et des textes peuvent être choisis pour rendre la célébration plus
vivante. Beaucoup souhaitent donner un air de fête à ce jour : en
apportant des fleurs, de l'encens ou en aidant le malade à se faire
beau. Sauf si, bien sûr, le malade souhaite donner à ce jour un air
d'intimité qu'il convient de respecter. Les membres de la famille
peuvent alors se relayer à son chevet. 2.
La célébration du sacrement
L'essentiel de la
célébration de ce sacrement consiste en ces éléments :
L'imposition des mains,
geste qui appelle la descente de l'Esprit-Saint et se fait en
silence
L'onction faite sur le
front et les mains du malade avec l'huile des malades. Cette onction
est accompagnée d'une prière. Le prêtre dit " N.,
par cette onction sainte, que le Seigneur en sa grande bonté, vous
réconforte par la grâce de l'Esprit-Saint" et la personne
répond : "Amen". "Ainsi, vous ayant libéré
de tous péchés, qu'il vous sauve et vous relève".
"Amen".
Lecture du texte
de l’épître de l’apôtre Jacques (Jc5,14-15).
Recevoir le sacrement des
malades est émouvant pour le malade lui-même et pour son entourage.
- Le sacrement de l'onction des malades est célébré par un
prêtre. Ni les diacres ni les laïcs ne peuvent exercer ce
ministère. (Code de droit canonique, canon 1003 § 1) - Si un
malade qui a reçu l'onction recouvre la santé, il peut, en cas de
nouvelle maladie grave, recevoir de nouveau ce sacrement. Au cours de
la même maladie, ce sacrement peut être réitéré si la maladie
s'aggrave.
3.
La condition de la célébration du sacrement des malades
Sur la condition de la
célébration du sacrement les avis sont différents. Certains
pensent qu'il faut être conscient pour recevoir le sacrement des
malades, car le malade doit pouvoir demander le sacrement en toute
liberté. Il est proposé par la famille, la maison de retraite,
l'aumônier dans un hôpital. Mais la décision doit venir du
malade. C'est une des conditions de la célébration. Si le
malade est peu conscient, on peut faire une imposition des mains et
une prière. C'est un "sacramental" que tout le
monde peut faire.
Faut-il-être conscient pour
recevoir le sacrement des malades ?
La position de Pie XII,
sur la condition de la célébration de l'extrême onction, était
différente : « Si les médecins estiment que la
séparation du corps et de l’âme est douteuse et que ce doute est
insoluble, la validité de l'extrême onction est douteuse elle
aussi ». Mais appliquant les règles habituelles :
« Les sacrements sont pour les hommes » et « en
cas d’extrême nécessité, on tente les mesures extrêmes »,
l’Église permet d’administrer le sacrement, sous condition.
4.
La célébration communautaire du sacrement des malades
Tous les ans, dans chaque
paroisse ou secteur pastoral, il est souhaitable qu'il y ait une
célébration communautaire de l'onction des malades. Cette
forme de célébration se répand dans de nombreuses paroisses.
L'onction des malades doit en effet être célébrée le plus souvent
possible dans une communauté. Parents, amis, soignants et
accompagnateurs, et aussi membres de la communauté
paroissiale, doivent entourer les malades de sollicitude et de
tendresse, prier avec eux et pour eux. Si vous désirez y
recevoir ce sacrement, renseignez-vous auprès de votre paroisse.
C. LE SENS DE L' ONCTION DES
MALADES
1.
Sacrement des malades et Extrême onction
Le sacrement de l'onction
des malades n'est pas un sacrement réservé aux derniers moments
comme le laissait entendre les expressions "extrême onction"
et "derniers sacrements". La pratique ancienne
réservait en effet ce sacrement aux grands malades à l’article de
la mort. Il s'adresse aux fidèles dont la santé commence à être
dangereusement atteinte par la maladie ou la vieillesse, aux malades
au moment où la maladie devient une épreuve difficile à supporter,
à ceux qui vont subir une opération sérieuse et aux personnes
âgées dont les forces déclinent beaucoup.
Le Can.1004 - § 1. précise:
« L’onction des malades peut être administrée au fidèle
qui, parvenu à l’usage de la raison, commence à se trouver en
danger pour cause de maladie ou de vieillesse ».
2. Le
but et les effets du sacrement des malades
Le sacrement de l'Onction
des malades a pour but de conférer une grâce spéciale au chrétien
qui éprouve les difficultés inhérentes à l'état de maladie
grave ou à la vieillesse. Il est signe de la tendresse de Dieu pour
la personne qui souffre.
Le sacrement de l'Onction
des malades a comme effets : - le réconfort, la paix et le
courage pour supporter chrétiennement les souffrances de la maladie
ou de la vieillesse ; - le pardon des péchés si le malade
n'a pas pu l'obtenir par le sacrement de la Pénitence ; -
le rétablissement de la santé, si cela convient au salut spirituel
; - la préparation au passage à la vie éternelle.
Rendez-vous au week-end prochain! A bientôt!
41. Le SACREMENT DE RÉCONCILIATION A. L'ORIGINE ET
L'HISTOIRE DU SACREMENT DE RÉCONCILIATION
1. L'institution du sacrement du pardon a été faite par Jésus
qui a donné à l'Église le pouvoir de pardonner les péchés
Certains contestent que
l'Église ait le pouvoir de pardonner les péchés. En fait
l'Évangile enseigne qu'elle a ce pouvoir. Pendant sa vie terrestre,
Jésus a annoncé qu'il donnera à son Église, à Pierre et aux
apôtres, le "pouvoir de lier et de délier" (Mt
16,19) c'est-à-dire d'admettre ou d'exclure, de condamner ou
d'absoudre. C'est après sa résurrection, lors qu'il est apparu à
ses disciples, qu'il leur a donné l'Esprit Saint et qu' il leur a
dit : "Recevez le Saint Esprit. Ceux à qui vous remettrez
les péchés, ils leur seront remis; ceux à qui vous les retiendrez,
ils leur seront retenus"(Jean 20, 22-23). Jésus leur a
donné la mission de pardonner et c'est par le pouvoir de l'Esprit
Saint qu'ils peuvent remettre les péchés. Jésus a donc donné à
l'Église le pouvoir de pardonner les péchés.
Le premier sacrement de
la rémission des péchés est le baptême qui remet le péché
originel et les péchés personnels des adultes. "Que chacun
se fasse baptiser pour la rémission de ses péchés"
(Ac2,37-38). Mais pour
ceux et celles qui, après le baptême retombent dans le péché,
Dieu renouvelle son pardon. L'institution du sacrement du pardon a
donc été faite par Jésus. C'est lui qui est à l'origine du
sacrement.
2. L'histoire du sacrement de pénitence?
L'histoire du sacrement
de pénitence est assez complexe. Ce sacrement a eu au cours de
l'histoire des formes très différentes de la manière actuelle.
Dans l'antiquité chrétienne, le sacrement a été donné sous la
forme de la pénitence publique. Celle-ci s'appliquait aux grands
pécheurs coupables de meurtres, d'apostasie et d'adultère. Elle
comportait une longue pénitence qui exprimait la conversion et
s'achevait par la réintégration dans la communauté liturgique pour
la fête de Pâques. Elle était comme le renouvellement du baptême
et n'était donné qu'une fois.
Comme beaucoup
repoussaient cette pénitence au moment de la mort, apparaît au
VIIème siècle une nouvelle forme de pénitence d'origine monastique
: la pénitence privée, secrète et renouvelable. Elle était
"tarifée" selon la gravité des péchés.
L'absolution n'était donnée qu'après l'accomplissement de la
pénitence souvent assez longue. A partir du XIIème siècle,
l'absolution est donnée au moment de la confession et la pénitence
à accomplir devient beaucoup moins importante. A partir du
XVI-XVIIème siècle, la confession fréquente, confession de
dévotion est proposée comme moyen de progression spirituelle.
On met l'accent sur la contrition des péchés.
A la suite du concile
Vatican II, un nouveau rituel du sacrement de pénitence a pour but
de mettre en valeur l'aspect ecclésial du sacrement de pénitence et
de donner sa place à la lecture de la Parole de Dieu. Il a instauré
les célébrations pénitentielles. Les symboles du sacrement du
pardon restent : la rencontre, l'imposition des mains et le signe de
la croix.
B.
LE SENS DU SACREMENT DE RÉCONCILIATION
1.
Que peut nous apporter le sacrement de réconciliation ?
Le sacrement de
réconciliation est une rencontre avec Dieu qui se réalise par le
moyen d'une rencontre avec un prêtre. On regarde sa vie devant Dieu
en pensant à son amour miséricordieux. Cette rencontre nous
transforme spirituellement. Ce sacrement connaît actuellement une
désaffection marquée; beaucoup ont abandonné la pratique de la
confession et perdu le sens du sacrement.
Cependant actuellement on
n'a jamais autant confessé : dans les émissions nocturnes de radio,
dans la rubrique "cœur" des magazines, sur le divan
des "psy"...Il y a une exigence de
communication personnelle dans la société technologique où nous
vivons. Le sacrement de réconciliation apporte une réponse
significative à cette exigence. Il répond à un besoin profond du
cœur humain. Ce sacrement nous procure la paix du cœur, allège
notre conscience sur la quelle pèse parfois une forte culpabilité.
Il nous donne aussi une force pour nous guérir de nos faiblesses et
apporte un élan à notre vie chrétienne.
2.
Noms du sacrement - Pourquoi appelle-t-on "sacrement
de réconciliation"ce qu’on appelait "sacrement
de pénitence" ou "confession" ?
Le mot "confession"
indique seulement l’aveu des péchés sans suggérer le pardon.
Le terme "pénitence"
évoque l'expiation, la mortification. Il est insuffisant pour
exprimer le pardon de Dieu.
Le mot
"réconciliation" (utilisé depuis le concile
Vatican II) exprime l’essentiel, qui est le pardon de Dieu dans la
rencontre.
L’expression "sacrement
du pardon" convient aussi tout à fait.
En anglais, "confession"
comme en français, "to go to confession" (se
confesser) et "penance" (sacrement de pénitence)
3.
Quel est le symbolisme du sacrement du pardon ?
Le symbole central du
sacrement du pardon est la rencontre entre le prêtre et le pénitent.
Le Pape Jean Paul II dans sa lettre aux prêtres sur le
sacrement de réconciliation (Jeudi saint 2002) commente la rencontre
de Jésus avec Zachée (Lc19,1-10). Il demande aux prêtres que le
ministre du pardon, signe de Dieu Père, incarne pour le
pénitent le visage du Bon pasteur. Il faut que le pénitent
puisse rencontrer le Bon Pasteur à travers le visage et la voix du
confesseur.
La rencontre personnelle
entre le confesseur et le pénitent est donc la forme ordinaire de la
réconciliation sacramentelle et l'absolution collective a un
caractère exceptionnel.
C. LE PARDON DES PÉCHÉS PAR L'EGLISE ET L'ABSOLUTION DES
PÉCHES PAR LES PRETRES
1. Quels sont les effets du sacrement de réconciliation ?
Le sacrement de
réconciliation pardonne les péchés graves qui ne sont pas
pardonnés par le simple repentir. Concernant les effets du
sacrement, on pense surtout au fait que l'absolution pardonne les
péchés, mais elle fait plus que d'effacer, de pardonner les
péchés. Elle opère une transformation, elle nous donne une grâce,
une force qui nous libère de l'esclavage du péché. St Paul
montre en effet que nous qui étions pécheurs et esclaves du péché,
nous sommes non seulement pardonnés de nos péchés, mais affranchi
du péché par le Christ (Rm6,17-20).
2.
L'absolution des péchés par les prêtres et la formule de
l'absolution
Pour l'absolution des
péchés, le prêtre en étendant la main vers le pénitent trace sur
lui un signe de croix. Il dit la formule de l'absolution des péchés
"Que Dieu notre Père vous montre sa miséricorde. Par
la mort et la résurrection de son fils, il a réconcilié le monde
avec lui et il a envoyé l'Esprit Saint pour la rémission des
péchés. Par le ministère de l'Église, qu'il vous donne le pardon
et la paix. Et moi, au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit, je
vous pardonne tous vos péchés"
Au début de la messe, le
prêtre prononce une formule d’absolution des péchés, qui n’est
pas sacramentelle : « Que Dieu tout-puissant nous fasse
miséricorde ; qu’il nous pardonne nos péchés et nous
conduise à la vie éternelle ! »
3.
Est-ce que l'Église, un prêtre peut refuser de donner le pardon,
l'absolution des péchés à celui ou celle qui se confesse ?
On peut être étonné
par l'idée que l'Église peut refuser de donner le pardon. Cependant
Jésus a donné à l'Église la mission de remettre ou de retenir les
péchés c'est-à-dire le pouvoir de pardonner ou non. Dans une
démarche d'amour éclairée par l'Esprit Saint, elle doit juger ce
qui est meilleur pour le pécheur. Elle peut différer le pardon pour
le conduire à aller plus loin.
4. Refus de donner
l'absolution des péchés
Exceptionnellement, un
prêtre peut donc refuser de donner l'absolution des péchés ou
différer l'absolution des péchés. Ce n'est pas à cause de la
gravité du péché car tout péché peut être pardonné. Mais ce
peut être en raison d'une contrition insuffisante, si le pécheur
n'accepte pas d'éviter l'occasion qui le conduit au péché, si le
pécheur reste dans un état de péché (comme les divorcés
remariés) ou en raison du refus de réparer un tort très
grave. Dans ces cas-là, le prêtre ne peut pas donner
l'absolution des péchés.
5.
Images du geste de l'absolution des péchés
Pour le sacrement de
réconciliation le prêtre en étendant la main vers le pénitent
fait le geste de l'absolution des péchés et dit la formule de
l'absolution. Il peut aussi imposer les mains sur la tête du
pénitent.
Rendez-vous au week-end prochain! A bientôt!
40.Suis-je
conscient de la présence réelle de Jésus dans l'Eucharistie?
A. La
nature et la signification de l'Eucharistie
Ces réponses à cette
série de questions que nous trouvons dans le Catéchisme de
l'Église Catholique, nous aident à saisir la nature et la
signification du sacrement de l'Eucharistie:
1. Qu'est-ce que
l'Eucharistie?
L'eucharistie est le don
que Jésus Christ lui-même nous fait de son corps, de son sang, de
son âme et de sa divinité sous les apparences du pain et du vin. Il
voile sa gloire infinie, sa beauté et sa dignité au Saint Sacrement
parce qu'il veut que nous venions à lui dans la foi et que nous
l'aimions pour lui-même. L'Eucharistie est le sacrifice même du
Corps et du Sang du Seigneur Jésus, qu'il a instituée pour
perpétuer au long des siècles jusqu'à son retour le sacrifice de
la croix, confiant ainsi à son Église le mémorial de sa Mort et de
sa Résurrection. L'Eucharistie est le signe de l'unité, le lien de
la charité, le repas pascal, où l'on reçoit le Christ, où l'âme
est comblée de grâce et où est donné le gage de la vie éternelle.
2. Quand le Christ a-t-il
institué l'Eucharistie?
Il l'a instituée le
Jeudi saint, « la nuit même où il était livré » (1
Co11,23), alors qu'il célébrait la dernière Cène avec ses
Apôtres.
3. Comment l'a-t-il
instituée?
Après avoir réuni ses
Apôtres au Cénacle, Jésus prit le pain dans ses mains, le rompit
et le leur donna, en disant: « Prenez, et mangez-en tous: ceci
est mon corps livré pour vous ». Puis il prit dans ses mains la
coupe remplie de vin et leur dit: « Prenez, et buvez-en tous, car
ceci est la coupe de mon sang, le sang de l'Alliance nouvelle et
éternelle, qui sera versé pour vous et pour la multitude en
rémission des péchés. Vous ferez cela, en mémoire de moi ».
4. Que représente
l'Eucharistie dans la vie de l'Église?
Elle est la source et le
sommet de toute la vie chrétienne. Dans l'Eucharistie culminent
l'action sanctifiante de Dieu envers nous et le culte que nous lui
rendons. L'Eucharistie renferme tout le bien spirituel de l'Église:
le Christ lui-même, notre Pâque. La communion de la vie divine et
l'unité du Peuple de Dieu sont exprimées et réalisées par
l'Eucharistie. A travers la célébration eucharistique, nous nous
unissons déjà à la liturgie du Ciel et nous anticipons la vie
éternelle.
5. Comment désigne-t-on
ce sacrement?
La richesse insondable de
ce sacrement se manifeste par différents noms, qui en traduisent les
aspects particuliers. Les plus communs sont: Eucharistie, Sainte
Messe, Cène du Seigneur, Fraction du pain, Célébration
eucharistique, Mémorial de la passion, de la mort et de la
résurrection du Seigneur, Saint Sacrifice, Sainte et Divine
Liturgie, Saints Mystères, Saint-Sacrement de l'autel, Communion.
6. Quelle est la place de
l'Eucharistie dans le plan divin du salut?
Dans l'Ancienne Alliance,
l'Eucharistie est préfigurée surtout par le repas pascal célébré
chaque année par les Hébreux avec les pains azymes, en souvenir du
départ précipité et libérateur de l'Égypte. Jésus l'a annoncée
dans son enseignement et il l'a instituée en célébrant la dernière
Cène avec ses Apôtres, au cours du repas pascal. Fidèle au
commandement du Seigneur: «Vous ferez cela, en mémoire de moi »
(1 Co11,24), l'Église a
toujours célébré l'Eucharistie, surtout le dimanche, jour de la
Résurrection de Jésus.
7. Comment se déroule la
célébration de l'Eucharistie?
Elle se déroule en deux
grandes parties, qui forment un seul acte cultuel: la liturgie de la
Parole, qui comprend la proclamation et l'écoute de la Parole de
Dieu, et la liturgie eucharistique, qui comprend la présentation du
pain et du vin, la prière ou anaphore comportant les paroles de la
consécration, et la communion.
8. Qui est le ministre du
sacrement de l'Eucharistie?
C'est le prêtre (Évêque
ou prêtre) validement ordonné, qui agit dans la Personne du Christ
Tête et au nom de l'Église.
9. Quels sont éléments
essentiels et nécessaires pour l'Eucharistie?
Ce sont le pain de blé
et le vin de la vigne.
10. En quel sens
l'Eucharistie est-elle mémorial du sacrifice du Christ?
L'Eucharistie est
mémorial en ce sens qu'elle rend présent et actualise le sacrifice
que le Christ a offert à son Père, une fois pour toutes, sur la
croix, en faveur de l'humanité. Le caractère sacrificiel de
l'Eucharistie se manifeste dans les paroles mêmes de l'institution:
«Ceci est mon corps livré pour vous» et «Cette coupe
est la nouvelle Alliance en mon sang répandu pour vous »
(Lc22,19-20). Le sacrifice de la croix et le sacrifice de
l'Eucharistie sont un unique sacrifice. La victime et celui qui
l'offre sont identiques. Seule la manière de l'offrir diffère. Le
sacrifice est sanglant sur la croix, non sanglant dans l'Eucharistie.
11. De quelle manière
l'Église participe-t-elle au sacrifice eucharistique?
Dans l'Eucharistie, le
sacrifice du Christ devient aussi le sacrifice des membres de son
Corps. La vie des fidèles, leur louange, leur action, leur prière,
leur travail, sont unis à ceux du Christ. En tant que sacrifice,
l'Eucharistie est aussi offerte pour tous les fidèles, pour les
vivants et les défunts, en réparation des péchés de tous les
hommes, et pour obtenir de Dieu des bienfaits spirituels et
temporels. De plus, l'Église du ciel est présente dans l'offrande
du Christ.
12. Comment Jésus est-il
présent dans l'Eucharistie?
Jésus Christ est présent
dans l'Eucharistie d'une façon unique et incomparable. Il est présent en effet de
manière vraie, réelle, substantielle: avec son Corps et son Sang,
avec son Âme et sa Divinité. Dans l'Eucharistie, est donc présent
de manière sacramentelle, c'est-à-dire sous les espèces du pain et
du vin, le Christ tout entier, Dieu et homme.
13. Que signifie la
transsubstantiation?
La transsubstantiation
signifie la conversion de toute la substance du pain en la substance
du Corps du Christ et de toute la substance du vin en la substance de
son Sang. Cette conversion se réalise au cours de la prière
eucharistique, par l'efficacité de la parole du Christ et de
l'action de l'Esprit Saint. Toutefois, les apparences sensibles du
pain et du vin, c'est-à-dire les « espèces eucharistiques »,
demeurent inchangées.
14. La fraction du pain
divise-t-elle le Christ?
La fraction du pain ne
divise pas le Christ. Il est tout entier et intégralement présent
en chacune des espèces eucharistiques et en chacune de leurs
parties.
15. Jusqu'à quand
demeure la présence eucharistique du Christ?
Elle demeure tant que
subsistent les espèces eucharistiques.
16. Quelle sorte de culte
est-il dû au sacrement de l'Eucharistie?
C'est le culte de latrie,
c'est-à-dire l'adoration réservée à Dieu seul, soit durant la
célébration eucharistique, soit en dehors d'elle. L'Église
conserve en effet avec le plus grand soin les hosties consacrées;
elle les porte aux malades et aux personnes qui sont dans
l'impossibilité de participer à la Messe. Elle présente l'hostie à
l'adoration solennelle des fidèles, la porte en procession, et elle
invite à la visite fréquente et à l'adoration du Saint-Sacrement,
conservé dans le tabernacle.
17. Pourquoi
l'Eucharistie est-elle le banquet pascal?
L'Eucharistie est le
banquet pascal parce que le Christ, accomplissant sacramentellement
sa pâque, nous donne son Corps et son Sang offerts en nourriture et
en boisson. Il nous unit à lui et entre nous dans son sacrifice.
18. Que signifie l'autel?
L'autel est le symbole du
Christ lui-même, présent comme victime sacrificielle
(autel–sacrifice de la croix) et comme nourriture céleste qui se
donne à nous (autel–table eucharistique).
19. Quand l'Église
fait-elle obligation de participer à la Messe?
L'Église fait obligation
aux fidèles de participer à la Messe tous les dimanches et aux
fêtes de précepte, et elle recommande d'y participer aussi les
autres jours.
20. Quand doit-on
communier?
L'Église recommande aux
fidèles qui prennent part à la Messe de recevoir aussi, avec les
dispositions voulues, la Communion, en en prescrivant l'obligation au
moins à Pâques.
21. Qu'est-il exigé pour
recevoir la Communion?
Pour recevoir la
Communion, il faut être pleinement incorporé à l'Église
catholique et être en état de grâce, c'est-à-dire sans conscience
d'avoir commis de péché mortel. Celui qui est conscient d'avoir
commis un péché grave doit recevoir le sacrement de la
Réconciliation avant d'accéder à la Communion. Il importe aussi
d'avoir un esprit de recueillement et de prière, d'observer le jeûne
prescrit par l'Église et d'avoir des attitudes corporelles dignes
(gestes, vêtements), comme marques de respect envers le Christ.
22. Quels sont les fruits
de la Communion?
La Communion fait grandir
notre union au Christ et avec son Église. Elle maintient et
renouvelle la vie de grâce reçue au Baptême et à la Confirmation,
et elle accroît l'amour envers le prochain. En nous fortifiant dans
la charité, elle efface les péchés véniels et nous préserve,
pour l'avenir, des péchés mortels.
23. Quand est-il possible
d'administrer la Communion à d'autres chrétiens?
Les ministres catholiques
administrent licitement la Communion aux membres des Églises
orientales qui ne sont pas en pleine communion avec l'Église
catholique, mais qui la demandent de leur plein gré, avec les
dispositions requises. Quant aux membres des autres Communautés
ecclésiales, les ministres catholiques administrent licitement la
Communion aux fidèles qui, en raison d'une nécessité grave, la
demandent de leur plein gré, qui sont bien disposés et qui
manifestent la foi catholique à l'égard du sacrement.
24. Pourquoi
l'Eucharistie est-elle « gage de la gloire à venir »?
Parce que l'Eucharistie
comble de toutes les grâces et bénédictions du Ciel, elle nous
rend forts pour notre pèlerinage en cette vie et elle fait désirer
la vie éternelle, nous unissant déjà au Christ assis à la droite
du Père, à l'Église du ciel, à la bienheureuse
Vierge Marie et à tous
les saints.
B. La
signification de l'Adoration du Saint-Sacrement
1.Qu'est-ce que
l'adoration eucharistique?
L'adoration eucharistique
est une façon de témoigner notre amour pour Jésus qui nous aime au
point de ne jamais vouloir nous quitter. Il demeure ainsi avec nous,
jour et nuit, au Saint Sacrement.
Ne nous a-t-il pas dit: «
Voici que je suis avec vous pour toujours », car « je
t'ai aimé d'un amour éternel, aussi t'ai-je maintenu ma faveur.
» (Mt 28,20 ; Jer31,3)
Le Pape Jean-Paul II,
dans sa première encyclique Redemptor Hominis, dit que l'adoration
eucharistique est un devoir fondamental de la vie du chrétien, et
que le culte privé du Saint Sacrement complète la célébration
liturgique de l'Eucharistie. Il s'exprime ainsi : notre célébration
communautaire de la Messe doit aller de pair avec notre culte
personnel envers Jésus dans l'adoration eucharistique de façon à
ce que l'expression de notre dévotion soit complète.
2.Qu'est-ce que
l'adoration perpétuelle de l'Eucharistie?
L'adoration perpétuelle
est simplement notre réponse à l'amour de Jésus pour nous. Lorsque
chacun consent de passer régulièrement une heure de prière
silencieuse par semaine en sa présence eucharistique, le Saint
Sacrement peut être exposé vingt-quatre heures sur vingt-quatre et
sept jours sur sept. Ainsi, Jésus n'est jamais laissé seul, et la
chapelle reste toujours ouverte pour quiconque désirant lui rendre
visite.
3.Pourquoi l'adoration
perpétuelle? Jésus le désire ! ! ! Puisque Jésus nous
aime infiniment, sa joie est sans limite quand nous venons passer une
heure avec lui au sacrement de son amour. Dans une apparition à
sainte Marguerite-Marie Alacoque, Jésus prononça ces émouvantes
paroles: « J'ai soif, mais d'une soif si ardente d'être aimé
des hommes au Saint Sacrement, que cette soif me consume. »
Jésus nous donne ses
grâces ! ! !
Jésus reste avec
nous jour et nuit au Saint Sacrement, invitant chacun de nous: «
Venez à moi, vous tous qui ployez sous le fardeau et je vous
soulagerai. » (Mt11,28) Jésus reste avec nous au Saint
Sacrement pour nous rafraîchir spirituellement et répandre en nous
des grâces de réconfort, de courage et de force. Il nous guide et
nous inspire à mettre toute notre confiance en son Sacré Cœur, de
sorte que la puissance de son amour chasse en nous toute crainte,
toute peine et tout doute.
4.Le Saint Père l'a
demandé ! ! !
Le Pape Jean-Paul II
dans Dominicae Cenae dit: “L'animation et l'approfondissement du
culte eucharistique sont une preuve du renouveau authentique que le
Concile s'est fixé comme but, et ils en sont le point central.
L'Église et le monde ont un grand besoin de culte eucharistique.
Jésus nous attend dans ce sacrement d'amour. Ne mesurons pas notre
temps pour aller le rencontrer dans l'adoration, dans la
contemplation pleine de foi et prête à réparer les grandes fautes
et les grands délits du monde. Que notre adoration ne cesse jamais”
Voici ce qu'est l'adoration perpétuelle: une adoration qui ne cesse
jamais!
5.Chacun peut participer
! ! !
Chacun peut
participer car nous pouvons tous trouver au moins une heure par
semaine pour être avec Jésus. Et quelque soit l'heure que nous
choisissons, elle apporte une grande joie au Cœur du Seigneur. Mais
Jésus est particulièrement touché par ceux qui font l'effort de
lui tenir compagnie au milieu de la nuit car ainsi l'adoration
perpétuelle devient possible.
6.La voie vers une
véritable relation personnelle avec Jésus ! ! !
L'adoration
perpétuelle nous aide à développer une intimité avec le Christ,
parce que l'Eucharistie devient progressivement le centre de notre
vie.
En passant quelques
moments avec Jésus dans l'Eucharistie, nous établissons une
véritable relation personnelle avec lui.
7.L'adoration perpétuelle
édifie la communauté ! ! !
L'adoration
perpétuelle édifie la communauté parce que l'Eucharistie est le
sacrement de l'unité.
En nous unissant à Jésus
au Saint Sacrement, Jésus nous unit les uns aux autres par les liens
de son amour divin.
8.Elle apporte la paix !
! !
Le Pape Jean-Paul II
dit que le moyen le plus efficace et le plus sûr d'apporter une paix
durable au monde réside dans l'adoration eucharistique. Seul l'amour
de Jésus a le pouvoir de réorienter le cours de l'histoire vers des
sentiers de paix, comme Jésus l'a promis. L'Eucharistie apporte la
paix dans le cœur des hommes, qui à leur tour, contribuent à
établir la paix dans le monde.
9.Passez chaque semaine
une heure avec jésus au saint sacrement
Jésus “nous
attend dans le sacrement de son amour”, d'où il s'adresse à
chacun de nous ainsi:
« N'avez vous pas eu
la force de veiller une heure avec moi? » (Mt 6,40). Vous pouvez
passer cette heure: avec votre livre de prière favori, en lisant la
sainte Bible, en priant le chapelet, en parlant cœur à cœur avec
Jésus comme avec un ami, ou, il se peut que vous soyez si fatigués
et accablés que vous ne vouliez rien faire si ce n'est de vous
asseoir, de vous reposer et de ressentir la douce paix qui provient
du fait d'être en présence de celui qui vous aime le plus, Jésus
au Très Saint Sacrement.
Quand vous priez le
chapelet en présence du Saint Sacrement, vous aimez Jésus avec le
Cœur de Marie, et vous offrez à Jésus la parfaite adoration de
Marie. Jésus accueille votre heure d'adoration comme si elle venait
de Marie elle-même. Marie vous reçoit dans son Cœur et Jésus
accepte votre heure passée avec lui comme si elle venait directement
du Cœur de sa très sainte Mère. Le Cœur de Marie comble les
lacunes de notre propre cœur.
Pour faire venir un
Missionnaire, demandez les informations expliquant les démarches
pour lancer l'adoration perpétuelle eucharistique.
Rendez-vous au week-end prochain! A bientôt!
39.Suis-je conscient(e) de ma Confirmation? I. SIGNIFICATION ET NATURE DE LA CONFIRMATION
1. Qu’apporte la confirmation ?
On
ne voit pas toujours très bien ce que représente la confirmation. La
profession de foi paraît plus claire. Pour être motivé à la recevoir,
il faut réfléchir à ce qu'elle nous apporte. Le sacrement de
confirmation nous donne les dons de l’Esprit Saint pour nous
fortifier dans la foi et nous faire vivre pleinement la vie chrétienne
unie au Christ. D'autre part, la confirmation, qui est donnée par
l'évêque nous incorpore pleinement à l'Église; elle est un
appel à un engagement plus personnel et à une mission de
témoignage de la foi. La Confirmation, comme le Baptême, imprime
dans l’âme du chrétien une marque spirituelle indélébile qu'on appelle
le "caractère"; c’est pourquoi on ne peut recevoir ce sacrement qu’une
seule fois dans la vie.
2. La confirmation : une nouvelle Pentecôte
La
confirmation est une nouvelle Pentecôte : un don de l'Esprit en vue du
témoignage de la foi. L'Esprit accomplit dans les confirmands ce qu'il
a réalisé dans les apôtres le jour de la Pentecôte. Le récit de la
Pentecôte ( Actes des apôtres 2,1-11) est, le plus souvent, la lecture
qui est faite au cours de la messe de confirmation. Ac 2:1- Le jour de la Pentecôte étant arrivé, ils se trouvaient tous ensemble dans un même lieu, Ac 2:2- quand,
tout à coup, vint du ciel un bruit tel que celui d'un violent coup de
vent, qui remplit toute la maison où ils se tenaient. Ac 2:3- Ils virent apparaître des langues qu'on eût dites de feu ; elles se partageaient, et il s'en posa une sur chacun d'eux. Ac 2:4- Tous
furent alors remplis de l'Esprit Saint et commencèrent à parler en
d'autres langues, selon que l'Esprit leur donnait de s'exprimer. Ac 2:5- Or il y avait, demeurant à Jérusalem, des hommes dévots de toutes les nations qui sont sous le ciel. Ac 2:6- Au bruit qui se produisit, la multitude se rassembla et fut confondue : chacun les entendait parler en son propre idiome. Ac 2:7- Ils étaient stupéfaits, et, tout étonnés, ils disaient : " Ces hommes qui parlent, ne sont-ils pas tous Galiléens ? Ac 2:8- Comment se fait-il alors que chacun de nous les entend dans son propre idiome maternel ? Ac 2:9- Parthes, Mèdes et Élamites, habitants de Mésopotamie, de Judée et de Cappadoce, du Pont et d'Asie, Ac 2:10- de Phrygie et de Pamphylie, d'Égypte et de cette partie de la Libye qui est proche de Cyrène, Romains en résidence, Ac 2:11- tant Juifs que prosélytes, Crétois et Arabes, nous les entendons publier dans notre langue les merveilles de Dieu ! "
3. Les "dons de l'Esprit"
Pendant
l'imposition des mains, l'évêque demande à Dieu de donner en plénitude
l'Esprit qui reposait sur son fils Jésus : l'esprit de sagesse et
d'intelligence, l'esprit de conseil et de force, l'esprit de
connaissance et d'affection filiale et l'esprit d'adoration. Cette
demande est inspirée par un texte du prophète Isaïe (11,2-3) qui décrit
les dons que le messie recevra de Dieu. La tradition chrétienne a
beaucoup insisté sur sept dons de l'Esprit. Mais cette liste n'est pas limitative. Les béatitudes sont aussi des dons de l'Esprit.
4. La confirmation : une mission de témoignage
De
même que les apôtres, remplis de l'Esprit saint à la Pentecôte, se sont
mis à annoncer la Bonne nouvelle, de même les dons de l'Esprit à la
confirmation appellent au témoignage et donnent l'aptitude au
témoignage. Le confirmé témoigne pour bâtir l'Église, il rend
témoignage au Christ pour l'édification de son Corps. Le confirmé est
appelé à prendre une part active à la vie de l'Église.
5. Qu'est ce que la confirmation apporte de plus que le baptême ?
Nous
recevons l'Esprit saint à la fois au baptême et à la confirmation. Au
baptême, qui est le sacrement de la naissance à la vie chrétienne,
l'Esprit nous rend enfant de Dieu. A la confirmation, qui est le
sacrement de la croissance et de la maturité spirituelle (comme
l'enseigne St Thomas d'Aquin), l'Esprit nous confère une mission.
Ainsi, la confirmation est l'achèvement du baptême.
6. Quelle est la différence entre la profession de foi et la confirmation ?
La
profession de foi et la confirmation ont toutes les deux un lien étroit
avec le baptême, mais la relation est différente. La profession de
foi consiste principalement dans le renouvellement personnel et
libre des promesses du baptême, c'est un engagement humain. Elle
confirme la profession de foi du baptême qui a été faite par les
parents pour un baptême de bébé. La confirmation est un
sacrement et, comme tout sacrement, c'est d'abord une action de
Dieu. Dieu, par l'évêque, confirme la grâce du baptême. Ce serait
une erreur de voir principalement dans la confirmation un engagement
qui "confirmerait" personnellement la foi professée par ses parents
lors du baptême. 7. Est-il nécessaire d'être confirmé ? Nécessité de la confirmation
La
nécessité de la confirmation n'est pas toujours comprise. Cependant il
est nécessaire d'être confirmé pour vivre une vie chrétienne
authentique, car la force de l'Esprit est indispensable pour vivre en
vrai témoin du Christ. C'est un manque important de ne pas avoir reçu
tous les dons de l'Esprit. De plus, il y a des cas où la
confirmation est obligatoire comme pour la mission de parrain ou
marraine de baptême et de confirmation (canon 874). Certains diocèses
demandent que ceux qui ont une responsabilité importante dans l'Église
soient confirmés. Le code de droit canonique demande aussi que
l’on n’admette pas au mariage des fiancés non confirmés sauf « s'il
existe un grave inconvénient » (canon 1065). De fait, certaines
paroisses exigent la confirmation pour le mariage. Cependant en France,
où la confirmation est conférée à l'adolescence par exemple, beaucoup
de jeunes ne sont pas confirmés et il y aurait un grave inconvénient à
exiger la confirmation. Pour les mariages qui ont lieu dans des pays
comme l'Espagne ou l'Italie, la confirmation est habituellement exigée,
il y a une nécessité de la confirmation.
II. HISTOIRE DE LA CONFIRMATION
1. Dans l'Église primitive : imposition des mains et onction
La
confirmation trouve son origine dans le Livre des Actes des Apôtres
(8,15-17 et 19,1-7). Elle se recevait immédiatement après le baptême et
ne constituait pas un sacrement particulier ; elle était une partie de
l’initiation chrétienne, un complément du baptême par l'imposition des
mains. Lorsque le baptême n'était pas donné par un apôtre, il était
complété par l'imposition des mains faite par un apôtre. Cette
imposition des mains donnait l'Esprit-Saint. Telle que Tertullien
(fin 2ème siècle) la décrit dans son De baptismo, la célébration du
baptême à Carthage comporte deux rites baptismaux (bénédiction de l’eau
et bain baptismal, avec triple confession de foi et triple immersion)
et deux rites post-baptismaux (onction d’huile et imposition des mains
pour le don de l’Esprit Saint).
2. Dans l'Église d'Orient : la "chrismation", donnée par le prêtre, suit le baptême
Il
en est ainsi dans l’Église d’Orient où tout baptisé est
immédiatement confirmé et reçoit l’eucharistie. Lorsque le nouveau
baptisé est essuyé, le prêtre lui met sa robe de baptême. Il lui fait
une onction de saint chrême sur le front, les yeux, les narines, la
bouche, les oreilles, la poitrine, les mains et les pieds en disant
"Reçois la marque du don de l'Esprit Saint". Avec le baptisé le prêtre
fait trois fois le tour du baptistère. Le 4ème siècle marque
alors un tournant dans l’histoire des rites d’initiation. En Orient,
les rites post-baptismaux (l'onction de saint chrême) sont de plus en
plus valorisés. Ce sacrement est appelé «Chrismation», onction avec le
«chrême». Ainsi, la pratique des Églises d'Orient souligne
l'unité de l'initiation chrétienne. Elle ne dissocie pas du baptême les
rites post-baptismaux. En Orient, les deux sacrements étant unis, la
«Chrismation» est conférée par le prêtre qui baptise, et qui fait
l'onction avec le chrême (myron) consacré par l'évêque. La
pratique de l'Église latine exprime plus nettement la communion du
nouveau chrétien avec son évêque, garant et serviteur de l'unité de son
Église, de sa catholicité et de son apostolicité, et par là, le lien
avec les origines apostoliques de l'Église du Christ».
3. En Occident : la "confirmation", séparée du baptême, est donnée par l'évêque
En Occident, la confirmation va se séparer peu à peu du baptême. Le
premier témoignage signalant que l’évêque va imposer les mains à celles
et ceux qui ont été baptisé(e)s antérieurement date de 380 ; mais déjà
le Concile d’Elvire (Espagne, vers 300) reconnaissait la nécessité
d’une "perfection du baptême" par l’évêque si le baptême a été conféré
par un diacre. L'extension de l’Église dans les campagnes
venant empêcher l’évêque de célébrer lui-même tous les baptêmes, la
confirmation est donc reportée chaque fois qu’une célébration de
baptême est présidée par un prêtre, jusqu’au passage d’un évêque. Fauste
de Riez (405-485) donne une interprétation théologique de cette
confirmatio par rapport au baptisma : au baptême, explique-t-il, nous
sommes régénérés pour vivre, après le baptême nous sommes confirmés
pour la lutte. C'est en Gaule, au Vème siècle, qu'apparaît le terme de
"Confirmation" pour le don de l'Esprit célébré dans la foulée du
baptême. Ce terme a été adopté par l'ensemble des langues d'Europe,
sauf l'italien (cresima) et le portugais (crisma). En
Occident, ce terme exprime la confirmation du Baptême en tant que
renforcement de la grâce à travers le sceau de l'Esprit Saint. Dans
le rite latin, le ministre ordinaire de la Confirmation est l'évêque,
qui, pour des motifs sérieux, peut en concéder la faculté à des
prêtres, c'est-à-dire à des délégués.
4. La confirmation à partir du seizième siècle
A
partir du seizième siècle, le catéchisme est organisé et va rythmer la
vie sacramentelle. Le sacrement de confirmation marquera l’entrée au
catéchisme et l’eucharistie marquera la fin du catéchisme. En France,
la situation du sacrement de confirmation va se compliquer par
l’introduction, au dix-septième siècle, de la communion solennelle. En
1910, dans le décret "Quam singulari", le pape saint Pie X demanda
qu’on admette à l’eucharistie les enfants beaucoup plus jeunes dès «
l'âge de raison » vers 7 ans. Il en résulte que la confirmation n'est
donnée qu'après la première communion.
5. La confirmation après le concile Vatican II Dans
le cadre de la réforme liturgique de Vatican II, l’ordre des trois
sacrements est toujours : baptême, confirmation, Eucharistie.
L’Eucharistie achève l’initiation (n° 213), elle en est le sommet (n°
235). Quant à la confirmation, elle doit avoir lieu aussitôt après le
baptême sauf, dit le Rituel, si une grave raison s’y oppose (n° 211). Le
renouveau du catéchuménat va faire redécouvrir ce sacrement qui
retrouve sa place comme complément du baptême. Même si l’on fait le
choix de séparer la célébration de la confirmation de celle du
baptême pour donner toute sa valeur au néophytat, la confirmation doit
toujours être clairement proposée à tout candidat au baptême. Peu à
peu, le sacrement de la confirmation retrouve sa place et son sens. Cependant,
en France comme ici en Belgique par exemple, le sacrement de
confirmation est donné longtemps après l'Eucharistie, car il devient
peu à peu le sacrement de la militance. Il n’est plus proposé qu’aux
chrétiens engagés dans une aumônerie ou dans des mouvements. La
confirmation est souvent présentée ou vécue par les jeunes comme
sacrement d’engagement effectif dans la communauté ecclésiale pour
marquer une meilleure participation à la vie de la communauté.
Rendez-vous au week-end prochain! A bientôt! 38.
Suis-je conscient de mon Baptême?
A. L'histoire
du Baptême Catholique
L'origine du Baptême, l'eau...Le baptême est le premier
sacrement de l'initiation chrétienne. C'est un moment essentiel
dans la vie de tout chrétien et toute chrétienne, grand (e) ou
petit (e).
1.Le rite de l'eau
Dès les origines du
christianisme, tous les fidèles sont baptisés comme
l'attestent les derniers mots de l'Évangile de Mathieu :
« Allez donc, de toutes les nations faites des
disciples, les baptisant au nom du Père et du Fils et du
Saint-Esprit ». La pratique du baptême avec de l'eau
sacrée est alors courante mais dans le christianisme naissant,
le rite diffère puisque l'on ne se baigne pas pour se purifier
mais l'on est baigné par un autre au nom du Christ. Le baptême
est alors une signe d'allégeance et non seulement une
purification.
2.Un acte
Le baptême est un
acte réfléchi que l'on fait à l'âge adulte. Il est
l'aboutissement d'une préparation (le catéchuménat) avec un
mentor, sorte de guide spirituel plus aguerri à la religion
qui sera peu à peu remplacé par les parrains et marraines. A
cette époque, baptême, confirmation et eucharistie sont
célébrés en même temps et constituent l'initiation
chrétienne. Le catéchuménat comporte différentes phases :
un temps d'initiation à la foi chrétienne, puis une
préparation immédiate aux sacrements pendant le carême. Les
baptêmes se font presque toujours lors de la nuit de Pâques
de façon collective par un évêque. Le fidèle né de l'eau
reçoit la grâce de l'Esprit Saint. On ne devient pas chrétien
par le seul baptême, mais par l'entrée dans le Mystère
pascal où Jésus ressuscité a donné sa vie, son Esprit, son
Eucharistie.
3. Le baptême des bébés
Au fur et à mesure
de l'évangélisation, le baptême est donné aux enfants. A
partir du XIIème siècle, alors que la mortalité infantile
est très élevée, on commence à baptiser les bébés. La
famine et les guerres poussent les parents à supprimer les
enfants et en réaction, le baptême remet ces parents dans le
droit chemin. Pour des raisons pratiques, les baptêmes ne se
font plus par immersion mais par effusion d'eau sur le front.
Les prêtres prennent désormais la célébration en charge
sans l'intervention d'un évêque. La cérémonie en latin
comporte trois exorcismes contre le démon, une bénédiction
du sel et une imposition du sel sur la bouche de l'enfant.
4. Les trois rituels
A partir du concile
Vatican II (1962 – 1965), l'Église a décidé de
restaurer le Catéchuménat des adultes et de réviser le
Rituel du baptême des enfants de 1947. Trois rituels du
baptême, en langue du pays, ont été instaurés : celui
des petits enfants, celui des enfants d'age scolaire
et celui des adultes. En 1969, le rituel est à nouveau
profondément renouvelé. Il comporte une liturgie de la parole
avec une prière universelle et il offre un choix de texte de
la Bible et de l'évangile. Les parents qui devaient s'effacer
devant le parrain et la marraine reprennent le premier rôle.
Ce sont eux qui doivent marquer leur enfant du signe de la
croix et affirmer leur foi. Les parents doivent pour cela faire
une préparation au baptême. Le rite du sel mal compris et
supprimé pour ne garder qu'un exorcisme.
B. Le Baptême Catholique actuel
Le baptême est la
cérémonie la plus symbolique des catholiques. Elle marque
l'entrée dans la famille chrétienne tout en purifiant du
péché. Les symboles sont forts et traduisent d'un réel
engagement.
1.L'origine du mot baptiser
Le mot « baptiser
» vient du mot grec "baptizein"qui signifie «
plonger ». A l'origine, le baptême était en effet
pratiqué par immersion tandis qu'aujourd'hui, le baptême
catholique se limite à verser de l'eau bénite sur le front. Le
rituel du baptême est extrêmement codifié et chargé de
symbolique. La cérémonie se déroule généralement dans la
paroisse des parents le dimanche après-midi et est orchestrée par
un prêtre. Si à l'origine le baptême était principalement
célébré au moment de Pâques, aujourd'hui il peut être célébré
tout au long de l'année. En général, la cérémonie est
collective, mais l'enfant est baptisé individuellement.
2.La signification du baptême
A l'origine, le baptême
symbolisait la conversion du péché. Il fallait passer par la
conversion du baptême pour entrer dans la vie chrétienne. La
signification pascale du baptême par immersion est un autre aspect
du sacrement. Il exprime le passage de la mer rouge pour entrer en
terre promise. Au fil des siècles et notamment depuis le Moyen Age,
le baptême a perdu de sa signification pascale pour ne garder qu'un
rôle de purification du péché originel. Aujourd'hui, la croyance
dans un péché originel a disparaît de plus en plus. Le baptême
marque désormais l'entrée dans l'Église, la nouvelle naissance, la
participation à la mort et à la résurrection du Christ, l'accueil
de l'Esprit-Saint et la filiation divine.
3.Le rôle des parents, du parrain, de la marraine
Les parents qui font
baptiser leur enfant doivent être préparés. Ils ont également à
choisir dans leur entourage un parrain et une marraine pour l'enfant.
Ces personnes doivent être elles-mêmes baptisées et confirmées.
Leur rôle est de conduire et guider leur filleul(e) sur la voie de
la foi chrétienne. Elles seront présents à toutes les grandes
étapes de la vie de chrétien de leur filleul(e). Le jour du
baptême, elles font pour l'enfant la profession de foi catholique et
renoncent à Satan. Après la cérémonie, le parrain et la marraine
signent le registre de baptême. Les parents doivent avoir avec eux
leur carnet de mariage et un extrait d'acte de naissance de l'enfant
pour que le prêtre puisse établir l'acte de baptême.
4.Les symboles du baptême catholique
Le rituel du baptême
actuel se décompose en quatre actions successives : l'imposition des
mains, la profession de foi, les onctions et le baptême proprement
dit.
Le signe de la croix
sur le front du baptisé symbolise le signe du Christ. Il participe à
la mort du Christ et à sa résurrection.
L'eau symbolise la
purification et exprime l'action de l'Esprit. Elle donne la vie et
ouvre à une nouvelle naissance dans la famille de Dieu.
Le vêtement blanc
symbolise chez les adultes le changement de vie induit par l'entrée
dans l'Église tandis que pour les enfants, le blanc est le signe de
la grâce du baptême qui resplendit.
L'onction d'huile
sainte symbolise l'acceptation de Dieu. Le baptisé est pénétré de
l'Esprit de Dieu. Le cierge allumé symbolise la lumière du
Christ et de l'évangile. C'est le cierge pascal.
Rendez au week-end prochain! A bientôt!
37.
Le dimanche de la Divine Miséricorde, qu'est-ce que c'est?
Le
Dimanche de la divine Miséricorde a été institué dans l'Église
catholique romaine par Jean-Paul II le 30 avril 2000,
le jour de la canonisation de Faustine Kowalska (Sainte Faustine). Il
fut célébré pour la première fois dans l'histoire de l'Église le
22 avril 2001. Dans le
calendrier liturgique, il est célébré chaque année le dimanche
qui suit le dimanche de Pâques, qui correspond également à la fête
de la quasimodo, également appelée
octave de Pâques,
deuxième dimanche de Pâques,
dimanche in albis,
ou dimanche de Saint-Thomas.
Jean-Paul II mourut lors des vêpres de la divine miséricorde, et en
l'honneur de sa dévotion à la miséricorde sa béatification eut
lieu le 1er mai 2011, dimanche de la divine Miséricorde.
Faustine Kowalska aurait été gratifiée d'apparitions régulières
du Christ qui sont consignées dans un livre écrit par la
religieuse : Le Petit Journal.
L'essentiel du message qu'elle dit avoir reçu tourne autour de la
miséricorde de Dieu pour l'humanité. Au cours de ces révélations
privées, le Christ aurait demandé à Faustine que sa miséricorde
soit particulièrement honorée par toute l'Église le deuxième
dimanche de Pâques.
Dans ce Petit Journal, nous lisons:« Ma fille, parle au
monde entier de mon inconcevable Miséricorde. Je désire que la Fête
de la Miséricorde soit le recours et le refuge pour toutes les âmes,
et surtout pour les pauvres pécheurs. En ce jour les entrailles de
ma Miséricorde sont ouvertes, je déverse tout un océan de grâces
sur les âmes qui s'approcheront de la source de ma miséricorde ;
toute âme qui se confessera (dans les huit jours qui précèdent ou
suivent ce Dimanche de la Miséricorde) et communiera, recevra le
pardon complet de ses fautes et la remise de leur peine ; en ce
jour sont ouvertes toutes les sources divines par lesquelles
s'écoulent les grâces ; qu'aucune âme n'ait peur de
s'approcher de moi, même si ses péchés sont comme l'écarlate.
[...] La Fête de la Miséricorde est issue de mes entrailles, je
désire qu'elle soit fêtée solennellement le premier dimanche après
Pâques. Le genre humain ne trouvera pas la paix tant qu'il ne se
tournera pas vers la source de ma Miséricorde. » (Petit
Journal, § 699).
D'après
le Petit Journal, le Christ a demandé à ce que la fête de la
divine Miséricorde soit précédée par une neuvaine à débuter le
Vendredi Saint. Cette neuvaine peut cependant être récitée à tout
moment de l'année:"Je désire que
durant ces neuf jours, tu amènes les âmes à la source de ma
miséricorde, afin qu'elles puisent force et fraîcheur, ainsi que
toutes les grâces dont elles ont besoin dans les difficultés de la
vie et particulièrement à l'heure de la mort. [...] Je ne refuserai
rien aux âmes que tu amèneras à la source de ma miséricorde. "
(Petit Journal,
§ 1209)
Le 24 Mai 2000, le Pape
Jean-Paul II a demandé que, dans le Missel romain, au titre
« Deuxième dimanche de Pâques », on ajoute
désormais l'appellation « ou de la Divine Miséricorde ».
Il a également ordonné que, pour la célébration liturgique de ce
dimanche, on utilise toujours les textes qui sont indiqués pour ce
jour dans le Missel.
Donc, ce thème de la
miséricorde inépuisable du Seigneur tenait aux racines polonaises
du bienheureux Jean-Paul II. Archevêque de Cracovie, le futur
Souverain Pontife avait rencontré sur sa route de croyant une
religieuse morte en cette ville en 1938, sœur Faustine Kowalska.
Bien des années plus tard, il lui fera franchir « à
l'allure accélérée », selon l'expression de Mgr Maurice
Gaidon, les étapes de la béatification et de la canonisation en
messagère privilégiée de ce Dieu qui est « tendresse et
pitié » (Ps110,4). « Faustine, disait
Jean-Paul II le 30 Avril 2000, obtiens-nous de percevoir la
profondeur de la miséricorde divine, aide-nous à en faire
l'expérience vivante et à en témoigner à nos frères et sœurs.
Que ton message de lumière et d'espérance se diffuse dans le monde
entier. »
Rendez-vous au week-end prochain! A
bientôt! 36.L'adoration
eucharistique, une prière importante pour l'Église?
Avant le concile Vatican
II, on communiait assez peu à la messe. Ce qui primait, c'était
d'aller à la messe, être « pratiquant ». En
revanche, le culte eucharistique était florissant. Bénédictions du
Saint-Sacrement, adoration perpétuelle, processions de la Fête-Dieu
occupaient une large dans la vie des fidèles. Après le Concile, et
jusqu'à une date récente, ces dévotions se sont effacées pendant
qu'à la messe dominicale les assemblées étaient invitées à la
participation active, pleine et consciente voulue par le Concile.
Aujourd'hui, les dévotions eucharistiques – au premier chef
l'adoration eucharistique – sont à nouveau mises en valeur. Il n'est donc pas
étonnant que, dans son Exhortation apostolique sur l'Eucharistie, Le
sacrement de l'amour, parue en 2007, Benoît XVI
consacre un long et riche développement à la piété eucharistique. Tout d'abord, le Pape se
livre à un petit retour en arrière. Alors que la réforme
conciliaire accomplissait ses premiers pas, fait-il remarquer au n°
66, le rapport intrinsèque entre messe et adoration du
Saint-Sacrement n'a pas été clairement perçu: « Une
objection alors diffuse se fait jour, par exemple, dans l'affirmation
selon laquelle le Pain eucharistique ne nous serait pas donné pour
être contemplé, mais pour être mangé. En réalité, à la lumière
de l'expérience de prière de l'Église, une telle opposition se
révélait privée de tout fondement. Dans l'Eucharistie, en effet,
le Fils de Dieu vient à notre rencontre et désire s'unir à nous;
l'adoration eucharistique n'est rien d'autre que le développement
explicite de la célébration eucharistique, qui est en elle-même le
plus grand acte d'adoration de l'Église. » Ces propos du Pape
justifient, à eux seuls, l'importance qu'a, aux yeux de l'Église,
l'adoration eucharistique. Recevoir le Pain de Vie à la messe ne va
pas sans l'adoration de Celui que nous recevons des mains du prêtre,
une adoration que prolonge et intensifie ensuite celle qui est
pratiquée en dehors de la messe. Puis Benoît XVI
demande que l'adoration eucharistique ne soit pas seulement
personnelle, mais aussi communautaire. Le rapport
personnel, explique-t-il au n° 68, que chaque fidèle
instaure avec le Christ doit nourrir en lui la conscience de son
appartenance à l'Église, Corps du Christ: « Outre le fait
d'inviter chaque fidèle à trouver personnellement du temps à
passer en prière devant le Sacrement de l'autel, il est de mon
devoir de solliciter les paroisses elles-mêmes et les autres groupes
ecclésiaux pour que soient promus des moments d'adoration
communautaire. » Cette invitation pressante, on l'observe
sans peine, est de plus en plus suivie dans l'Église. Contrairement à ce qu'on
entend parfois, l'adoration eucharistique est donc bien plus qu'une
affaire de sensibilité. Seul ou avec les frères et sœurs, n'est-il
pas important de s'entretenir avec le Maître du bonheur, d'être
penché sur sa poitrine comme le disciple bien-aimé, d'être touché
par l'amour infini de son cœur?
Rendez-vous au week-end prochain! A bientôt! 35.
Qu'est-ce que la Pâques?
Du
sens étymologique à la signification chrétienne
Pâques est
la plus importante fête religieuse chrétienne. Elle commémore la
résurrection de Jésus-Christ, le troisième jour après sa Passion.
La solennité commence avec la Veillée pascale du Samedi saint, qui
marque pour les catholiques la fin du jeûne du carême, et dure
pendant huit jours (semaine de Pâques ou semaine radieuse ou Octave
pascale).
« Pâque »,
du latin populaire « pascua »,
altération (par influence de pascua « nourriture »,
du verbe 'pascere' « paître »)
du latin ecclésiastique « Pascha »,
emprunté au grec « πάσχα /
páskha », lui-même emprunté à
l'hébreu "פסח "
« Pessa'h »
« il passa [par-dessus] »,
d'où « passage »,
est le nom de la fête juive qui commémore la sortie d'Égypte.
D'après les Évangiles, c'est pendant cette fête juive qu'eut lieu
la résurrection de Jésus ; c'est pourquoi le nom en a été
repris pour désigner la fête chrétienne. La
formule « Pâque orthodoxe »
est parfois utilisée pour désigner cette fête lorsqu'elle est
célébrée par les Églises orthodoxes à une date qui diffère de
la date occidentale. Mais cet usage est incorrect car le « s »
de Pâques ne fait pas référence à une pluralité de dates. La
langue française distingue en effet « la »
Pâque
originelle juive et la fête chrétienne de Pâques.
La première commémore la sortie d'Égypte par un repas rituel qui
s'appelle aussi « la Pâque ».
La fête chrétienne est multiple.
Elle commémore à la fois la
sortie d'Égypte,
l'institution eucharistique lors du
repas de la Pâque, la crucifixion
du Christ et son
repos au tombeau durant trois jours,
sa Résurrection,
passage de la mort à la vie, et la nouvelle création inaugurée le
troisième jour. Il
existe également une Pâque
quartodécimaine pratiquée par
certaines Églises chrétiennes : certains groupes religieux,
comme l'Église de Dieu (Septième Jour) ou certains Baptistes du
Septième Jour, choisissent de pratiquer cette cérémonie en
concordance avec la Pâque juive.
Calcul
de la date de Pâques
Le
jour de Pâques est un dimanche, à des dates variables du
calendrier grégorien comprises entre
le 22 mars et le 25 avril. Des
dates de jours fériés et de fêtes dépendent de ce jour de
Pâques, comme le lundi de Pâques, l'Ascension, la Pentecôte, le
lundi de Pentecôte. À titre d'exemple, les dates contemporaines de
Pâques sont les dimanches :
24 avril 2011,
8 avril 2012,
31 mars 2013.
Ces dates sont celles du
calendrier grégorien, qui suit le mouvement du soleil et les
saisons.
Historique de la détermination de la date de Pâques
Après
le Ier concile de Nicée en 325,
il fut décidé que le calcul de la date de Pâques se ferait selon
une règle fixe. Ainsi, la Pâques est célébrée le dimanche après
le 14ème jour du premier mois lunaire du printemps, donc le
dimanche après la première pleine lune advenant pendant ou après
l'équinoxe de printemps. Dans la pratique, il est plus simple de
revenir aux origines : Pâques correspond au premier dimanche
qui suit la première pleine lune de Printemps. En revanche, la date
peut varier suivant la longitude de la ville où l'on effectue
l'observation. Les catholiques choisissent Rome.
Finalement, toutes les
églises acceptèrent la méthode d'Alexandrie qui place l'équinoxe
de printemps dans l'hémisphère Nord, le 21 mars (alors que
l'équinoxe astronomique se décale du 21 au 22 mars selon la
périodicité des années bissextiles).
Un
problème, apparu plus tard, est la différence des pratiques entre
les églises occidentales et les églises orthodoxes. Les premières
adoptent en 1582 le calendrier grégorien pour calculer la date de
Pâques, alors que les autres continuent à utiliser le calendrier
julien originel. Le Conseil
œcuménique des Églises proposa
une réforme de la méthode de détermination de la date de Pâques
lors d'un sommet à Alep (Syrie), en 1997. Cette réforme a permis
d'éliminer les différences de dates entre églises occidentales et
orientales ; elle devait entrer en application en 2001, mais
elle échoua. Le calcul
de la date de Pâques est assez complexe ; il est connu sous le
nom de comput. Il existe des tables traditionnelles, mais aussi des
algorithmes plus mathématiques pour la retrouver. La première
méthode développée par Carl Friedrich Gauss avait quelques
erreurs : en 1954 (la formule donnait le 25 avril au lieu du 18
avril) et en 1981 (le 26 avril au lieu du 19 avril). De nombreux
autres mathématiciens ont depuis développé d'autres formules.
Situations particulières
Le dimanche
et le lundi de Pâques sont reconnus comme jours fériés par la
plupart des pays de tradition chrétienne, excepté aux États-Unis,
en Espagne où le lundi est travaillé au moins dans certaines
régions, et au Mexique. Le Vendredi saint est aussi férié dans de
nombreux pays : Brésil, Mexique, Allemagne, Royaume-Uni,
Canada, certains États des États-Unis, certaines régions
d'Espagne, etc. En France,
le lundi de Pâques est férié depuis la loi du 8 mars 1886.
Dans les départements français de l'Alsace, de la Guadeloupe, de
la Guyane, de la Martinique, de la Moselle, le Vendredi saint, qui
précède le dimanche de Pâques, est également.
Symbolique
1.La Lumière
Pour les
catholiques, le symbolisme de la lumière de Pâques a un sens
cosmique. La référence à l'équinoxe et à la pleine lune (voir
plus haut la date de Pâques) n'est pas pour eux quelque chose de
fortuit : elle est voulue par Dieu lui-même. Ce n'est qu'à
l'équinoxe que le Soleil éclaire toute la Terre tandis que, au
même moment, la pleine lune continue à réfléchir ses rayons
pendant la nuit.
Certains
symboles de la fête de Pâques sont à retrouver parmi ceux de la
fête juive de Pessa'h
et ont pris une autre signification par rapport au Christ. D'autres
se rapportent aux épisodes relatés dans les Évangiles.
2.Agneau sacrificiel: agneau pascal
La meilleure
identification provient du chapitre 53 du prophète Isaïe
(versets 5 à 7) « Mais il était transpercé à cause de
nos crimes, Écrasé à cause de nos fautes ; le châtiment qui
nous donne la paix est (tombé) sur lui, Et c'est par ses
meurtrissures que nous sommes guéris. Nous étions tous errants
comme des brebis, chacun suivait sa propre voie ; et l'Éternel
a fait retomber sur lui la faute de nous tous. Il a été maltraité,
il s'est humilié et n'a pas ouvert la bouche, semblable à l'agneau
qu'on mène à la boucherie, à une brebis muette devant ceux qui la
tondent ; Il n'a pas ouvert la bouche. »
Le
fils d'Abraham se transforme en fils de Dieu : « Voici :
tu deviendras enceinte, tu enfanteras un fils, et tu l'appelleras du
nom de Jésus. Il sera grand et sera appelé Fils du Très–Haut,
et le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David, son père. »
de Luc chapitre 1, versets 31 et 32.
C'est
d'ailleurs à cause de cette seule affirmation qu'il sera crucifié :
« Les Juifs lui répondirent :
Nous avons une loi, et selon la loi, il doit mourir, parce qu'il
s'est fait Fils de Dieu» (Jn19,7).
Le bélier que trouve
Abraham devient l'Agneau de Dieu : « Le lendemain, il
vit Jésus venir à lui et dit : Voici l'Agneau de Dieu, qui
ôte le péché du monde » (Jn1,29)
Il ne dit rien :
« Jésus garda le silence et ne répondit rien. Le
souverain sacrificateur l'interrogea de nouveau et lui dit :
Es-tu le Christ, le Fils du (Dieu) Béni ? »
(Mc14,61)
Mais cette mort mène à
la résurrection : « Jésus commença dès lors à
montrer à ses disciples qu'il lui fallait aller à Jérusalem,
souffrir beaucoup de la part des anciens, des principaux
sacrificateurs et des scribes, être mis à mort et ressusciter le
troisième jour» (Mt6,21) mais que l'on retrouve aussi dans
Mt20,19 , dans Lc9,22, dans Lc13,32 , dans Lc18,33 et dans Lc24,46.
3.Le sang
Le
sang de l'agneau pascal servit de signe pour épargner les Hébreux
lors de la dernière plaie d'Égypte avant la sortie d'Égypte :
« Quand l'Éternel traversera
l'Égypte pour frapper et qu'il verra le sang sur le linteau et sur
les deux poteaux, l'Éternel passera par-dessus la porte et ne
laissera pas le destructeur entrer dans vos maisons pour (vous)
frapper. » (Ex12,23).
Ce même sang permet la
relation avec Dieu via le Christ : « C’est pourquoi
Jésus aussi, pour sanctifier le peuple par son propre Sang, a
souffert hors de la porte. » (Hb13,12)
4.Le pain
Concernant le pain, les
chrétiens sont aussi appelés à ôter le levain de leur vie. Dans
l'Évangile, cela prend une signification spirituelle :
« Sur ces
entrefaites, les gens s’étant rassemblés par milliers, au point
de s’écraser les uns les autres, Jésus se mit à dire en premier
lieu à ses disciples : Gardez-vous du levain des Pharisiens,
qui est l’hypocrisie » (Lc12,1).
Ou encore
dans une lettre de saint Paul :
« Il n’est
pas beau, votre sujet de gloire ! Ne savez-vous pas qu’un peu
de levain fait lever toute la pâte ? Purifiez-vous du vieux
levain, afin que vous soyez une pâte nouvelle, puisque vous êtes
sans levain, car Christ, notre Pâque, a été immolé. Célébrons
donc la fête, non avec du vieux levain, ni avec un levain de
perfidie et de méchanceté, mais avec les pains sans levain de la
pureté et de la vérité. » (1
Co5,6-8)
Signification des célébrations
religieuses
1.Église
catholique romaine
Pâques
(aussi appelé le dimanche de Pâques) est la mère des solennités
de l'Église catholique, c'est-à-dire qu’il est obligatoire de
chômer et de participer à la messe. En fait, la liturgie
spécifique à Pâques commence par la vigile pascale, célébration
aussi respectée par certains anglicans et luthériens. La vigile
pascale est l'occasion, pour les croyants, de recevoir le sacrement
du baptême. La nuit du matin du dimanche de Pâques se font donc
l'allumage du feu nouveau du cierge pascal, la bénédiction des
fonts baptismaux, la lecture des prophéties et le chant des
litanies. Normalement, Pâques est le jour de l'année que
choisissent les fidèles qui ne vont à la messe qu'une fois par an
pour communier (d'où l'expression « faire
ses Pâques »), ce qui leur
impose d'aller se confesser au préalable.
En
effet, depuis le Jeudi Saint, il n'y a pas eu de véritable messe
(donc aucune communion), seulement des célébrations liturgiques
telles que la surnommée « Messe
des présanctifiés » du
Vendredi Saint. Symboliquement, pour les catholiques, la veillée
pascale et son cierge traduisent la Résurrection du Christ, le
renouvellement solennel de l'engagement de leur baptême par
l'ensemble des chrétiens.
Ainsi,
le Carême est terminé et l'accent est mis sur l'innocence
retrouvée et sur la valeur de l'initiation chrétienne. Lorsque le
jour est levé, s'ensuit alors l'office suivant : la messe de
la Résurrection. Le Christ, aussi appelé le Rédempteur, a vaincu
pour les mortels le péché, le démon et la mort même.
Jésus-Christ s'est donc fait l'agneau de Dieu, l'Agnus Dei,
sacrifié lors de la crucifixion, et qui enlève les péchés du
monde par sa mort et sa résurrection. Cette messe de Pâques a donc
une symbolique qui exprime ainsi l'apex de toute l'année liturgique
des catholiques, car elle leur rappelle leurs devoirs de chrétiens
grâce à ce renouveau spirituel. Pâques est aussi l'une des rares
occasions pour le Pape de prononcer la célèbre bénédiction
'urbi et orbi'.
Enfin, ce dimanche vient clore le Triduum et la Semaine Sainte.
2.Églises orthodoxes et orientales
La
fête de Pâques est célébrée avec beaucoup de solennités par les
chrétiens orthodoxes. Cette fête n'a pas de date fixe, elle se
célèbre après Pessa'h
juive et dans la première semaine après la pleine lune. Bien que
certaines Églises orthodoxes divergent selon le calendrier de
référence (grégorien ou julien), la date de Pâque est cependant
commune à toutes les Églises orthodoxes (à l'exception de l’Église
autonome de Finlande) parce qu'elle est partout fixée à partir du
calendrier julien quel que soit le calendrier liturgique suivi.
Dans le calendrier
grégorien, cela signifie qu'elle est fêtée entre le 4 avril et le
8 mai au plus tard.
Somme
toute, Pâques est le temps essentiel!
La vie de Jésus est
donnée pour la multitude. Désormais le disciple vivra sous ce signe
de la vie donnée. C'est le temps du passage de la mort à la vie. La
Résurrection bouleverse l'existence des Apôtres. Au nom de Jésus
ressuscité, ils feront les mêmes gestes que lui, des gestes qui
donnent la vie, qui relèvent, qui appellent au large. L'Église,
dans le temps de Pâques, accueille le souffle de cette vie qui la
renouvelle. Elle laisse résonner l'appel du Ressuscité à chacun:
« Avance au large! » C'est le sens
de la Journée mondiale de prière pour les vocations, instaurée en
1964 et toujours célébrée, depuis 1971, le 4ème dimanche de
Pâques. Pour que chacun et chacune, au plus intime de sa liberté,
puisse entendre l'invitation du Ressuscité à aller et à refaire
ses gestes qui guérissent, apaisent, pardonnent. Le Christ appelle
aussi des femmes et des hommes à se lever en son nom, pour le don de
leur vie, et le partage à tous de la Parole et du pain.
Rendez-vous au week-end prochain! A bientôt!
34. Y a-t-il une langue sacrée?
Depuis le concile Vatican
II, les célébrations de l'Église ont connu une profonde évolution.
Après des siècles d'usage exclusif de la langue latine, le Concile
a ouvert la porte aux langues vivantes. « L'usage de la
langue latine, stipule le n° 36 de la Constitution sur la sainte
liturgie, sera conservé dans les rites latins. Toutefois,
l'emploi de la langue du pays peut être souvent très utile pour le
peuple; on pourra donc lui accorder une plus large place, surtout
dans les lectures et les monitions, dans un certain nombre de
prières et de chants. » Ce « toutefois »
se retrouve dans les normes relatives au chant et donc à la langue
du chant. « Le chant en latin, est-il dit au n° 116,
devra être privilégié, mais sans que cela empêche de
promouvoir aussi le chant dans la langue du peuple. »
On notera que la Concile
ne parle nulle part - ni dans las articles cités ni ailleurs - de
langue « sacrée ». Il aborde la question de la
musique sacrée ou encore celle de l'art sacré, mais jamais il
n'emploie l'expression « langue sacrée ». Le mot
« sacré », le Concile l'applique expressément à
l'action liturgique elle-même, en tant qu'elle exige un respect
profond de la part des ministres et des fidèles : « Toute
célébration liturgique, indique le n° 7, est l'action
sacrée par excellence dont nulle autre action de l'Église ne peut
atteindre l'efficacité au même titre et au même degré. »
Participant de l'action
sacrée qu'est la liturgie, toute langue - latine ou non - sera donc
sacrée. Ce qui revient à dire qu'il n' y a pas, à proprement
parler, de langue qui serait la langue sacrée.
En revanche, et la
question est autrement importante, il y a sans conteste un langage
liturgique. Ainsi, « Nous te disons merci, Seigneur »
n'a pas, en liturgie, la même portée que « Nous te rendons
grâce, Seigneur ». Le langage liturgique a son
vocabulaire qui lui vient de l'Écriture Sainte et de la Tradition de
l'Église.
Or ce langage liturgique
a pour matrice normative le latin. En effet, tout texte liturgique
destiné à l'Église universelle est d'abord édité en latin par
l'autorité romaine, à charge ensuite pour les différentes ères
linguistiques de le traduire , de soumettre leur traduction à la
Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements et
de la rendre publique une fois intervenue l'approbation définitive
de la Congrégation.
Ce dispositif - dont on
devine la lourdeur - est sans doute légitime. Mais est-il toujours
possible de traduire, sans déperdition de sens, telle ou telle
locution latine dont la connotation théologique appartient à un
autre âge? Toute assemblée doit pouvoir faire siens les textes de
prière qui sont proposés pour sa prière.
Sans tomber dans le
langage commun, le langage liturgique doit rester proche de la langue
du peuple. Tout en restant digne de l' « action sacrée »,
il doit permettre aux baptisés de parler à Dieu avec les mots des
hommes d'aujourd'hui.
Rendez-vous au week-end prochain! A bientôt! 33. Pas de célébration sans fleurs?
Commençons par une
évidence: bien sûr, une liturgie peut être célébrée sans
fleurs. Et pourtant, que de fleuristes, formés à l'art floral, qui
passent souvent des heures à créer une composition qui soit en
lien, plus ou moins étroit, avec les textes bibliques du jour!
Depuis quelques années, l'art floral connaît un engouement sans
pareil.
Quelle est donc la
nature du lien entre composition florale et Parole de Dieu?
D'une certaine façon, la composition florale dans la liturgie
est à la Parole de Dieu ce que le bouquet de la fête des mères est
à l'amour pour la maman. Suscité par l'affection, le rôle du
bouquet de la fête des mères commence quand celui des paroles est
insuffisant: ce que les mots ne peuvent dire à la maman, le bouquet
est appelé à l'exprimer. Suscitée par la Parole de Dieu, la
composition florale signifie que les introductions aux textes et les
homélies des prêtres ne feront jamais entendre tout ce que nous
pouvons dire de Dieu et à Dieu. Comme le bouquet de la fête des
mères, la composition florale liturgique nous ouvre à l'invisible
qu'elle évoque.
On entend dire parfois
que les fleurs sont des icônes vivantes. Mais
qu'est-ce qu'une icône? Le mot grec 'eikona' signifie
'image'. Dans la piété orientale, l'icône signifie que
la liturgie de l'Église du ciel est présente à celle de l'Église
de la terre. L'icône est donc plus qu'une simple image: parce
qu'elle symbolise l'Église du ciel qui vient se joindre à la nôtre,
l'icône est l'image visible de l'invisible. Elle montre le céleste
qui se donne au terrestre.
Or la composition florale
en liturgie suit l'itinéraire exactement inverse. Loin de
symboliser l'Église céleste qui s'unit à la nôtre, elle
symbolise notre terre qui monte vers Dieu. Ce n'est plus le
céleste qui se donne au terrestre, c'est le terrestre qui se donne
au céleste.
La composition florale
en liturgie est offrande. Non pas qu'elle soit indispensable,
comme sont indispensables à la messe le pain et le vin, mais elle
fait partie, avec la lumière, le chant, l'encens... de ce qui
symbolise l'acte d'offrande par lequel l'Église en prière présente
l'humanité et le monde à Dieu le Père.
Offrande, la composition
florale en liturgie est davantage encore. Elle est action de
grâce. En effet, rendre grâce ne consiste pas simplement à
offrir, mais à rendre ce qu'on a reçu. Rendre grâce à Dieu, c'est
lui rendre les grâces que nous avons reçues de lui et lui dire: «
Tu es Dieu de l'univers, toi qui nous donnes ce pain, ce vin, ces
lumières, ces musiques, ces fleurs: nous te les présentons en
offrande. »
Celles et ceux qu'on
appelle les fleuristes sont d'éminentes servantes et éminents
serviteurs de la prière ecclésiale. Ils nous rappellent que
c'est de Dieu que nous recevons la beauté du monde et qu'il est
juste et bon que cette beauté lui soit rendue.
Comme le dit, à sa
manière, la 2ème prière eucharistique pour les assemblées avec
enfants: « Tu nous aimes tellement que tu inventes pour nous
ce monde immense et beau... Pour tant d'amour, nous voulons te rendre
grâce... »
-Face à leur immense
ingéniosité, créativité, inventivité et dévouement - les mots
pour exprimer nos remerciements à nos mamans qui ornent de fleurs
notre église, nous manquent! Tout simplement, que Dieu les bénisse!
Rendez-vous au week-end prochain! A bientôt!
32.
Que nous donne à vivre la Semaine sainte?
Dans
la succession des semaines, d'année en année, nous célébrons une
semaine que notre mémoire commune appelle « sainte »
qui est l'aboutissement du Carême. La
Semaine sainte est, pour les chrétiens,
la dernière semaine du carême, celle précédant Pâques. Les
trois derniers jours de cette semaine,
appelés Jeudi saint,
Vendredi saint
et Samedi saint,
composent le Triduum pascal.
Elle commence avec la célébration du dimanche
des Rameaux et se termine le Samedi
saint par la célébration de la Veillée
pascale et de la messe
de la Résurrection.
Les
chrétiens orthodoxes l'appellent la Grande
Semaine. Les orthodoxes de Roumanie
utilisent le plus souvent l'appellation Semaine
des Passions (en roumain, Săptămâna
Patimilor).
La
Semaine sainte englobe un certain nombre de cérémonies
particulières qu'on ne célèbre qu'une fois l'an. Mais, que
nous fait-elle vivre: une suite de séquences rituelles? Le rappel
d'événements du passé? Des célébrations émouvantes?
Ce qui est sûr, c'est
qu'il s'agit d'une semaine différente qui se termine par une nuit
qui ne ressemble à aucune autre nuit pour ceux et celles qui
croient en Jésus. Une nuit durant laquelle nous sommes plongés
dans une Vie qu'un jour nous connaîtrons en plénitude. Une semaine
différente aussi parce qu'elle nous rappelle que nous sommes des
pèlerins en marche avec leur Seigneur.
La semaine sainte s'ouvre par le dimanche des Rameaux,
considéré comme l'une des douze grandes fêtes de l'année
liturgique. C'est un dimanche festif, car il célèbre l'entrée du
Christ à Jérusalem, où il est accueilli triomphalement par le
peuple tenant des palmes. Les fidèles apportent ce jour des rameaux
et le prêtre les bénit. Cependant, la venue du Christ à Jérusalem
marque le début de la Passion du Christ, vers laquelle il s'avance
volontairement. Ce dimanche ouvre donc la Semaine sainte. Dans
l'Église catholique, on y lit la passion du Christ ( Passion selon
saint Matthieu en alternance avec celle selon saint Marc ou
saint Luc).
Le Dimanche des
Rameaux et de la Passion, avec des branchages, nous marchons
derrière le Roi qui entre à Jérusalem. Comme il y a deux mille
ans, nos rues se drapent de manteaux jetés sur son passage, nos
mains lui tendent les rameaux pour l'heure de la victoire, et nous
chantons: « Hosanna au fils de David! Hosanna au plus
haut des cieux! » Mais, au terme de la marche, parvenus
dans la maison du Seigneur, nous entendons, une première fois, le
récit de la mort du Roi qui livre sa vie pour ses frères et sœurs.
Les vivats n'auront été que de courte durée.
Du Lundi saint au Mercredi saint, il n'y a pas de cérémonie
particulière dans l'Église catholique, sauf la messe chrismale
dans certains diocèses.
Le Jeudi saint a
lieu, dans l'Église catholique (ou bien le mercredi saint dans
certains diocèses, et le plus souvent le mardi en France par
exemple), la bénédiction des
saintes huiles et la confection du saint Chrême dans la
cathédrale par l'évêque ; c'est la messe chrismale. Le
lavement des pieds est célébré dans l'après-midi ou avec la
messe du soir. Le soir a lieu une seconde messe, la messe de la
Cène. C'est la dernière messe avant celle de la nuit de Pâques. Dans l'Église
orthodoxe, trois événements sont rappelés le jeudi saint :
le lavement des pieds, la cène mystique et la trahison de Judas.
Les vêpres sont suivies de la liturgie de saint Basile le Grand.
Le Jeudi saint,
nous nous souvenons du peuple juif qui mange en hâte l'agneau
pascal et marche vers la liberté. De Jésus, en qui s'accomplit le
véritable passage – la véritable pâque – du monde de
l'esclavage à celui de la vie, nous recevons le commandement par
excellence de ceux et celles qui marchent aux côtés des plus
démunis pour qu'ils reprennent goût à l'existence: « Pas
de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux et celles qu'on
aime! »
Le
Vendredi saint, l'Église est en deuil, il n'y a pas de messe.
Traditionnellement dans l'après-midi, il y a dans chaque paroisse
un chemin de croix, souvent à 15h, puis le soir une célébration
liturgique, la célébration de la Passion et de la Croix, qui suit
le même déroulement qu'une messe : trois lectures, la
troisième étant la Passion selon saint Jean ; une prière
universelle solennelle ; la vénération de la Croix ; la
communion avec les hosties consacrées la veille à la messe du
soir ; c’est pourquoi on appelle traditionnellement l’office
solennel du vendredi saint « la messe des présanctifiés ».
Le Vendredi saint,
à la suite du condamné portant lui-même sa croix, nous marchons
vers le lieu-dit en hébreu: Golgotha, là où il rend l'esprit et
où ses bras étendus dessinent le signe indélébile de l'Alliance
entre Dieu et les hommes. Un événement qui ouvre une histoire
nouvelle, car, même si notre mort à chacun est encore à venir,
nous savons désormais à qui nous rendrons l'esprit. Sur la croix,
le Crucifié montre cet ailleurs qui est promis à celles et ceux
qui croient en lui.
Le Samedi saint
il n'y a pas non plus de messe. Le soir, on procède à la veillée
pascale (bénédiction du feu nouveau, de l'eau baptismale, annonce
de la Résurrection), puis on célèbre la messe solennelle de la
vigile pascale.
Le Samedi saint,
du matin au soir, nous faisons silence. Mais après la nuit de
veille, à l'heure où bientôt commence le premier jour de la
semaine, nous marchons avec les femmes vers le tombeau. Là ce n'est
pas le Corps du Seigneur Jésus que nous trouvons, c'est un ange qui
nous dit: « Vous cherchez le Crucifié? Mais il n'est pas ici, il
est ressuscité! Partez rejoindre vos frères et annoncez-leur la
nouvelle! » Merveilleuse Veillée pascale où le Seigneur
chemine à la tête de son peuple et le fait renaître au petit
matin.
Les cris de joie du
dimanche des Rameaux peuvent alors reprendre de plus belle avec le
Psaume 117: « Rendez grâce au Seigneur: Il est bon! Éternel
est son amour! Qu'ils le disent, ceux qui craignent le Seigneur:
éternel est son amour! Le bras du Seigneur se lève, le bras du
Seigneur est fort! » A ce chemin vers Pâques,
adressons cette prière de louange à Notre Seigneur:
« Je loue et
bénis ta toute-puissance insaisissable, Ô Seigneur Jésus, toi qui
t'es laissé devenir
impuissant dans la
Passion, par amour pour nous, les humains.
Je loue et bénis
ta sagesse insondable, qui t'as conduit à passer pour un fou.
Je loue et bénis ton
humanité incompréhensible, qui, en toute liberté, t'a amené à
devenir la victime de la haine par amour pour tes élus.
Je loue et bénis ta
douce patience, qui t'a fait subir la plus horrible des morts par
amour pour nous.
J'aime et j'adore ta
belle douceur, qui t'a fait goûter l'amertume de la mort. »
(Mechtilde de Hackeborn)
Rendez-vous au week-end prochain! A
bientôt!
31. Qui
bénit?
En donnant une réponse à
la question n°20 « Qu'est-ce que bénir? », nous
n'avons pas clarifié l'auteur de la bénédiction. Alors,
maintenant, c'est le moment.
En fait, Dieu seul,
auteur de la vie, est source de bénédiction: de lui viennent
tous biens, il est le Béni, le Très Bon qui procure aux hommes et
aux femmes la vie, la fécondité, la richesse (Jb1,10;
Ps64,11;Ps66,2: « Que Dieu nous prenne en grâce et nous
bénisse »).
Mais le psalmiste invite
aussi le croyant à bénir son Dieu: « Bénis le Seigneur, ô
mon âme » (Ps102,1). L'homme pourrait-il, lui aussi,
bénir? En réalité, le psaume poursuit: « Bénis le
Seigneur, ô mon âme, n'oublie aucun de ses bienfaits »(v.2).
Lorsque l'homme bénit Dieu, c'est pour lui rendre grâce pour ses
dons. L'origine de la bénédiction, c'est toujours la généreuse
bonté de Dieu pour ses créatures, pour ses enfants: en bénissant
le Seigneur, nous ne faisons que « lui rendre la gloire et
l'action de grâce que l'on doit à Dieu », dit Saint Paul
(Rm1,21)
En bénissant des
personnes, des objets ou des lieux, l'Église, à l'écoute de la
Parole de Dieu, rend grâce au Créateur et chante sa gloire.
L'Eucharistie du Christ
et la messe célébrée en mémoire de son mystère pascal qui nous
sauve sont une parfaite bénédiction, une parfaite action de grâce.
A la fin de la célébration, nous recevons du prêtre la bénédiction
du Dieu trinitaire, pour être envoyés en témoins de son amour.
Mais c'est avec l'Esprit-Saint, don et bénédiction de Dieu, source
de paix, de joie et de communion avec tous les hommes: qu'il nous
aide à « dire du bien » autour de nous, à
répandre dans le monde de la bonté qui vient de Dieu.
Rendez-vous au week-end prochain! A bientôt!
30. A
quoi vise la variété des couleurs liturgiques?
Comment nier que les
couleurs ont de l'importance pour nous? Pour la décoration de nos
maisons, pour nos vêtements, pour donner une ambiance... La
publicité en tient compte: affiches, produits à vendre, couvertures
de revues, de livres... Rien d'étonnant à ce que les vêtements et
les éléments décoratifs employés dans les célébrations
liturgiques n'échappent pas à l'utilisation des couleurs. Pourtant, au début du
christianisme et pendant longtemps, la couleur blanche est la
seule connue pour les jours de fête, étant donné sa résonance
biblique. C'est seulement à partir du Pape
Innocent III
(1198-1216) que les Églises d'Occident attribuent telle couleur à
telle saison liturgique. Et encore cette règle ne devient générale
qu'après le Concile de Trente (1570)
De nos jours, la couleur
du vêtement du prêtre a une signification précise:
-Le blanc est
utilisé pour les temps de Noël et de Pâques ainsi qu'aux fêtes du
Christ et de la Vierge: c'est la couleur de la lumière.
-Le rouge est
utilisé le dimanche des Rameaux, le Vendredi saint, le jour de la
Pentecôte ainsi qu'aux fêtes des martyrs: c'est à la fois la
couleur du Sang versé et celle du feu de l'Esprit-Saint.
-Le violet est
utilisé pendant l'Avent et le Carême ainsi qu'aux funérailles:
c'est la couleur de la pénitence ainsi que celle du deuil.
-Le vert est
utilisé aux dimanches du Temps ordinaire: c'est la couleur de
l'espérance en la vie éternelle.
-Peuvent être encore
utilisés l'or (comme couleur des solennités) et le bleu
(comme couleur de la Vierge Marie). Le Missel romain stipule en effet
qu' « aux jours les plus solennels on peut employer des
vêtements liturgiques particulièrement beaux, même s'ils ne sont
pas de la couleur du jour ».
Les Églises d'Orient ne
donnent pas au choix des couleurs liturgiques la même importance que
les Églises d'occident: elles ont seulement des vêtements plus
simples pour les jours ordinaires et des vêtements plus beaux et
plus riches pour les jours de fête.
L'Église d'Occident,
elle, s'attache à ce que soient déployées les multiples facettes
du mystère du Christ pendant le cycle annuel des dimanches et fêtes.
D'où la variété des couleurs pour les vêtements liturgiques.
Cette variété vise, indique le n° 345 de la Présentation
générale du Missel romain, « à exprimer efficacement
et visiblement ce qui caractérise les mystères de foi que l'on
célèbre et par suite le sens de la vie chrétienne qui progresse à
travers le déroulement de l'année liturgique ».
Ajoutons que les
couleurs des vêtements seront d 'autant plus parlantes que la
célébration bénéficiera d'un éclairage travaillé et diversifié.
L'éclairage, on l'oublie trop souvent, met les personnes en
relation: d'abord les unes avec les autres; mais aussi avec
l'environnement, les œuvres d'art, les objets... La célébration
étant une action dans laquelle tout le monde est acteur, personne –
et rien – ne doit être laissé dans l'ombre. Tout doit être en
lumière.
Rendez-vous au week-end prochain! A bientôt!
Quelles
significations liturgiques de nos vêtements religieux?
Contrairement aux
vêtements profanes, les vêtements liturgiques n'ont pas pour but de
valoriser les personnes qui les portent. Bien au contraire, ils
doivent leur permettre de s'effacer devant le mystère célébré.
A l'origine, dans la Rome
antique, les vêtements liturgiques étaient les habits de tout le
monde, ils appartenaient à l'habillement commun:
-l'aube, qui doit
son nom à sa couleur blanche, était la tunica interior, un
vêtement de dessous et d'intérieur;
-l'étole était
la stola, une sorte d'écharpe qui devait protéger des
refroidissements et qui, souvent, était richement ornée (si bien
que ceux qui détenaient un pouvoir en portaient de plus ornées
encore);
-la chasuble était
la casula, une sorte de manteau fait d'un large morceau
d'étoffe avec un trou au milieu pour laisser passer la tête;
-la dalmatique,
venue à Rome sans doute de Dalmatie, d'où son nom, était un
vêtement d'esclave.
Des vêtements, les
habits liturgiques sont devenus, peu à peu, des ornements, ce qui a
permis à l'Église d'en faire des signes identitaires. Ainsi
le prêtre porte l'aube, l'étole (autour du cou) et la chasuble; le
diacre porte l'aube, l'étole (en sautoir) et la dalmatique; les
acolytes, les lecteurs et les autres ministres laïques peuvent
porter l'aube ou un autre vêtement approuvé dans leur région par
les évêques.
Quel qu'il soit, le
vêtement liturgique est le signe de la fonction confiée par
l'Église à celui qui le porte: « Dans l'Église, qui est
le Corps du Christ, spécifie le N°335 de la Présentation
générale du Missel romain, tous les membres n'exercent
pas la même fonction. Cette diversité des ministères dans la
célébration de l'Eucharistie se manifeste extérieurement par la
diversité des vêtements liturgiques, qui doivent donc être le
signe de la fonction propre à chaque ministre. »
Signes d'une fonction,
les vêtements liturgiques doivent être tout autant signes qui
contribuent à l'éclat de la célébration: « Il faut,
ajoute le même N°335,
que ces vêtements contribuent aussi à la beauté de l'action
liturgique. » Le N°334 va même jusqu'à donner ces
précisions: « La beauté et la noblesse du vêtement ne
doivent pas tenir à l'abondance des ornements surajoutés, mais à
la matière employée et à la forme du vêtement. Celui-ci pourra
présenter des motifs, des images ou des symboles qui indiquent un
usage sacré et l'on écartera ceux qui jureraient avec lui. »
Mais il y a plus
important encore: ce sont les couleurs des vêtements. « La
variété des couleurs pour les vêtements liturgiques,
poursuit le N°345, vise à exprimer efficacement et
visiblement ce qui caractérise les mystères de foi que l'on célèbre
et par suite le sens de la vie chrétienne qui progresse à travers
le déroulement de l'année liturgique. » De dimanche en
dimanche, la couleur des vêtements, à sa manière, oriente les yeux
vers l'ailleurs du Dieu d'éternité.
Rendez-vous au week-end prochain! A
bientôt!
28.
En quoi l'église est-elle signe de Dieu-avec-nous?
Presque toujours, une
liturgie se célèbre dans une église. Le seul mot « église »
évoque un clocher contre lequel se serre une maison qui se veut le
signe concret de l'assemblée des fidèles réunis autour du Christ.
Ce bâtiment est bien
nommé, puisque le mot « église » vient
d'un verbe grec (ekklein) qui signifie « convoquer,
appeler ». Le Christ, en effet, appelle ses amis à se
réunir pour former l'assemblée dont il est le chef, le corps dont
il est la tête.
Le signe est
particulièrement expressif lorsqu'il s'agit de la cathédrale, vaste
église où les fidèles s'assemblent autour de leur évêque pour
célébrer les grandes fêtes liturgiques et les solennités, comme
les ordinations. Mais ce signe de rassemblement et d'unité n'est pas
moins réel lorsqu'un groupe de chrétiens se réunit chez l'un
d'eux, dans sa maison, pour écouter la Parole de Dieu et rompre le
Pain Eucharistique. De telles réunions ne sont-elles pas à
l'origine de toutes nos églises?
En tous ces lieux,
grands, moyens ou petits, l'Église répond à l'appel de Dieu pour y
prendre conscience de ce qu'elle est et pour célébrer les
sacrements, ces signes de la vie que Dieu communique aux croyants
tout au long de leur existence. Du baptistère à l'autel, du
tabernacle au lieu où se fait la réconciliation, chaque espace de
l'église est lui-même un signe parlant de l'acte qui s'y opère
dans le secret des cœurs entre Dieu et le fidèle, mais aussi
publiquement en présence de l'assemblée.
Plus humbles et plus
simples, beaucoup d'objets du culte que nous voyons dans l'église
ont eux aussi valeur de signes, car ils évoquent des réalités
invisibles qui sont autant de richesses pour le croyant: lumière des
cierges, eau du bénitier, encens de la louange et de l'adoration,
fleurs de la joie et de l'amour, statues et vitraux des saints, nos
aînés dans la foi.
Mais le signe majeur de
toute église est le peuple qui s'y rassemble dans l'unité de la
foi. Maison du peuple, l'église devient maison de Dieu par et pour
les croyants qui viennent y affirmer leur foi et leur espérance.
Exprimé dans le chant,
le bonheur des baptisés est de former le Corps du Christ, dont ils
communiqueront la vie au monde. Réalité mystérieuse, dont la Bible
dit en toute vérité: « Voici la demeure de Dieu parmi les
hommes. Il habitera avec eux et ils seront son peuple »
(Ap21,3-4).
Le chapitre 2 des Actes
des Apôtres mérite qu'on le lise et le relise. Le jour de la
Pentecôte, les disciples se trouvent tous ensemble dans un même
lieu quand ils reçoivent l'Esprit-Saint. Au bruit qui se fait, la
foule s'assemble. A la prédication de Pierre, environ trois mille
personnes rejoignent les disciples. Ceux-ci sont assidus à se réunir
pour écouter la Parole, pour prier, pour partager le repas du
Seigneur, pour mettre tout en commun. Le texte ne parle pas d'église,
mais de ce sans quoi une église perdrait sa raison d'être: s'y
retrouver entre frères et sœurs pour faire grandir le Corps du
Christ, l'Église dont l'église est le signe! Voilà pourquoi j'aime
d'abord mon église, puis l'Église notre Mère!
Rendez-vous au week-end prochain! A bientôt!
27.Comment
s'articulent les temps de l'année liturgique?
L'année liturgique est
un domaine privilégié de la pédagogie chrétienne. En prenant le
chemin des temps forts et des grandes fêtes de l'année de l'Église,
le baptisé découvre et redécouvre, au fil des saisons, comment
Jésus le Christ est bien Celui qui a été « envoyé par le
Père pour guérir et sauver les hommes ».
L'année liturgique
commence avec le premier dimanche de l'Avent et se termine avec le
trente-quatrième dimanche du temps ordinaire. Elle comprend
plusieurs « cycles » - Avent, temps de Noël,
Carême, temps pascal et temps ordinaire - qui déploient tout au
long de l'année le mystère pascal, d'où une hiérarchisation des
temps et des fêtes: le triduum pascal, le temps pascal, le temps du
Carême, le temps de Noël, le temps de l'Avent, le temps ordinaire.
- Le Jeudi saint commence
le triduum pascal: Jeudi saint, Vendredi saint et Samedi saint. La
célébration de la résurrection du Seigneur commence le samedi soir
à la nuit tombée avec la veillée pascale, cœur et sommet du
triduum pascal.
- Le dimanche de Pâques
est un jour de grande solennité. Ce que célèbre chaque Eucharistie
dominicale, on le célèbre le dimanche de Pâques de manière plus
solennelle encore. Ce jour-là commence le temps pascal, temps
liturgique par excellence, qui s 'étend durant cinquante jours
jusqu'à la fête de la Pentecôte.
- Le Carême est un temps
de préparation à Pâques. Temps de pénitence pour accueillir le
renouveau baptismal, il s'ouvre le mercredi des Cendres et se termine
le Jeudi saint au matin.
- La fête de Noël est
née à Rome au début du IVème siècle. En célébrant Noël, il
s'agit moins de célébrer l'anniversaire de la naissance du Christ –
dont on ignore la date exacte – que de célébrer ce que cette
naissance nous révèle de Dieu, ce qu'elle inaugure, ce qu'elle
représente pour nous.
- Le temps de l'Avent (
avent vient du latin adventus qui signifie avènement,
venue) est un temps de préparation à la célébration de
Noël. Cependant, on ne mime pas l'attente d'il y a deux mille ans
comme si le Christ n'était pas encore venu. On attend Celui qui naît
chaque jour dans le cœur des croyants, le Sauveur du monde; et on
attend Celui qui viendra au jour promis, le Seigneur de gloire.
- Le temps ordinaire
comprend trente-quatre semaines. Il vient prendre place entre les
différents cycles: d'abord entre le lendemain du baptême du
Seigneur et le jour précédant le mercredi des Cendres; puis entre
le lundi de Pentecôte et le samedi précédant le premier dimanche
de l'Avent. Les deux dimanches qui suivent Pentecôte célèbrent la
Sainte Trinité et le Corps et le Sang du Christ. Itinéraire à parcourir,
l'année liturgique n'est pas pour autant une succession de séquences
et d'événements qui reviendraient au fil des mois à la manière
des sempiternels feuilletons américains. Elle est plutôt comme une
boussole qui permet au baptisé de s'orienter dans ce monde et de
marcher avec assurance à la suite de Celui qui a dit: « Je
suis le Chemin, la Vérité et la Vie. »
Rendez-vous au week-end prochain! A bientôt! 26.Peut-on demander une reconnaissance de nullité de mariage
alors que les époux ont eu des enfants après leur mariage?
Cette
réponse vient compléter ce que nous disions dernièrement à propos de la
communion des divorcés remariés où nous avons conclu que pour qu'ils
puissent encore communier et se confesser, «... les divorcés
remariés peuvent demander à l'Église de reconnaître la nullité de leur
premier mariage; si cette procédure aboutit, ils sont libres pour
contracter une nouvelle union ». Mais, ceci est-il possible? Comment?
Oui, bien sûr parce qu'il faut se situer uniquement au moment du consentement.
Dans
certaines causes matrimoniales les époux n'ont pas eu d'enfants: en
bien des cas, le temps leur a manqué, tant a été brève la durée de la
vie commune, souvent de nos jours plus longue avant les noces qu'après.
Le cas contraire se produit cependant et la question se pose très
souvent: ces enfants, dont le mariage des parents a été déclaré nul deviendraient-ils subitement des enfants illégitimes?
Non.
Ce sont des enfants considérés comme légitimes (c.1137). Ils
bénéficient de la présomption de validité de mariage de leurs parents
au moment où ils ont été conçus. En outre, le droit de l'Église veut
que dans tout jugement les conjoints soient avisés des obligations
morales et même civiles auxquelles ils peuvent être tenus l'un envers
l'autre « et envers leurs enfants en ce qui concerne le devoir de subsistance et d'éducation »
(c.1689). Certes, c'est le jugement du divorce civil qui fixe le
montant de la pension alimentaire, mais le devoir d'éducation dépasse
celui de subsistance, et il importe que les deux parents n'oublient pas
les responsabilités qui les lient aux enfants qu'ils ont mis au monde.
Mais comme dans toute séparation, leur souffrance n'en est pas moins
grande. Il faut donc bien réfléchir et prier avant de commencer une
telle procédure. Mais à qui alors doit-on s'adresser?
Pour tout renseignement, il suffit de s'adresser au prêtre de ta paroisse ou à l'évêché
qui renverra à la personne compétente. Chaque évêque délègue dans son
diocèse un vicaire de son pouvoir judiciaire appelé « l'official »,
qui est toujours un prêtre. C'est lui qui, au nom de l'évêque, rend la
justice et accueille la demande. Il exerce un premier discernement et
évalue les possibilités réelles d'aboutissement de la demande. Mais il
est toujours préférable que l'époux qui fait la demande prenne conseil
auprès d'un avocat ecclésiastique (un laïc, un prêtre ou un religieux)
diplômé en droit canonique et agréé par l'officialité. Il suffit de
demander la liste des avocats au secrétariat du tribunal
ecclésiastique. Il est important aussi de se demander quelles sont les
personnes concernées par les nullités de mariages.
Toutes
les catégories socioprofessionnelles viennent frapper aux portes des
officialités. Et cela va du catholique non-pratiquant jusqu'au
catholique très fervent. Il y a aussi de plus en plus de « recommençants »,
des personnes qui retournent à la pratique religieuse après une vie
souvent tumultueuse. Très souvent, c'est le désir de contracter un
nouveau mariage ou de recevoir d'autres sacrements (de l'Eucharistie et
de la Réconciliation) qui motive la démarche. Certains, toutefois,
veulent faire la vérité sur leur mariage et demandent à l'Église de les
y aider. Certains époux se demandent aussi combien de temps dure une telle procédure et quel en est le coût.
Je leur dirai que selon l'Église, « les
juges et les tribunaux veillent à ce que, la justice étant sauve,
toutes les affaires soient terminées le plus tôt possible; en première
instance, elles ne seront pas prolongées au-delà d'une année, et en
deuxième instance, au-delà de six mois » (c.1453).
Les
deux instances sont obligatoires pour la reconnaissance de nullité de
mariage. La rapidité avec laquelle est conduite une procédure dépend
d'éléments divers: d'une part, certaines officialités sont
malheureusement mal équipées en personnel et en moyens matériels, et « les affaires »
y traînent bien au-delà des délais prescrits; d'autre part, si
certaines causes sont facilement menées (conjoints et témoins
coopérants et proches géographiquement du tribunal), d'autres se
heurtent à de nombreux obstacles: opposition de l'époux défendeur,
dispersion des témoins, lenteur des expertises, etc.
Quant
au coût de la procédure, certains des frais sont inévitables – salaires
des secrétaires, fournitures, téléphone, internet, etc. - et la
participation à ces frais varie d'un diocèse à l'autre, d'une
officialité à l'autre. Pour donner une idée, il y a là où on demande 1
200 euros pour les deux instances réunies, honoraires d'avocat compris
mais honoraires d'expertise non compris. Ailleurs, il est réclamé 600
euros en première instance et 250 en appel. Tel autre tribunal
diocésain ne réclame presque rien.
Quelle que soit la disparité des participations aux frais, plusieurs choses sont sûres:
1.Aucune
officialité ne fait de bénéfice. Le déficit est comblé par les
diocèses, à savoir: les fidèles qui donnent à la quête et au denier de
l'Église!
2.Gratuités ou semi-gratuités sont largement accordées;
3.Les payements échelonnés sont toujours acceptés;
4.En
aucun cas, le résultat d'une cause ne dépend des sommes versées. Il est
des causes payantes qui échouent, des causes gratuites qui aboutissent.
D'ailleurs, lorsque les trois juges se réunissent pour rendre leur
sentence, ils ignorent tout de l'aspect financier de la cause sur
laquelle ils ont à se prononcer.
Que seul cet
aspect financier ne nous empêche de demander cette reconnaissance de
nullité de mariage ou le fait que nous avons eu des enfants après le
mariage!
25. Les divorcés remariés peuvent-ils communier?
D'une part, une invitation pressante: « Je
vous le dis, si vous ne mangez pas la chair du Fils de l'homme et si
vous ne buvez pas son sang, vous n'aurez pas en vous la vie » (Jn6,53). D'autre part, une mise en garde: « Celui
qui mangera le pain ou boira la coupe du Seigneur indignement, se
rendra coupable envers le corps et le sang du Seigneur » (1Co11,27).
Cela signifie qu'on ne peut recevoir le Corps du Christ à la messe si l'on n'est pas en communion profonde avec lui: « Celui qui est conscient d'un péché, dit le n° 1385 du Catéchisme de l'Église catholique, doit recevoir le sacrement de la Réconciliation avant d'accéder à la communion. »
Dans
le cas de divorcés qui se sont remariés civilement, la loi de l'Église
est sans appel. Ils se trouvent dans une situation qui contrevient à la
loi de Dieu et ne peuvent donc accéder à la communion eucharistique.
Non pas que l'Église ignore que presque tous les couples connaissent
des crises. Elle estime néanmoins que, hormis les cas d'extrême
violence, la séparation n'est pas la meilleure solution, ni pour les
époux, ni pour les enfants, ni pour la société. Surtout, l'Église
considère que la séparation ne libère pas une personne mariée de son
premier engagement et ne la rend donc pas disponible pour une nouvelle
union. En effet, elle considère que l'union entre les époux est à
l'image de l'alliance entre Dieu et les hommes: indéfectible.
Si
l'Église catholique demande aux divorcés remariés de ne pas participer
à la communion eucharistique, c'est parce que leur vie, en rupture
d'alliance, n'est pas en cohérence avec ce qui est signifié par
L'Eucharistie, sacrement de l'alliance nouvelle. Par respect pour leur
premier engagement, qu'ils ont rompu, l'Église demande à ces personnes
de ne pas communier.
Pour autant, les divorcés
remariés, loin d'être exclus de la messe, sont invités à participer
avec les autres baptisés. Ainsi, ils se reconnaissent pécheurs avec
toute l'assemblée , ils se nourrissent de la Parole de Dieu, ils
participent à l'offrande eucharistique, ils prient pour l'Église, les
défunts, le monde, ils sont envoyés en mission. En faisant l'expérience
du manque lors de la messe, les fidèles remariés ne s'éloignent pas du
Christ. Au contraire, en se présentant devant lui en toute vérité, ils
s'en rapprochent et, d'une certaine façon, ils communient à son Corps
qu'est l'Église en étant en communion avec les autres baptisés. La
situation des divorcés remariés n'est donc pas un rejet par l'Église,
mais une participation incomplète à sa vie. Contrairement à une opinion
assez répandue, ils ne sont pas excommuniés.
Aujourd'hui,
cette question fait l'objet d'un débat d'autant plus vif parmi les
catholiques que les autres confessions chrétiennes, notamment les
Églises orthodoxes, ont une attitude plus bienveillante envers les
divorcés remariés.
Cependant, dès à présent,
les divorcés remariés peuvent demander à l'Église de reconnaître la
nullité de leur premier mariage; si cette procédure aboutit, ils sont
libres pour contracter une nouvelle union.
24.
Le geste de paix, un geste à risques?
L'Église
formule avec prudence la possibilité du geste de paix à la messe:
« Si cela est opportun,
dit la Présentation
générale du Missel romain
dans sa 3ème édition typique de 2002, le prêtre ajoute:
' Frères, dans la charité du Christ, donnez-vous la
paix .' » Le
geste de paix n'est donc pas un rite obligatoire. Pourtant,
son usage s'est répandu assez rapidement, notamment en France. Il
est vrai qu'à certains endroits le geste de paix n'est pratiqué
qu'épisodiquement et qu'à d'autres on l'a même abandonné au motif
que sa répétition fréquente comporte le double
risque de
la routine et de l'hypocrisie. Avant
d'examiner ces objections, ne convient-il pas de rappeler
la grande importance que
les premiers siècles chrétiens ont accordée à l'échange du
baiser de paix mentionné cinq fois dans les finales
de 1 Thessaloniciens, de
1 et 2 Corinthiens, de
Romains et de 1 Pierre?
Primitivement,dans la liturgie eucharistique, il était situé après
le renvoi des catéchumènes. A Rome et en Afrique, au début du Vème
siècle, il venait après l'oblation, ou même comme ratification du
Notre Père. Toutefois, au cours des siècles suivants, et malgré
plusieurs ordonnances de Charlemagne, il finit par être réservé
aux seuls clercs. Changement étonnant dû à une évolution
ritualiste et cléricale de la liturgie: tandis que, dans le chœur,
se multipliaient les baisers à l'autel, à l'évangéliaire, à la
patène, le baiser chrétien par excellence mourait de sa belle mort.
Examinons
à présent les objections au geste de paix. Tout
d'abord, ne devons-nous pas constamment nous rappeler que «
Dieu est amour » (Jn4,8), que l'amour est la « loi
dans sa plénitude »
(Rm13,10), que l'Évangile est l' « Évangile
de la paix »
(Ep6,15), que le Christ nous demande de nous réconcilier avec nos
frères et sœurs avant de présenter notre offrande à l'autel
(Mt5,24) et que la dimension communautaire de L'Eucharistie est
essentielle (1Co11,17-34)? Pour intérioriser ces certitudes de foi,
nous avons besoin de gestes, et de gestes répétés, tout autant que
de convictions.
Par
ailleurs, notre expérience quotidienne nous apprend qu'un tel geste
peut sceller des réconciliations qui semblaient irrémédiables. Et
l'histoire, même récente, ne nous révèle-t-elle pas que des
poignées de main ou des accolades entre chefs de nations naguère
ennemies ont eu parfois un impact décisif?
Il n'est nullement
fatal que le geste de paix conduise à la routine ou à l'hypocrisie.
Bien au contraire, il est susceptible de nous réveiller. Et comment
un geste aussi parlant à l'égard de nos voisins dans la célébration
eucharistique peut-il être sporadique ou carrément éliminé si
nous nous rappelons que le commandement de l'amour de Dieu implique
celui du prochain?
Ce sont les
fondements mêmes de notre foi qui nous demandent de valoriser le
geste de paix. N'hésitons donc pas à échanger un signe de paix (
par la main, un bisous...) accompagné d'un sourire reflétant une
sincérité du cœur!
23.Pourquoi
et comment communier?
Certains
chrétiens communient à la messe, d'autres reçoivent à la maison
l'Eucharistie-Viatique. La communion devient une partie de la vie du
chrétien pratiquant, mais celui-ci vient y puiser la force pour
essayer de vivre en chrétien tous les jours de la semaine.
L'évangéliste saint
Jean nous raconte que Jésus parlant à la foule réunie à côté de
lui, s'exprime ainsi : « Le pain que je donnerai, c'est ma chair.
Celui qui mange de ce pain vivra éternellement et je le
ressusciterai au dernier jour. En effet, ma chair est la vraie
nourriture, et mon sang la vraie boisson. Celui qui en prend demeure
en moi et moi en lui » (Jn6, 51-53). Les Juifs présents se
mirent évidemment à discuter entre eux, ne pouvant pas comprendre
comment un homme pouvait ainsi donner sa chair à manger ! Nous
aurions vraisemblablement réagi pareillement... Lors du dernier
repas pris avec ses Apôtres, le Christ en prenant du vin leur dit
également: « Ceci est mon sang,
le sang de l'alliance nouvelle. Chaque fois que vous en boirez,
faites ceci en mémoire de moi ». Deux mille ans ont passé
et les chrétiens y croient encore. Le tableau de la Cène peint par
Léonard de Vinci est dans l'esprit de tous.
L'Église
du XXIème siècle revient de loin. Peu à peu, au fil des siècles,
la communion, aussi étonnant que cela puisse paraître , était
tombée en désuétude, au point que le concile du Latran, en 1215,
institua l'obligation pour le baptisé de communier au moins une fois
par an durant le temps pascal. 1905 sera une date clé: Pie
X encourage la communion
fréquente (y compris pour les très jeunes enfants), voire
quotidienne. Il faudra néanmoins attendre le concile
Vatican II et
l'instauration de la « participation active »
pour que la communion connaisse un vrai regain de fréquentation...
avec peut-être, aujourd'hui, une certaine banalisation de la
démarche. Ce sont les communions un peu faciles et parfois machinales qui expliquent les récentes mises au point du magistère. A première vue, ces directives peuvent paraître tatillones et exagérément pointilleuses. En fait, elles apellent à respecter le Corps du Seigneur, à le "discerner", comme le dit Paul aux Corinthiens (11,29)
Dans la bouche ou
dans la main?
De nombreux chrétiens ont à cœur de recevoir du prêtre
l'Eucharistie dans la bouche. II y a dans ce geste un grand respect
du Sacré. Une humilité profonde à l'égard du Créateur et
peut-être une fidélité compréhensible à ce qui a été
préconisé pendant des générations. Cette attitude est
profondément respectable, mais de plus en plus de chrétiens
reçoivent l'hostie dans leurs mains alors que l'Église a toujours
honoré l'hostie en la mettant dans des calices et des patènes en
or, ou en décorant les ostensoirs de pierres précieuses. Juste
reconnaissance de l'homme pour son Dieu ! N'a-t-on pas dit : L'homme
vaut plus que tout l'or du monde. La main est donc au moins aussi
précieuse qu'un calice d'or. Quelle audace cependant de toucher son
Dieu avec sa propre main. La voilà en quelque sorte glorifiée,
devenue une partie du corps à respecter.
Cet acte est aussi
l'animation du choix délibéré du chrétien de participer à cet
instant de fête, de s'offrir paumes ouvertes, témoignage de foi et
d'abandon, tout entier à son Dieu. Les mains deviennent calice pour
recevoir le don précieux. Cette attitude est donc un acte de
liberté et d'amour, deux fois assumée, aussi belle que l'antique
rituel d'ouvrir la bouche comme un enfant nourri par sa mère. Elle
glorifie l'alliance de Dieu et de son peuple. Cette attitude face à
l'hostie, bien qu'importante, ne doit pas faire oublier l'essentiel
du geste que font les chrétiens en allant communier. Ils savent que
ce geste de communion (union avec le Christ) peut imbiber leur vie
s'ils prennent conscience de l'importance de cet acte. Ce pain- tout
en étant matériellement du pain est spirituellement le corps du
Christ.
Ne peut-on pas imaginer
que ce minuscule morceau de pain matériel entre dans notre corps
comme tout aliment, et diffuse ainsi spirituellement dans toutes nos
cellules la présence de ce Christ qui lors de son dernier repas, la
Cène, a institué ce moyen mystérieux de rester en union avec nous
Chaque
fidèle est libre, même si les textes rappellent que la communion
dans la main demande une autorisation de l'évêque du lieu: « Le
communiant, stipule le N° 161
de la Présentation
générale du Missel romain,
répond: Amen
et reçoit le sacrement dans la bouche ou bien, là où cela est
autorisé, dans la main, selon son choix. »
Dans le numéro précédent, la même PGMR indique qu'il n'est pas
permis aux fidèles de recevoir eux-mêmes le pain consacré, encore
moins de se le transmettre de main en main, et que s'ils communient
debout, il leur est recommandé, avant de recevoir le Corps du
Christ, « de faire un geste de vénération approprié
que la Conférence des évêques aura établi »...
A propos de la communion dans la bouche, il est bon de rappeler
qu'elle ne s'est généralisée, dans l'Église occidentale, qu'à
partir du Xème siècle, ce qui a fait dire à un théologien un brin
malicieux que les vrais conservateurs, aujourd'hui, sont ceux qui
communient dans la main!
Sous la seule espèce du pain ou
les deux espèces?
Pour
que soit manifestée plus clairement la plénitude du signe
eucharistique, les fidèles sont encouragés par l'Église à
recevoir la communion sous les espèces du pain et du vin. Là
encore, les normes liturgiques précisent que le communiant n'a pas à
s'emparer du calice: le prêtre lui tend le calice et alors seulement
le communiant le prend dans ses mains pour l'approcher de sa bouche. Au
calice ou par intinction? Le missel admet le principe selon lequel il
est possible de consommer le sang du Christ soit en buvant
directement au calice, soit par intinction en trempant dans le calice
une partie de l'hostie...mais, comme précédemment, il est demandé
que, dans la mesure du possible, ce soit le prêtre qui trempe le
Corps dans le Sang et le dépose dans la bouche du communiant. Il
ne s'agit pas ici d'interdits ni de sommation. L'Église, par ses
règles, veut rappeler qu'il n'y a pas de geste adorateur plus
éminent que celui de la communion puisqu'il consiste à porter à la
bouche (ad os = adorare
) le Corps du Verbe qui a pris chair de notre chair.
Prenons-nous le temps d'y réfléchir et d'en méditer ? La communion
reçue le dimanche peut et doit imprégner toute notre vie de la
semaine. Le concile Vatican II dit que l'Eucharistie est «Source
et sommet de la vie de l'Église ». Chacun puise dans la
présence du Christ, dans cette vie intimement mêlée à la sienne,
une force nouvelle pour agir en chrétien dans sa vie
professionnelle, sa famille, et dans la société 22. Pourquoi
devons-nous participer à la messe le dimanche?
Au cœur de la foi des
chrétiens et chrétiennes, il y a un geste, le geste fondateur et
essentiel que fait Jésus la veille de sa mort. Au cours du dernier
repas qu'il partage avec ses disciples, Jésus prend du pain et du
vin, les donne à ses amis et dit: « Ceci est mon corps,
faites cela en mémoire de moi... Cette coupe est la nouvelle
Alliance de mon sang, faites cela en mémoire de
moi... »(1Co11,24-25). Pour garder la mémoire de ce geste
qui annonce l'offrande du Vendredi saint, les chrétiens et
chrétiennes en ont fait très tôt le rite principal de leur foi:
un repas dans lequel ils se nourrissent du corps et du sang de leur
Maître. Et ce repas, depuis deux mille ans, ils le prennent le
dimanche, le jour où le Seigneur a triomphé de la mort.
Faire mémoire du Christ,
Dieu fait chair, en mangeant son Corps et en buvant son Sang, est
proprement inouï. A tel point qu'on accuse parfois les chrétiens et
chrétiennes anthropophagie! C'est oublier que la messe est un
sacrement, c'est-à-dire un ensemble de rites et de symboles qui
permettent de rendre présent ce qui échappe à nos yeux.
Car l'homme ne peut se
passer de rites et de symboles. Allumer un cierge dans une
église, c'est faire briller la flamme de la foi, flamme qui tantôt
est vacillante et qui tantôt monte droit vers le Créateur de toutes
choses. Faire le signe de la croix, seul ou en communauté, c'est se
laisser envelopper par l'amour tout-puissant de Dieu-Trinité et
s'ouvrir à la grâce du Fils élevé sur une croix pour le bonheur
des hommes. Invoquer l'Esprit-Saint sur le pain et le vin, c'est
demander au Père de rendre le Christ réellement présent aux
fidèles pour qu'ils le contemplent dans sa chair et dans son sang et
communient à lui à la table sainte.
Mais on ne s'approche pas
de cette table en individu qui ne pense qu'à soi et à Dieu. Le
baptisé est membre d'un Corps, le Corps du Christ. Voilà
pourquoi l'Amen de la
communion est si important: « Tu entends: Le Corps du
Christ, dit saint Augustin, et
tu réponds: Amen.
Sois un membre du Corps du Christ, afin que ton Amen
soit vrai! »
Aller
à la messe le dimanche, c'est faire corps avec les frères et sœurs
et, avec eux, faire corps avec le Vivant pour nous laisser
transformer par lui et ajuster ensuite nos vies à la sienne. Si le
Christ est vraiment le Seigneur de notre vie, comment ne pas aller à
sa rencontre au moins une fois par semaine?
L'épisode
des disciples d'Emmaüs peut nous éclairer. Sur leur chemin, deux
compagnons se retrouvent tout tristes; un inconnu leur explique la
Parole de Dieu et enflamme leur cœur; et voici la fraction du pain:
à ce rite et à ce symbole, ils reconnaissent le Ressuscité; et les
voilà qui partent, tout joyeux, pour annoncer à leurs frères la
Bonne Nouvelle.
Telle
est la fête eucharistique du dimanche: un rassemblement; l'accueil
de la Parole de Dieu; le partage du pain et du vin; la foi renouvelée
et revigorée qui fait des croyants des témoins qui fleurissent là
où Dieu les a plantés.
21. Profane, sacré
ou saint, quelle différence? A intervalles réguliers,
des fidèles font entendre cette critique radicale: « La
liturgie d'avant le Concile baignait dans le sacré et conduisait au
sacré. La liturgie de maintenant est une logorrhée qui a évacué
le sacré et qui ne mène qu'au nombrilisme. » Que cachent
ces propos particulièrement durs? Pour bien répondre à la
question, il convient de s'entendre sur le mot « sacré »,
ce qui nous permettra de saisir aussi le sens des expressions
« profane » et « saint ».
Selon l'antique
conviction des hommes, le sacré qualifie une réalité
(qui pourra être une personne, un lieu, un objet) qui a été
soustraite au monde profane (adjectif qui vient du latin pro,
« devant », et fanum, « temple »),
c'est-à-dire au monde commun, en raison de son contact avec le
monde du divin. D'où la séparation entre le sacré et le
profane qui provient de ce désir qu'ont toujours eu les hommes
d'accéder au monde mystérieux où habite la divinité: pour la
rencontrer, on l'incarne en une personne, on la localise en un
endroit, on la confond avec un objet.
C'est ainsi que le
Premier Testament sacralise les prêtres, le temple, le sabbat,
tel ou tel aliment qu'il déclare pur. Mais déjà se fait jour, dans
la bouche des prophètes, une prise de distance avec certaines
pratiques censément sacrées: « Je déteste vos
pèlerinages, dit le Seigneur à Israël, je ne puis sentir vos
rassemblements quand vous faites monter vers moi vos holocaustes; et
dans vos offrandes, rien qui me plaise; votre sacrifice de bêtes
grasses, j'en détourne les yeux! »(Am5,21-22). L'alliance
conclue entre Dieu et son peuple ne peut tolérer des rites
soi-disant sacrés dont le cœur de l'homme est absent.
Le sacré de son peuple,
Jésus le respecte, mais seulement dans la mesure où il ne vient pas
contrecarrer l'essentiel de la loi juive: l'amour de Dieu et du
prochain. En fait, pour l'Emmanuel, «
Dieu-avec-nous », rien n'est sacré...
sauf Dieu et l'homme qu'il a créé à son image et à sa
ressemblance. Ni le jour du sabbat, ni les prescriptions
alimentaires, rien ne sépare Jésus du monde ordinaire. Par son
incarnation, plus d'opposition entre sacré et profane, ou entre Juif
et Grec: en Lui, tous les croyants sont appelés à la sainteté et
tout peut devenir saint.
La distinction
sacré/profane cède la place à la distinction saint/pécheur.
Ainsi, un objet béni ne devient pas sacré; il devient, pour le
croyant, un chemin de sainteté.
Dès lors, pour la foi
chrétienne, le mot « sacré »
prend un sens nouveau. Il ne désigne plus, comme dans les religions
d'autrefois, cette personne, ce lieu ou cet objet par lesquels nous
franchissons tous les tabous et parvenons au monde du surnaturel,
mais seulement tout ce qui appelle un respect absolu. Quand
nous célébrons L'Eucharistie et recevons le « corps
sacré » du Christ, ce n'est pas du « sacré »
que nous recevons, mais le « Saint de Dieu »
(Mc1,24) qui nous fait prendre place à la table sainte du Dieu trois
fois saint.
En ce sens, il est
possible que nos célébrations manquent parfois de « sacré ».
On ne célèbre pas le Dieu vraiment saint de qui vient toute
sainteté sans marques de profonde vénération ni sans la dignité
qu'appelle toute liturgie.
20.
Qu'est-ce que bénir?
Faire
bénir tel ou tel objet, bénir la table avant le repas, demander une
bénédiction pour un mariage ou des funérailles: autant
d'expressions courantes qui recouvrent des réalités très
différentes. Et pourtant le mot bénir
est utilisé dans tous ces cas.
Toute
bénédiction implique la reconnaissance de la présence de Dieu dans
la totalité de notre vie. A l'origine il y a la pratique juive de
bénir Dieu - de dire du bien de Dieu - dans les circonstances les
plus diverses de l'existence: pour un travail réussi, pour la
rencontre d'un ami, pour le pain,en un mot pour toute la vie que nous
recevons de Dieu. « Levez
les mains vers le sanctuaire et bénissez le Seigneur »(Ps134).
La
bénédiction est une parole par laquelle nous reconnaissons que Dieu
est la source de tout bien, lui le Saint, le Béni. En prononçant
une bénédiction, nous prouvons notre gratitude pour les biens qu'il
nous donne: « Tu
es béni, Dieu de l'univers, toi qui nous donnes ce pain, fruit de la
terre et du travail des hommes... Tu es béni, Dieu de l'univers, toi
qui nous donnes ce vin, fruit de la vigne et du travail des
hommes... »
Le
bien suprême dont nous a gratifiés le Père est son Fils Jésus:
« Oui, il nous
est bon de te rendre grâce et de te bénir, car, à la parole de ton
Fils annonçant l'Évangile du salut, tu as rassemblé ton Église de
tous pays, de toutes langues et toutes cultures... »
(Prière eucharistique pour les circonstances particulières).
Le
mot « bénédiction »
s'emploie aussi lorsqu'on demande à Dieu de bénir – de dire du
bien sur – une personne ou un objet. Sait-on suffisamment qu'il
existe dans l'Église un Livre
des Bénédictions paru
en 1984 et qui contient d'admirables prières? Son index alphabétique
est volumineux (deux cents références environ) et apparemment
disparate (abeilles, images, voitures, catéchistes, orgues,
fiancés...). En fait, tout cela est donné pour la vie de l'homme,
créé à l'image de Dieu, à qui le croyant demande sa grâce.
Certains
s'étonnent qu'à l'occasion de la bénédiction d'une médaille la
prière demande à Dieu de bénir la personne qui la porte et non
l'objet lui-même. Mais, aux yeux de Dieu, qu'est-ce qui est le plus
important: l'image de son Fils en croix, même sous forme d'œuvre
d'art, ou l'homme vivant créé à l'image de Dieu et à sa
ressemblance?
Il
existe aussi de nombreuses coutumes locales comme de placer du buis
béni le jour des rameaux dans divers endroits de la maison. Là
aussi, le plus important n'est pas un rameau protecteur, mais notre
confiance en ce Père qui nous libère du péché et nous fortifie
dans les épreuves. Pour l'Église, le rameau béni est signe de la
victoire du Christ sur les ténèbres du mal.
Vraiment
il est juste et bon de bénir Dieu en tout temps pour les dons qu'il
nous fait, sachant que lui, le premier, nous bénit et qu'il nous a
bénis de manière unique et définitive en envoyant dans le monde
son Fils Jésus le Christ.
Rendez-vous au
week-end prochain! A bientôt!
19.
Le prénom chrétien est-il encore obligatoire?
Tout
d'abord, voici ce que l'Église dit aux parents pour le choix du
prénom de leur enfant. Elle commence, bien sûr, par les inviter à
choisir le nom d'un saint ou d'une sainte. Le prénom est la marque
que Dieu appose sur celui qu'il aime. Cependant, parce qu'elle est
une mère accueillante, l'Église demande aux parents qui optent pour
un autre prénom de donner à l'enfant au moins un prénom chrétien,
lequel ne sera pas nécessairement le premier prénom. Mais
qu'est-ce qui pousse les parents à choisir des prénoms inattendus,
voire incongrus? Les motivations sont diverses: la mode, la notoriété
d'un personnage contemporain, la séduction d'un acteur de
télévision... Certes, on entend bien de temps à autre un prénom
comme Valentin, mais on doute que les parents l'aient choisi pour
l'amour du soldat martyrisé en 270 sur la voie Flaminienne. L'Église
serait-elle rabat-joie? Non. Elle n'ignore pas que le choix d'un
prénom résulte de considérations qui varient selon les familles,
les époques, les usages régionaux. Déjà dans la famille de
Jean-Baptiste, certains se scandalisaient qu'on donne à l'enfant un
nom qui n'avait jamais été porté par les aïeux. Pour autant, on
peut regretter qu'on ne cherche pas plus souvent aujourd'hui le
parrainage d'un saint patron. Le
baptême n'arrache pas l'enfant à sa famille. Mais, du sein de sa
famille, il l'introduit dans la communion universelle des frères et
sœurs du Christ. Aussi, le baptisé n'est-il plus seulement l'enfant
d'un tel et d'une telle, selon sa fiche d'état civil. Devenu membre
du peuple sauvé, il reçoit une parenté infiniment plus large. Il
fait partie de cette multitude dont chacun est marqué du sceau du
Christ. L'usage de donner un nom de baptême manifeste , à sa
manière, cette entrée dans la famille des chrétiens. On choisit le
nom d'un aîné, d'une aînée dans la foi, parmi celles et ceux que
l'Église considère comme des modèles. Le baptisé verra, dans son
saint patron, un protecteur, un guide, un frère ou une sœur qui lui
fait découvrir à sa manière la route du Christ. On
dira que, dans le choix du prénom d'un enfant, rares sont
aujourd'hui les parents qui tiennent un tel raisonnement. Sans doute!
Mais ce n'est pas rien que d'ajouter à son nom celui d'un témoin
exemplaire de la vie évangélique, d'un confesseur de la foi, d'un
Apôtre ou ... de Marie. Peut-on laisser périr cet usage sous le
prétexte que nous avons été évangélisés depuis fort longtemps? On
peut comprendre que, dans une société pluraliste, les familles se
dégagent de plus d'une pratique qui fait partie de l'héritage
chrétien. Mais n'est-ce pas là précisément une raison de la
revitaliser? Peut-être allons-nous vers une époque où s'appeler
Pierre ou Paul, Claire ou Catherine, Michel ou Raphaël, dira de
nouveau quelque chose d'original et de fort.
18.Comment un sacrement est-il efficace?
On peut demander et recevoir un sacrement de deux
manières différentes. La première démarche – peut-être la plus
spontanée et la plus naturelle – est celle du croyant qui, comme tout
homme, aspire à une vie de bonheur et qui sait que Dieu a le secret du
bonheur. Il va donc se tourner vers lui et lui demander le don du
bonheur, par exemple dans le sacrement du mariage.
La deuxième démarche est celle du croyant qui, tout
en sachant que Dieu a le secret du bonheur, n'oublie pas que Dieu n'est
pas à confondre avec un distributeur automatique et qu'il invite ses
enfants à prendre leur destinée en main. Ce croyant-là aussi se
tournera vers Dieu et lui demandera le don du bonheur; mais il entendra
Dieu qui le renverra à lui-même et lui demandera de coopérer à sa grâce.
Vient alors l'objection souvent entendue: si le
sacrement ne m'apporte pas l'aide concrète que je demande à Dieu, s'il
n'est pas efficace, à quoi sert-il?
L'exemple de la rencontre entre êtres va nous
éclairer. Qui d'entre nous, dans son existence, n'a jamais rencontré
quelqu'un qui, par son charisme, sa force d'âme, son regard à nul autre
pareil, a provoqué en lui un ébranlement, quelqu'un qui a littéralement
bouleversé sa manière d'être et d'agir? C'est dans ce sens que le
sacrement peut être dit efficace.
Il ne sera jamais efficace s'il est considéré comme
le dépannage ou le coup de pouce dont me gratifie Dieu en réponse à ma
requête. Ce n'est pas parce que Dieu est tout-puissant que je suis en
droit de lui demander de régler mes problèmes à ma place. Dieu veut les
hommes libres et responsables. Jamais il ne se substitue à eux.
En revanche, le sacrement sera efficace si, dans les
gestes et les paroles du sacrement, je suis disposé à rencontrer le
Seigneur et à laisser son Esprit changer mon cœur et mon regard, car
alors sa grâce m'inonde et transfigure tout ce que j'entreprends. Le
Seigneur vivra en moi parce que je le veux et que lui le veut.
« Je suis croyant, mais pas pratiquant... » Cette affirmation fréquente – à laquelle on ajoute parfois: « L'important est de pratiquer la charité... On peut fort bien prier à la maison... » - s'en tient au seul registre du « croire en Dieu ».
Or le Dieu que nous rencontrons dans les sacrements est le Dieu de
Jésus-Christ: Père, fils et Esprit. Ce qui rend efficace la « pratique »,
c'est l'adhésion du croyant au Christ, source de vie et de bonheur, et
à l'Église, Corps du Christ dans et à travers lequel il agit. Si cette
double adhésion n'est pas profondément ancrée dans le cœur du fidèle,
le sacrement est dépourvu de sens.
Célébrer un sacrement, en particulier L'Eucharistie,
c'est nous attacher par toutes les fibres de notre être au Père des
cieux et tendre l'oreille à la Parole de guérison de son Fils: « Venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau, et moi je vous donnerai le repos » (Mt11,28); « Ta foi t'a sauvé; va en paix et sois guéri de ton mal » (Mc5,34); « Je le veux, sois purifié » (Lc5,13).
17.
A quoi sert une équipe liturgique?
A
première vue, une équipe liturgique est superflue. Tout ce qu'il
faut savoir et faire pour qu'un Baptême soit un Baptême et pour
qu'une Eucharistie soit une Eucharistie n'est-il pas consigné dans
le rituel du baptême ou dans le Missel romain?
Il
convient ici de distinguer la Tradition et les traditions. Fondée
sur l'événement de la mort-résurrection du Christ, la Tradition
chrétienne se donne pour mission de rendre cet événement présent
et agissant pour ceux et celles qui, aujourd'hui, se réclament du
Christ. D'où sa référence permanente au passé (l'événement
pascal), au présent (dans et par l'Église, la mort-résurrection du
Christ est déjà source de vie et de bonheur ) et à l'avenir (les
chrétiens attendent que le règne de Dieu soit manifesté dans sa
plénitude au « Jour
du Seigneur »).
Or,
ce trésor de la foi a été transmis de siècle en siècle par une
Église qui, à intervalles réguliers, a été confrontée à des
situations nouvelles et conduite, de ce fait, à forger des langages
nouveaux. Ainsi, les contours de la Tradition fondatrice ont été
approfondis et des formes renouvelées ont vu le jour. De ces
effervescences, dont certaines ont été hautement créatrices, la
liturgie n'a cessé d'être un des lieux de prédilection.
Ce
qui explique qu'il faut bien distinguer la Tradition, à laquelle on
ne peut toucher sans mettre en cause l'identité chrétienne, et les
traditions, qui sont nées au fil des époques et peuvent être
reconsidérées, voire abandonnées. La liturgie, dit la Constitution
sur la sainte liturgie
au n° 21, « comporte
une partie immuable, celle qui est d' institution divine, et des
parties sujettes au changement qui peuvent varier au cours des âges
ou même le doivent. »
On
le voit, la liturgie a une aptitude naturelle à susciter la création
tout en respectant la Tradition. Sans se lasser, elle porte le souci
de favoriser la foi et l'espérance ici et maintenant afin que le
fidèle puisse être un priant actif, intérieurement et
extérieurement.
Ce
souci permanent doit être aussi, à son niveau, celui de l'équipe
liturgique. Non pas qu'il s'agisse d'innover sans cesse et pour le
plaisir. La liturgie au quotidien n'a besoin ni d'ajouts ni
d'inventions, mais de mises en œuvre qui permettent aux gestes et
aux signes de manifester leur capacité inépuisable de sens.
L'Eucharistie est célébrée chaque jour avec les mêmes paroles et
les mêmes rites, mais, qu'on le veuille ou non, l'observance de ces
paroles et de ces rites portera inévitablement l'estampille de ceux
qui célèbrent.
Mieux
encore: elle la portera d'autant plus et d'autant mieux que les
célébrants sauront imprimer leur propre histoire et leur propre
marque à des paroles et à des rites intangibles. Du coup, ils ne se
demanderont plus : « Est-ce
permis, est-ce défendu? »,
mais bien plutôt: « Comment
ici et maintenant allons-nous mettre en œuvre cette liturgie pour
qu'elle soit véritablement signifiante pour notre assemblée? »
Rendez-vous
au week-end prochain! A bientôt!
16.
Pourquoi les sacrements?
Qui
n'a jamais envié, en secret, les douze disciples qui cheminaient aux
côtés de Jésus, qui pouvaient le voir, l'écouter, le questionner?
Il y a pourtant un récit de Luc qui doit, non seulement refréner
cette envie, mais y couper court: c'est
le récit des deux pèlerins d'Emmaüs
(Lc24,13-35).
En
effet, ce texte raconte la rencontre du Ressuscité avec deux de ses
disciples qui retournent de Jérusalem à Emmaüs et s'interrogent
sur ce qu'ils viennent de vivre. Jésus les rejoint, fait route avec
eux, leur explique les Écritures, mais eux ne semblent pas mieux
comprendre l'événement qui vient de se produire. Ils le voient,
l'entendent, mais ce n'est que lorsqu'il bénit et rompt le pain
qu'ils le reconnaissent. Qu'est-ce à dire? Tout simplement, que les
disciples eux-mêmes n'ont pas eu plus de facilité que nous n'en
avons aujourd'hui à reconnaître le Ressuscité. Pour que leur
intelligence et leur cœur s'ouvrent, ils ont eu besoin d'un signe
fort, le geste de la fraction du pain.
Toute
la tradition biblique atteste que Dieu, même s'il s'adresse aux
hommes et aux femmes dans le secret de leur conscience, demeure
l'inatteignable: « Dieu,
personne ne l'a jamais vu »
(Jn1,18). On n'a pas d'accès direct et immédiat au Dieu vivant.
Parce
qu'en son Fils Dieu a pris le chemin de la médiation humaine pour
communiquer avec les hommes, la foi chrétienne, qui est foi en Dieu
fait homme, n'envisage la relation à Dieu que par des médiations.
Or, si nous communiquons entre nous le plus souvent par des signes
conventionnels, il arrive aussi que nos relations passent par des
signes moins usuels. Lorsque, par exemple, nos mots habituels ne
suffisent plus, que faisons-nous? Nous avons recours à la médiation,
au moyen de signes et de symboles, du cadeau sans prix que Dieu fait
aux hommes: la possibilité de puiser à la source intarissable de
son amour.
« Pas
besoin de ça pour croire! »
peut-on entendre régulièrement. Pourtant, les sacrements ne
sont-ils pas ce que la tradition chrétienne a de plus beau à
transmettre? Ils lient
ensemble Parole de Dieu et gestes symboliques:
imposition des mains, plongée, onction... Rien de spectaculaire dans
les éléments utilisés: de l'eau, de l'huile, de la lumière, du
pain, du vin..., mais les paroles fortes de la foi: « Je
te baptise... »,
« Ceci est mon
corps... », « Je
te pardonne tous tes péchés... »
Nous
ne croyons pas uniquement avec la tête et le cœur, mais avec notre
corps et nos sens. Comment mieux dire la traversée pascale à la
suite du Christ qu'en plongeant le catéchumène dans l'eau de la
nouvelle naissance? Comment mieux dire que nous sommes ensemble le
Corps du Christ qu'en mangeant et buvant à la table eucharistique?
Les sacrements demandent l'attention de tout notre être et de tout
notre corps.
Nous
sommes ici dans le domaine de l'insondable de la grâce, que nous
n'aurons jamais fini de découvrir. C'est au moment de l'ultime
rencontre que nous verrons et que nous saurons. Plus besoin alors de
sacrements.
Rendez-vous au
week-end prochain! A bientôt!
15.
Pourquoi se confesser à un prêtre?
Comment
nier que le dialogue direct avec Dieu est non seulement juste et bon,
mais indispensable? Que de Psaumes où le croyant, seul à seul avec
Dieu, lui ouvre son cœur! Beaucoup diront: « on
peut recevoir le pardon de nos péchés par la prière ou par la
participation à l'eucharistie. Il faut reconnaître ses pêchés
devant Dieu, les regretter et se disposer à recevoir le pardon. On
peut dire le "Je confesse à Dieu" et "L'acte de
contrition", donc, la confession à un prêtre n'est pas le lieu
exclusif du pardon, au début de la messe il y a une préparation
pénitentielle ».
Alors pourquoi se confesser à un prêtre plutôt qu'à Dieu
directement?
La
réponse nous vient,
explicitement, de
l'Évangile. Jésus ne
s'est pas contenté d'exhorter les hommes à la pénitence pour
qu'ils abandonnent le péché et se tournent vers Dieu de tout leur
cœur: il a accueilli les pécheurs pour les réconcilier avec le
Père. Mort pour nos péchés, il est ressuscité pour nous rendre
justes et il a envoyé l'Esprit-Saint sur les Apôtres pour qu'ils
aient le pouvoir de remettre les péchés. Ensuite, l'histoire
du salut et la révélation,
nous montrent que Dieu veut toujours sauver l'homme par l'homme,
raisons de l'élection d'Abraham, de Moïse... du choix des rois et
des prophètes, de son Incarnation par la servante Marie, du
transfert de son pouvoir et autorité aux Apôtres... à l'Église.
Le
sens de la confession est différent, on
se confesse à Dieu par le ministère de l'Église.
La confession des
péchés est un sacrement. Il y a dans le sacrement une plus
grande efficacité au niveau de l’âme. C’est la "grâce
sacramentelle",
qui donne force, consolation et courage dans le combat de chaque jour
contre le mal et le péché.
La confession permet
aussi au prêtre de donner d’utiles conseils et d’aider
l’évolution de la personne. Lorsqu'on
a commis des fautes graves qui nous ont coupé du Christ, il faut
faire une confession de ses péchés et recevoir le sacrement du
pardon pour rentrer en pleine communion avec Dieu. Même si l'on
n'a commis que des fautes légères, le sacrement est un don de Dieu
qui nous offre l'assurance d'être pardonné et la force pour
combattre le péché. Il renforce notre union à Dieu et nous remet
en route.
Certes,
la source du pardon n'est pas l'Église, mais Dieu. Cependant, c'est
aux Apôtres, donc à l'Église, que le Christ a confié la mission
et le pouvoir de pardonner et de réconcilier en son nom ceux et
celles qui se repentent de leur péché et décident de changer
l'orientation de leur existence.
Grandeur
du sacrement de la réconciliation, qui, selon les termes du Rituel
(N° 26), « permet
de manière irremplaçable de manifester que le pardon rejoint chacun
en ce qu'il a de plus personnel »,
avec une parole de Dieu adaptée pour lui et la proposition d'un
signe de conversion approprié à sa situation.
Ainsi, par ce sacrement s'opèrent
plusieurs types de confession: la
confession de conversion
transforme la vie du
pénitent et lui fait prendre conscience d'un changement radical.
Elle le renouvelle par l'expérience sensible de la grâce de Dieu.
Celui qui se converti peut être saisi brusquement par la grâce ou
être conduit à la conversion par étapes. La
confession de relèvement
après une faute grave rétabli dans la communion avec Dieu. La
confession de dévotion ou la confession fréquente. Cette
dernière est la confession la plus pratiquée des chrétiens et
chrétiennes.
La
confession fréquente conduit à un approfondissement de la
conscience du péché devant l'amour de Dieu pour nous et nous
renforce dans la conviction que l'on fait parti du monde des
pécheurs. La confession fréquente est une aide réelle sur le
chemin de la sanctification. Le
pape Jean Paul II
a encouragé les fidèles et les prêtres à la confession
fréquente. Cependant un danger guette la confession
fréquente:
la routine.
Ceci
dit, beaucoup se demandent aussi quelle
différence
y a-t-il entre l’entretien avec un psychologue et la confession à
un prêtre, donc, différence entre la fréquence au divan ou au
confessionnal.
Ceux-ci ne doivent pas oublier que la confession
et la psychanalyse ont des points de convergence : s'exprimer
verbalement devant un autre qui écoute. Mais il y a des différences
fondamentales. La confession des péchés est un acte religieux dans
lequel le sujet reconnaît son péché et demande à être pardonné.
La psychanalyse est un travail d'investigation sur soi-même afin de
dénouer des problèmes psychiques. Le psy aide la personne à mieux
se connaître et à s’assumer. Le prêtre lui montre l’amour de
Dieu et sa miséricorde capable, par le pardon, de la guérir de ses
faiblesses.
En
fait, dans ce sacrement, plutôt que nous confesser, c'est Dieu que
nous confessons! Avant de confesser notre péché, nous confessons le
Dieu d'amour et de pardon.
Un
enfant qui se présentait pour la première fois au sacrement de la
réconciliation a impressionné et ému le prêtre parce qu'il ne
parlait, en commençant, que des efforts qu'il avait faits et de
toutes sortes de choses positives. Remarque du prêtre: « Tout
ce que tu dis est très bien, Dieu est heureux! Mais, veux-tu
maintenant lui dire ce que tu as pu faire de mal et que tu
regrettes? » De
la tête, l'enfant a répondu non. Le prêtre a insisté: « Pourquoi
ne veux-tu pas? »
Et l'enfant de répondre: « Parce
que je ne veux pas lui faire de peine. Je préfère lui dire ce que
j'ai fait de bien. »
Cet enfant, sans le savoir avait compris ce qu'est le sacrement de
réconciliation.
Et
les divorcés-remariés? L'Église leur demande, comme pour
l'Eucharistie, de se tenir à l'écart du sacrement de la
réconciliation. Rappelons ici qu'il existe d'autres manières de se
réconcilier avec Dieu et avec les frères et sœurs: faire un
pèlerinage, demander son pardon à une personne qu'on a pu blesser
gravement, réparer matériellement une injustice dont on s'est rendu
coupable.
Le
Père voit ce que nous faisons en secret, son cœur est
miséricordieux, il se réjouit plus pour un seul pécheur qui se
convertit que pour quatre-vingt-dix-neuf justes qui n'ont pas besoin
de conversion (Lc15,7). Pour jouir de cette infinie miséricorde de
Dieu, osons fréquenter le confessionnal, loin d'en mourir, beaucoup
de personnes y reviennent guéries, réconfortées et joyeuses.
Rendez-vous pour le
week-end prochain! A bientôt! 14. Quelle place nos
cinq sens doivent-ils avoir dans une célébration?
Une critique parfois
émise à l'encontre de la réforme liturgique de Vatican II
est qu'elle aurait provoqué un appauvrissement corporel au profit
d'une logorrhée intellectualiste. Au-delà de l'exagération du
propos, il y a ce constat difficile à nier: nos célébrations, trop
souvent, sont tellement orientées vers la compréhension
intellectuelle qu'elles ont la fâcheuse tendance à négliger le
corps des fidèles et ses cinq sens: l'ouïe, la vue, le
toucher, le goût et l'odorat.
Les cinq sens, eux aussi,
attendent que la liturgie les prenne en compte et les sollicite:
La vie:
Lorsqu'on pénètre dans une église, que donne-t-elle à voir
d'abord: l'autel, l'ambon, le siège de présidence, ou bien une
montagne de fleurs qui occultent plus qu'elles n'offrent ou ne
rendent grâce? Et les acteurs qui interviennent dans le chœur,
comment sont-ils vus par les fidèles: comme des automates qui
s'acquittent tant bien que mal de leur fonction, ou bien comme des
serviteurs de l'assemblée qui lui permettent, de l'accueil jusqu'à
l'envoi, de se tenir en communion dans un même Esprit?
L'ouïe: Le
lecteur qui proclame la Parole de Dieu à l'ambon, quelle conscience
a-t-il de son rôle: est-il soucieux de sa propre voix et de son
propre souffle, ou bien a-t-il conscience que cette Parole vient de
plus loin que lui et qu'elle doit toucher les auditeurs? Ceux et
celles qui disent les intentions de la prière universelle, avec
quelle intonation les disent-ils: avec l'intonation d'un lecteur qui
lit paresseusement le texte d'une revue, ou bien avec l'intonation
de quelqu'un qui, dans la foi, nomme les souffrances et les espoirs
des hommes pour les présenter à Dieu?
Le toucher:
Le prêtre qui, au seuil de la liturgie, invite au signe de la
croix, comment le trace-t-il sur lui-même: mécaniquement et avec
précipitation, ou bien lentement et amplement? La paix avant la
communion, comment les fidèles se la donnent-ils: en un geste
furtif qui ressemble à la poignée de main de la rue ou bien en
tendant les deux mains ou encore en se donnant l'accolade?
Le goût: Les
hosties de la communion, quel goût ont-elles: un goût de papier
cartonné, ou bien un goût de pain?
L'odorat:
L'encensement du pain et du vin, des ministres et du peuple, quel
est son effet: ne voit-on qu'une maigre fumée qui monte devant la
face de Dieu comme la prière monte vers Lui, ou bien l'encensement
est-il suffisamment généreux pour que la fumée touche les narines
des fidèles?
Ces remarques, au fond,
renvoient à une question plus fondamentale qui est celle de la
vérité en liturgie. La lumière éclaire-t-elle? Ce qui est dit
est-il compréhensible? La paix est-elle donnée plus qu'avec des
mots? Le pain est-il du pain? L'encens imprègne-t-il l'espace de son
parfum?
Dans une
célébration, il ne suffit pas que tout soit accompli conformément
aux rubriques. Il faut encore que la liturgie soit vraie.
Rendez-vous au week-end prochain! A
bientôt!
13.Les
chants sont-ils indispensables à une célébration?
Voici un texte étonnant
qui est, sans doute, la meilleure réponse à la question posée:
« Tu n'as pas besoin de notre louange, et pourtant c'est toi
qui nous inspires de te rendre grâce: nos chants n'ajoutent rien à
ce que tu es, mais ils nous rapprochent de toi par le Christ, notre
Seigneur. »
Ce texte, extrait de la
4ème préface commune du Missel romain, dit l'essentiel: notre
louange, bien qu'il n'en ait pas besoin, c'est Dieu qui nous
l'inspire; nos chants, qui ne rendent Dieu ni plus saint ni plus
puissant, élèvent notre cœur vers lui et stimulent notre action de
grâce. Mais, il y a chant et chant, tout particulièrement dans le
cadre de la messe.
Tout d'abord, la
célébration eucharistique comporte des actes rituels qui sont, par
nature, des chants et réclament donc d'être chantés. C'est le cas,
en particulier, de l'acclamation: Saint!Saint!Saint, le
Seigneur, qui est le chant le plus important de la liturgie, le
chant de l'assemblée qui, avec les anges et les saints du ciel,
proclame la sainteté du Dieu de l'univers. Dans cette catégorie
figure également le Gloire à Dieu, qui est fondamentalement
une hymne à chanter. Autant le Gloire à Dieu est défiguré
lorsqu'une assemblée molle et apathique le récite mécaniquement,
autant il est puissant et facteur d'unité dans la bouche des
baptisés qui chantent d'un seul cœur.
Par ailleurs, la messe
comporte des actes qui demandent à être accompagnés de chants.
Ainsi, le chant de l'Alléluia qui précède la proclamation
de l'Évangile et dont la fonction est d'accompagner la procession de
l'Évangile. Dans ce registre figurent aussi: le chant de l'Agneau
de Dieu qui accompagne et éclaire le geste de la fraction du
pain, ce qui suppose que ce rite ait une réelle consistance; les
chants de procession qui accompagnent l'entrée, l'apport des
dons et la communion.
Enfin, la célébration
de la messe comporte des textes qui, de par leur genre littéraire,
demandent à être chantés: le Psaume, la Préface,
l'anamnèse, mais à être chantés dans le respect de la
nature de la prière. Une supplication n'appelle pas le même type de
musique qu'une louange ou une acclamation.
A propos des autres
chants liturgiques, en particulier le chant d'ouverture, le
chant après la communion et le chant d'envoi, il
importe de se demander s'ils conviennent à la liturgie. Tel chant à
succès entendu lors d'un grand rassemblement n'est pas forcément un
chant liturgique.
D'une manière générale,
lorsqu'on bâtit un répertoire de chants, et il vaut mieux le bâtir
en équipe, il faut tenir compte de la réception des chants par
l'assemblée concrète qui sera conviée à se les approprier.
De manière plus générale
encore, la gestion des chants nécessite un équilibre entre les
chants plus anciens (car la mémoire sert l'expression de la foi) et
des chants plus récents: introduire un chant nouveau tous les deux
ou trois dimanches mène à une impasse, pour dire que trop de
nouveautés tuent la nouveauté.
Somme toute, la messe
étant la prière par excellence, elle le deviendrait doublement
quand elle est bien chantée car comme le dit Saint Augustin,
« Qui chante bien, prie deux fois ».
Rendez-vous au week-end prochain! A
bientôt!
Question et réponse n° 12.
Que disent certaines
de nos attitudes dans la prière?
Notre corps,
journellement, prend de multiples attitudes: debout, assis, courbé,
couché... Ces attitudes sont, la plupart du temps, machinales; elles
échappent à notre attention. Parfois, nous les chargeons de sens:
on se tient debout devant quelqu'un qu'on veut honorer, on prend la
peine de s'asseoir en face d'un ami qu'on veut écouter... Dans ce
cas, l'attitude du corps devient un signe. Pas de liturgie qui
serait un rassemblement purement spirituel. Pas de participation des
fidèles sans certaines attitudes du corps appelées à devenir des
signes. L'attitude assise
est signe d'écoute, de silence, d'accueil, de contemplation.
L'attitude debout est signe d'espérance, de résurrection, de
réponse joyeuse. L'attitude prosternée est signe de misère,
d'épreuve, d'humilité, de renoncement. L'attitude agenouillée
est signe de demande, de supplication, d'aveu de dépendance,
d'intercession. On pourrait en dire autant de la danse, de la
position des mains et des mouvements de la tête et des yeux. La liturgie nous prend
avec notre corps parce que c'est avec notre corps que nous sommes
présents à Dieu, aux autres, au monde. Le corps à la fois précède,
sous-tend et prolonge la parole, quand tout bonnement on ne le
sollicite pas pour la suppléer: là où la parole s'arrête, le
corps parle encore, fût-ce dans une présence inerte et silencieuse.
La prière, pour être une prière « en esprit et en
vérité »(Jn4,24), doit saisir tout l'être de celui qui
prie. « Offrez vos corps, écrit Paul aux chrétiens de
Rome, en sacrifice vivant, saint et agréable à Dieu »
(Rm12,1). Non, pas le corps en tant que distinct de l'âme, mais
l'homme tout entier agissant dans et par son corps, qui est le lieu
nécessaire de sa vie relationnelle. « Les attitudes
communes à observer par tous les participants, peut-on
lire au n° 42 de la Présentation générale du
Missel romain, sont un signe de l'unité des membres de la
communauté chrétienne rassemblée dans la sainte liturgie; en
effet, elles expriment et développent l'esprit et la sensibilité
des participants. » Encore faut-il que ces attitudes
communes soient belles: on peut être vautré sur sa chaise, par
exemple, et oublier qu'être assis est l'une des attitudes de foi
dans une liturgie. Cela dit, il faut
reconnaître que la réforme liturgique de Vatican II a
bouleversé des habitudes séculaires de piété durant les
célébrations. S'incliner pour l'adoration, s'asseoir pour écouter
la Parole de Dieu, se tenir debout pour la prière eucharistique,
tourner les mains vers le Père pour la prière du Seigneur, tout
cela reprend sens, mais reste, pour une large part, un univers à
redécouvrir, en particulier par les adultes qui ont reçu une
éducation religieuse où le corps, excepté s'agenouiller et joindre
les doigts des mains, n'était guère sollicité dans la prière et
qu'il faut éviter de braquer en leur imposant telle ou telle posture
qui leur fera dire: « ça m'a empêché de prier! »
Question et réponse n° 11.
11.En quoi une célébration peut-elle être belle?
Comme est belle cette
procession d'enfants handicapés qui apportent à l'autel les
offrandes du peuple de Dieu! Comme est belle cette exhibition
chantante et dansante des jeunes filles et jeunes garçons en
procession et autour de l'autel! Comme est belle cette marée
d'applaudissements d'une foule heureuse d'entourer un nouveau prêtre
le jour de son ordination! Ces exemples, sans
rapport les uns avec les autres, montrent qu'il est difficile de dire
en quoi et pourquoi une célébration, à tel ou tel moment, est plus
ou moins belle. Nous disons simplement: « C'est beau. »
Essayons, néanmoins, de voir à quelles conditions une liturgie
pourra être dite belle. Une liturgie pourra être
dite belle si elle reflète la beauté de Dieu-Trinité: le
Père, créateur des merveilles de l'univers; le Fils, qui porte à
la perfection la beauté de l'être humain; l'Esprit-Saint, source de
dynamisme et de créativité.
Une liturgie pourra aussi
être dite belle si son visage rayonne des mille visages du
Christ: visage de l'enfant de la crèche, humble et vulnérable;
visage de l'homme de la Palestine sur lequel se reflètent les peines
et les joies de ses frères et sœurs; visage transfiguré du Fils
bien-aimé sur la montagne; visage torturé et angoissé du suppliant
de Gethémani; visage violenté et outragé du Crucifié; visage
apaisé et illuminé du Ressuscité.
Une liturgie pourra enfin
être dite belle si elle sait cultiver, sans tomber dans les
ornières du ritualisme, l'art de célébrer en favorisant tout ce
qui pourra ouvrir au sacré: la vérité des attitudes et des
gestes, l'éclat des vêtements liturgiques, l'harmonie du chœur.
En somme, sera beau, dans
une célébration, ce qui fait sens et, par conséquent, ce
qui est ajusté à la liturgie:
si la souche
disposée avec art près du livre de la Parole durant le Carême est
toujours là durant la Veillée pascale, elle fera office de
repoussoir; en revanche, si à la même place apparaît une
magnifique composition florale, le livre de la Parole recevra
l'hommage qui lui est dû en la nuit de la résurrection;
si le jeu
envahissant d'un grand orgue ne cesse de s'imposer tout au long
d'une liturgie, il nuira à la dynamique de la célébration, qui
est faite d'avancées et de pauses; en revanche, une modeste flûte
à bec, intervenant de temps à autre, sera à même de créer un
vrai climat de recueillement.
On le voit, la beauté
en liturgie peut jaillir d'un déploiement rituel majestueux aussi
bien que de gestes simples et sobres. Un exemple éloquent est
celui de la proclamation de l'Évangile. D'une part, il est évident
qu'un vrai Évangéliaire, élégant et de grand format, sera plus
digne de la Parole de Dieu qu'une revue ou qu'une feuille volante;
d'autre part, il n'est pas moins évident que cet Évangéliaire
porté dans la procession d'entrée par un diacre en habit de fête
valorisera autrement la Bonne Nouvelle que le lectionnaire déposé
sur l'ambon par le sacristain avant le début de la célébration.
La clé de la beauté
en liturgie réside dans la « noble simplicité »
que prône le Concile. Question et réponse n° 10.
Quels sont les rôles
que suppose une célébration?
Avant Vatican II,
la liturgie et spécialement la messe était l'affaire du prêtre et
de quelques clercs qui l'assistaient. Depuis bientôt un demi-siècle,
de nombreuses personnes (certaines ordonnées, d'autres instituées,
d'autres encore désignées) remplissent des rôles divers, toujours
dans le respect de cette règle d'or énoncée par le Concile au n°
28 de la Constitution sur la liturgie : « dans
l'assemblée chacun doit faire tout ce qui lui revient, mais cela
seulement! »
Le premier des services
liturgiques est celui de la Parole de Dieu. Le rôle du
lecteur est si important que les livres liturgiques prévoient
l'institution du lecteur comme ministre de la Parole; le psalmiste
qui n'est pas forcément le chantre, cantille le psaume à l'aide de
quelques notes qui mettent en valeur l'ossature poétique du texte;
le prédicateur rompt le pain de la Parole de telle manière qu'elle
devienne efficace dans la vie des auditeurs.
Un autre service
liturgique est celui de la prière. Tantôt, c'est un seul qui
parle: par exemple, pour proclamer les intentions de la prière
universelle; tantôt tous parlent ou chantent et les interventions du
peuple ont alors besoin de facilitateurs: par exemple, le chantre,
qui conduira la prière chantée de l'assemblée, ou encore la
chorale, qui soutiendra au mieux le chant de l'assemblée et qui se
rappellera toujours qu'elle fait partie intégrante de l'assemblée,
ou encore l'organiste, qui est serviteur à part entière du peuple
qui chante.
Un autre service
liturgique est celui des rites, qui fait appel à de nombreux
rôles, dont voici les principaux:
1.Le président
(qu'on appelle l'officiant s'il s'agit d'un laïc, par exemple lors
des funérailles): il représente le Christ berger qui rassemble et
guide son troupeau; là où c'est possible, il est assisté du diacre
ou encore de l'acolyte, qui, comme le lecteur, peut être institué
par l'évêque; il peut encore être entouré de servants d'autel
qui, non seulement accomplissent de multiples tâches pratiques, mais
donneront à voir ce qu'est une authentique attitude de prière.
2.Le cérémoniaire:
sauf dans de petites assemblées, il fait fonction de coordinateur;
en somme, il veille au bon déroulement des différentes séquences
de la célébration, si bien que puisse être cultivé toujours
davantage l'art de célébrer.
3.Le sacristain:
il assure le rôle non négligeable de la maintenance, qu'il s'agisse
de vérifier si la sono est correctement réglée ou si le
lectionnaire est ouvert à la bonne page.
4.L'équipe
liturgique: loin d'être d'abord ceux qui établissent le
programme des chants et rédigent les intentions de la prière
universelle, ses membres ont pour tâche cruciale d'échanger
régulièrement sur la justesse des célébrations et sur les
attentes des fidèles.
La liturgie est
multiforme et son organisation dépend d'une paroisse à une autre ,
ses acteurs sont variés et partagent des tâches différemment selon
les paroisses, mais à chaque célébration elle invite les uns et
les autres à marcher du même pas vers la communion à venir.
Rendez-vous au week-end prochain! A bientôt!
Question et réponse n° 9.
Peut-il y avoir de
célébration sans assemblée?
La célébration d'une
messe, d'un baptême, d'un mariage, de la Parole ...présuppose
toujours des personnes concrètes, concernées et actives. Pour dire
qu'une célébration ne peut exister en dehors de celles et ceux qui
y participent et qui constituent l'Église en prière.
Ici, le mot « Église »
est riche d'enseignements: il vient, en effet, du grec 'ekklèsia',
qui signifie 'assemblée', plus précisément « assemblée
appelée et convoquée » par Dieu. Il s'agit d'une
assemblée liturgique, les membres d'une communauté chrétienne
locale, le peuple de la Nouvelle Alliance, c'est-à-dire l'Église
universelle, même si ces membres ne sont pas tous présents dans
cette assemblée.
Constitutive de toute
liturgie, l'assemblée est aussi le premier acteur de toute liturgie
parce que, suivant l'étymologie grecque du mot, la liturgie signifie
« action du peuple », le service public: un
service que le Christ Serviteur rend au peuple de Dieu et que le
peuple saint rend à son Dieu.
Intéressante est la
manière dont cette assemblée se forme. Jamais ne se formant à
partir d'opinions communes, elle se reçoit du Seigneur qui la
convoque et assure sa communion, pour finalement dire que
naturellement, elle est un peuple composé de saints et de pécheurs,
c'est-à-dire appelé à accueillir la grâce de Dieu et cependant
marqué par le péché qui affecte chacun des participants. C'est
pour cela que l'assemblée liturgique ne peut être une Église de
purs et qu'il doit y avoir place, chez elle, pour tous ceux qui
acceptent d'entendre l'appel du Christ.
Cette diversité est un
facteur auquel il faut être particulièrement attentif aujourd'hui.
Pratiquants réguliers ou épisodiques, baptisés retrouvant
l'assemblée après un temps d'éloignement, croyants ou
non-croyants: tous doivent se sentir accueillis. Cette indispensable
attention à tous et à chacun a deux conséquences pratiques: d'une
part, il vaut mieux éviter les expressions liturgiques trop
particulières, réservées à des initiés, qui risquent de
déconcerter une majorité de fidèles; d'autres part, il faut
essayer de faire en sorte que chaque membre de l'assemblée puisse
vraiment participer et s'exprimer. Chaque assemblée a son visage
propre et ce visage doit être rayonnant de la grâce du Seigneur.
Ceci dit, pas de
célébration sans assemblée, et pas d'assemblée sans appel ni
convocation. Pas d'assemblée non plus sans envoi. On ne peut jamais
s'installer dans un paradis anticipé. Tout sacrement projette en
avant. Toute liturgie est une halte sur le chemin pour reprendre
souffle et orientation. Dans nos assemblées, le
chant le plus sonore devrait toujours être le cri des premiers
chrétiens: « Maranatha! Viens, Seigneur Jésus! »
(1Co16,22). Car sans l'attente fervente de la venue du monde nouveau
et de l'achèvement final, nos célébrations n'auraient aucun sens,
parce que vides et ne conduisant nulle part.
Rendez-vous au week-end
prochain! A bientôt! Question et réponse n° 8.
Comment se déroule
habituellement une célébration? Toute célébration,
qu'il s'agisse d'une célébration sacramentelle, d'une célébration
pénitentielle ou d'une célébration de la Parole, suit un chemin
qui doit imprimer un rythme aux gestes et aux signes prévus par les
rituels de l'Église. Ce chemin comporte, en général, sept
balises: 1.L'ouverture:
L'assemblée se constitue et prend corps par un chant, un geste ou
une parole dite par l'officiant. 2.La prière:
Dans la prière qui conclut le temps de l'ouverture et que dit
l'officiant, les fidèles confient au Père, par le Fils, dans
l'Esprit, leurs espoirs comme leurs préoccupations et s'ouvrent à
la grâce de Dieu en disant « Amen ». 3.La proclamation de
la Parole: Indispensable pour qu'une liturgie puisse être dite
chrétienne, souvent contrariante, la Parole interpelle les fidèles
et les fait sortir d'eux-mêmes pour les confronter à 'Celui dont
les pensées ne sont pas nos pensées et dont les chemins ne sont pas
nos chemins' (Is55,8). 4.L'appropriation de
la Parole: Par le silence, le partage ou l'homélie de
l'officiant, par la poésie ou le chant, par des images ou des
danses, la Parole de Dieu pénètre le cœur des fidèles jusqu'à
devenir leur propre parole. 5.L'action de grâce
et l'intercession: En réponse à la Parole reçue et méditée,
l'assemblée rend grâce au Père pour ses largesses et le supplie
pour tous ses enfants par les prières de la liturgie, par des
prières écrites à l'avance par les fidèles ou encore par des
prières exprimées spontanément à l'incitation de l'officiant. 6.La communion:
L'action de grâce et l'intercession conduisent à la prière par
excellence, le Notre Père, et à un acte commun: un geste de paix,
le partage du Corps et du Sang, l'échange convivial d'objets
symboliques... 7.L'envoi: Dite
par l'officiant, la formule de l'envoi marque la fin de la liturgie à
l'église et le commencement d'une nouvelle liturgie, celle qui doit
imprégner la vie des fidèles en les faisant devenir autres à la
gloire de Celui qui les avait convoqués. On peut observer que ce
chemin est structuré par quatre temps principaux: le
temps de l'accueil (1 et 2); le temps de la Parole (3 et 4); le temps
des signes (5 et 6); et le temps de la mission (7). Ceux qui préparent une
liturgie ne partent jamais de rien. Depuis des siècles, des
structures se sont imposées qui sous-tendent une célébration et en
organisent la trame. On pourrait dire qu'à l'instar de la fête
profane, la liturgie de l'Église a ses passages obligés. Et pourtant, chaque
célébration revêt un cachet particulier. Aucun baptême ne
ressemblera à un autre, aucune messe ne répétera celle qui a
précédé: les acteurs, les lieux et les temps ne sont jamais
identiques. A chaque fois, la structure réclame une mise en œuvre
qui corresponde à l'originalité de l'assemblée. Ainsi, les fidèles
sont construits par la liturgie en même temps qu'ils sont conviés à
la construire.
Rendez-vous au week-end prochain! A bientôt! Question et réponse n° 7.
Que
veut dire « célébrer »?
Les six premières
réponses nous ont permis de connaître les éléments importants qui
composent la célébration liturgique. Avant d'entamer les règles
qui régissent cette célébration, il faut que nous ayons un vrai
sens de ce mot 'célébration', qui vient du verbe 'célébrer'. Selon les dictionnaires,
le verbe « célébrer » est habituellement
transitif: on célèbre, on accomplit avec solennité, un mariage, un
anniversaire, une promotion ... De même, les chrétiens célèbrent
un baptême, l'Eucharistie, les funérailles ... Par ailleurs, qu'elle
soit profane ou chrétienne, la célébration a pour caractéristique
première d'être l'action de plusieurs personnes réunies à une
occasion précise et dans un contexte festif. L'originalité de la
célébration chrétienne réside dans le fait que c'est toujours le
Christ qui convoque les baptisés et que c'est l'assemblée tout
entière qui est l'acteur de la célébration « le sujet
intégral de l'action liturgique », selon la formule
célèbre du cardinal Congar. En venant à une célébration,
les chrétiens répondent à un appel du Ressuscité, prennent du
temps pour réaffirmer leur foi en Dieu Trinité et se nourrissent du
Verbe fait chair par un temps fort de communion avec Lui. Mais comment
célèbre-t-on? Tout ce que met en jeu une célébration relève de
réalités invisibles: la foi ne se voit pas, l'action de grâce ne
se voit pas, la communion ne se voit pas ...Ces réalités invisibles
ont besoin d'attitudes et de gestes pour prendre corps: on verra une
assemblée qui proclame sa foi en chantant le Credo; on verra
une assemblée qui rend grâce en s'unissant à la prière
eucharistique prononcée par le prêtre; on verra une assemblée qui
proclame son unité en communiant au même pain. Ces attitudes et ces
gestes n'ont donc pas d'utilité en eux-mêmes, pour eux-mêmes, par
eux-mêmes, mais ils renvoient à plus qu'eux, à ces réalités
invisibles qui leur donnent sens. Les attitudes et les gestes d'une
célébration sont appelés symboliques. Ainsi, conduire une
voiture est un geste certainement utile et qui doit même être
précis et contrôlé; ce n'est pas, pour autant, un geste
symbolique. En revanche, tracer sur soi le signe de la croix est a
priori un geste parfaitement inutile; c'est un geste symbolique
si, en le faisant, le croyant dit sa foi en la Trinité révélée
par Jésus sur la croix. La célébration
chrétienne ne peut se passer d'attitudes et de gestes qu'on appelle
symboliques parce que ce sont eux qui permettent de rendre visible
l'invisible. On remarquera que la
plupart de ces attitudes et de ces gestes ne sont pas étrangers à
la vie quotidienne. La célébration, toutefois, ne les laisse pas à
leur sens courant: on ne mange pas le pain pour calmer sa faim, l'eau
du baptême n'a pas pour but de nettoyer. La célébration ne les
laisse même pas à leur sens symbolique de tous les jours: on ne
partage pas le pain simplement pour signifier l'amitié; on ne verse
pas l'eau simplement pour signifier la purification. Ces deux
dimensions (le sens courant, le sens symbolique), la célébration
les dépasse en accompagnant les attitudes et les gestes de paroles
spéciales: « Le Corps du Christ » lors de la
communion; « Je te baptise au nom du Père et du Fils et du
Saint-Esprit » lors du baptême. Attitudes,gestes et
paroles nous conduisent au-delà de l'humain et nous ouvrent à Dieu.
Voilà pourquoi ces éléments doivent être humainement vrais, sans
quoi ils resteront en chemin et ne conduiront jamais au-delà
d'eux-mêmes.
Question et réponse n°6.
Pourquoi
l'eau a-t-elle une une grande importance en liturgie?
François d'Assise l'a
chantée en une prière célèbre: « Notre soeur l'eau,
très utile, humble, précieuse et pure ... » Compagne de toutes les
heures d'une journée, l'eau sert à purifier, à féconder: elle
lave les souillures ,elle étanche la soif. Pour la nomade du désert,
elle est une source de vie dont il comprend tout le prix, car, sous
son apparente simplicité, elle développe la vie et ses énergies.
C'est pourquoi elle est le signe de la bénédiction de Dieu et image des
biens messianiques, en particulier de l'Esprit-Saint, le don par
excellence. A l'inverse, l'eau peut
être une force redoutable, chaotique, capable de tout détruire:
elle rompt les barrages, elle inonde les villes et les campagnes et
occasionne des pertes humaines et matérielles, comme c'est le cas
ces derniers jours. Pour le peuple juif, qui n'avait pas le pied
marin, la mer était une force nuisible et terrifiante, l'abîme où
séjournaient des monstres démoniaques. Dans le récit du déluge,
par exemple, l'eau est l'instrument de la colère divine pour
purifier la terre de son mal. Si elle vient à manquer, l'eau est
cause de sécheresse mortelle, un fléau qui frappe aujourd'hui
encore de nombreux pays à travers le monde, rappelez-vous ce qui se
passe dans la corne de l'Afrique. Pour le croyant, l'eau
peut devenir le symbole de l'épreuve qu'il subit avec foi pour
trouver le salut. Comme Noé après le déluge, Moïse est sauvé des
eaux, puis il conduit Israël à travers la Mer Rouge et fait jaillir
l'eau du rocher. Plus tard, Josué franchit le Jourdain à pied sec
pour entrer dans la Terre promise. Signe de vie biologique
et de purification, l'eau est signe de la puissance vivifiante de
Dieu sous ses diverses formes: son Esprit, sa Parole , sa Sagesse. C'est d'elle que parle Jésus à la Samaritaine, au puits de Jacob.
C'est en elle que le croyant doit être immergé pour être sauvé. Eau de baptême par
laquelle nous sommes renés de l'Eau et de l'Esprit, eau dont le
prêtre nous asperge en mémoire de notre baptême, eau qu'à la
messe le prêtre ajoute au vin en disant: « Puissions-nous
être unis à la divinité de Celui qui a pris notre humanité ... » Durant la veillée
pascale, la bénédiction de l'eau baptismale par le prêtre est
accompagnée de cette magnifique prière: « Seigneur,
Dieu tout-puissant, daigne bénir cette eau. Tu l'as créée pour
féconder la terre et donner à nos corps fraîcheur et pureté. Tu
en as fait aussi l'instrument de ta miséricorde; par elle tu as
libéré ton peuple de la servitude et tu as étanché sa soif dans
le désert ;par elle les prophètes ont annoncé la nouvelle Alliance
que tu voulais sceller avec les hommes ;par elle enfin,eau sanctifiée
quand Jésus fut baptisé au Jourdain, tu as renouvelé notre nature
pécheresse dans le bain de la nouvelle naissance. Que cette eau,
maintenant, nous rappelle notre baptême, et nous fasse participer à
la joie de nos frères et soeurs les baptisés de Pâques. » Présente dans les deux
sacrements majeurs que sont le Baptême et l'Eucharistie,l'eau est le
signe de la vie de Dieu en nous et en tous nos frères et soeurs
chrétiens et chrétiennes.
Rendez-vous au week-end prochain! A bientôt!
Question et réponse n°5.
Quelle
est la place de Marie dans le célébration liturgique?
Dans notre rendez-vous
dernier,nous avons pu découvrir que dans chaque célébration
liturgique,la place de la Parole de Dieu est irremplaçable.
Alors,qu'en est-il pour la Sainte Vierge Marie,la Mère de Dieu?C'est
ce que nous allons essayer de voir.
Une réponse rapide mais
capitale,à cette question consiste à rappeler que l'Église ne prie
pas la Vierge Marie comme elle prie le Père ,le Fils et
l'Esprit-Saint.
Quand nous prions le
Père,nous nous tournons vers lui avec foi et espérance,mais en
ayant conscience qu'il surpasse toute chose. Quand nous supplions le
Fils,nous nous tournons vers Celui qui est notre frère en
humanité,mais demeure le Fils éternel du Père. Quand nous
invoquons l'Esprit-Saint,nous nous tournons vers Celui qui est
présent au plus intime de nous-mêmes ,mais sans jamais oublier que
Dieu est Dieu ,et que nous,nous sommes ses créatures.
La Sainte Vierge
Marie,elle,nous ne la prions pas de la même façon. Quand nous
récitons le « Ave Maria »('Réjouis-toi Marie'
ou 'Je vous salue,Marie'),nous remarquons tout de suite que
prier la mère de Jésus,c'est la prier de prier pour nous. C'est un
appel à l'intercession de quelqu'un qui est comme nous,une créature
de Dieu,et qui ,dans notre condition d'être créé,se tourne comme
nous vers le Dieu invisible. Mais alors,pourquoi ne pas directement
prier Dieu?
Parce que Marie est
d'abord, celle qui a eu le privilège et la confiance du Père pour
mettre au monde le Messie tant attendu;et ensuite,celle à qui le
Christ lui-même a remis ses frères,les hommes,en la personne du
disciple bien-aimé: « Femme,voici ton
fils »(Jn19,26).Il suffit de lire l'Évangile et de se
laisser guider avec disponibilité pour comprendre que la Mère du
Fils unique de Dieu peut,comme personne d'autre,intercéder auprès
du Père des cieux pour les filles et les fils adoptifs que nous
sommes. Si Dieu ,pour nous faire participer activement à sa
divinité,a préféré passer par Marie,pourquoi nous autres,nous ne
devons pas passer par elle pour bénéficier de ses faveurs?
Ce que Dieu veut,Marie le
veut. Dès l'annonce de Gabriel,Marie est prête: son attente est
exaucée parce que sa prière est parfaite.
Croyons-nous,comme
Marie,en la toute-puissance de la prière?Croyons-nous,comme elle,que
tout ce que nous demandons dans la prière avec foi,nous le
recevrons?Croyons-nous,comme elle,que les disciples du Christ
,lorsqu'ils prient le Père en toute vérité,c'est-à-dire en se
soumettant amoureusement à sa volonté,seront exaucés?
En fait,nous n'osons pas
vraiment le croire parce que nous en sommes conscients ,le bien et le
mal se mêlent dans notre prière. Il nous arrive de demander à Dieu
ce qui relève purement et simplement de notre caprice ou de notre
cœur endurci. Il arrive même de ne plus rien lui demander du tout
quand nous souffrons intensément ou que le malheur nous submerge.
C'est alors,plus que jamais,qu'il nous faut prier Marie de prier pour
nous,Marie qui est de notre condition humaine.
La prier non pas pour
introduire dans notre imaginaire une figure tutélaire qui rétrécira
la distance abyssale qui nous sépare du Dieu invisible. Mais la
prier en reconnaissant quel mystère de sainteté s'accomplit en elle
par son Fils venu en notre monde la nuit de Noël. La prier en
reconnaissant que,dans l'humble servante,il nous est donné de voir
notre propre condition d'enfants d'Ève créés pour communier à la
vie même du Puissant, « celui qui fait pour nous des
merveilles et dont l'amour s'étend d'âge en âge sur ceux qui le
craignent »(Lc1,45-50)
Rendez-vous au week-end prochain! A bientôt! Question et réponse n°4.
Quelle
est la place de la parole de Dieu dans une célébration liturgique?
Dans notre rendez-vous
dernier,nous avons pu découvrir que les rites,faisant partie
intégrale de la liturgie,ils sont essentiels et inséparables d'elle
car,il n'y a pas de liturgie sans rites!Mais,cette liturgie,intègre
aussi la Parole de Dieu qui y tient aussi une place très importante
comme vous allez le découvrir!Quelle est cette place? Dans toute célébration
liturgique,donc pas seulement dans la messe,la Parole de Dieu occupe
une place privilégiée. Pourquoi? A cause de la célèbre phrase du
récit des pèlerins d'Emmaüs: « Il leur
expliqua dans toutes les Écritures ce qui le concernait. » Dans une célébration
liturgique ,la proclamation des Écritures n'a pas pour finalité de
donner un enseignement spirituel ou moral,encore moins d'assurer une
formation biblique,mais de mettre l'assemblée à l'écoute du
Seigneur qui parle à son Église. A travers la proclamation du
Premier et du Nouveau Testament,le Christ,en effet,se rend présent
dans sa Parole car c'est lui,affirme le n°7 de la Constitution
sur la sainte liturgie, « qui parle tandis qu'on
lit dans l'Église les Saintes Écritures ». Comment ne pas mesurer
dès lors l'importance et l'enjeu des gestes ,des postures et des
attitudes qui accompagnent la lecture de la Parole de Dieu?Mission
exigeante et exaltante du lecteur appelé à se comporter comme un
porte-parole qui donne sa voix à la Parole sans pour autant faire
écran à cette Parole?Comment se tiendra-t-il ,aussi bien par
rapport au livre que par rapport à l'assemblée? A quoi il faut ajouter
que cette Parole attend d'être accueillie dans l'aujourd'hui d'une
assemblée et que ,par conséquent,elle trouve son accomplissement
dans l'écoute attentive et intérieure de chacun. C'est ce que signifie la
lecture du psaume ;c'est aussi à cela que contribue l'homélie. Cette place privilégiée
de la Parole de Dieu dans la liturgie ,les fidèles en ont-ils
vraiment conscience? D'une part ,ont-ils
vraiment compris que le Christ qui se donnera ensuite en partage à
travers le pain se donne déjà aux siens à travers sa Parole de
Vie?L'Église,affirme le n°21de la Constitution dogmatique sur la
révélation divine, « ne cesse pas,surtout dans la
sainte liturgie,de prendre le pain de vie sur la table de la Parole
de Dieu et sur celle du Corps du Christ pour l'offrir aux
fidèles ».En d'autres termes,le pain de la Parole a autant
d'importance que le pain de l'Eucharistie. « Il n'y a
même pas eu de communion »,peut-on entendre à l'issue de
telle célébration de mariage ou de funérailles sans
Eucharistie:si,il y a eu communion à la Parole! D'autre part,les fidèles
ont-ils vraiment admis qu'aucun autre texte (aussi « parlant »
soit-il) que le texte biblique ne peut véritablement rendre présent
le Verbe fait chair?Pourquoi cette trop grande place accordée ,dans
certaines célébrations ,à des textes non bibliques? Cinquante ans après
Vatican II,la Parole de Dieu n'a pas encore la place qui lui revient
.Proclamée dans une célébration ,la Parole de Dieu devient
sacrement de sa présence. Saint Augustin a eu un
jour cette comparaison: « De même que tu fais attention
,quand on dépose le corps du Christ dans tes mains,à ce qu'aucune
des miettes ne tombe à terre et ne se perde,de même fais bien
attention quand on lit la Parole de Dieu qu'aucune des paroles de ce
texte ne se perde. » Ceci dit, « Que
notre Bible soit notre nourriture quotidienne! »
Rendez-vous au week-end prochain!A bientôt! Question et réponse n°3.
La
liturgie a-t-elle besoin de rites?
Dans notre dernier
rendez-vous, nous avons pu découvrir que la liturgie sur l'autel de
l'église, le fidèle doit la poursuivre sur l'autel de son
cœur, et, c'est cela la dimension terrestre de l'acte
liturgique; mais, comme elle annonce et préfigure aussi un monde à
venir, dans ce sens où dans nos célébrations ici sur terre nous
participons par avant-goût à la liturgie du ciel, cet acte
liturgique a une autre dimension qui est céleste.
Cet acte liturgique est
fait de rites. Il reste à se demander: peut-il y
avoir une liturgie sans rites?
Le rite fait partie de la
vie des animaux et des hommes. Avant de s'accoupler, deux pigeons
exécutent des danses selon un rituel tout à fin repérable. A la
maison lorsqu'il y a un invité à table, on lui fait prendre telle
place selon un rituel propre à la famille.
Par la mise en jeu des
gestes et des paroles , les rites célèbrent des événements
(prendre la crémaillère, enterrer sa vie de garçon, défiler le 21
juillet ...) et consolident l'appartenance à une famille, à un
groupe, à une nation. Hérités du passé, les rites permettent, par la
reproduction plus ou moins réglée, ritualisée d'attitudes ou de
pratiques, de donner sens et profondeur à la vie présente en même
temps qu'ils ouvrent les cœurs à l'avenir.
Pas plus qu'il ne
saurait y avoir de vie sans rites , il n'y a de religion sans rites.
En ayant recours lui aussi à des rites, le christianisme manifeste
son caractère profondément humain, car l'homme ne peut dire sa foi
qu'en empruntant des chemins conformes à sa nature. Les rites sont
un de chemins qui rendent possible la rencontre du Dieu
« ineffable, incompréhensible , invisible
, inaccessible », selon les mots de la liturgie de Saint
Jean Chrysostome.
Hélas, les rites ont
mauvaise presse. Peut-être parce que trop longtemps on les a
confondus avec des actes conventionnels liés à des systèmes
d'habitudes. Le rite, a-t-on dit trop souvent, c'est ce qui doit être
exécuté selon ce qui est prescrit officiellement: sans plus. Déjà
en 1947, dans sa grande encyclique Mediator Dei, Pie XII avait
mis en garde contre une liturgie qui ne serait que
rubricisme, c'est-à-dire observance servile des
rubriques (du latin ruber, rouge), ces consignes qui sont
imprimées en rouge dans les livres liturgiques et indiquent avec
précision la manière d'accomplir tel ou tel geste.
Réduire les rites à la
simple exécution d'un acte à répéter au fil des jours et des
semaines est la manière de le vider de sa force vitale. Car, le
rite n'est pas à expliquer (on n'explique pas aux amis pourquoi
et comment on prend un pot ou encore pourquoi et comment on mange un
gâteau d'anniversaire), le rite demande à être vécu en même
temps qu'il nous fait vivre. Plutôt que de les investir de nos
attentes ou de nos convictions, il s'agit de nous laisser investir les
rites, c'est-à-dire de nous laisser travailler et façonner par les
attitudes et las gestes auxquels ils nous convient. A ceux qui les
accomplissent, les rites demandent d'être
accueillants, humbles, pauvres et, par-dessus tout, vrais. Alors, la
répétition des gestes et des paroles sera plus un handicap. Au
contraire, le geste et la parole du rite seront désirés comme est
désirée l'eau par celui qui a soif.
Les rites ne disent
pas ce qu'ils font, ils font ce qu'ils disent. Encore faut-il que
le croyant les laisse faire et ouvre son cœur à leur travail. Aux
Pharisiens et aux Scribes qui se contentaient purement et simplement
de s'inscrire dans la « tradition des anciens », Jésus
oppose la terrible prophétie d'Isaïe: « Ce peuple
m'honore des lèvres, mais son cœur est loin de moi. C'est en vain
qu'ils me rendent un culte »(Mt15,8-9). Alors, ici à
Erpent, ne soyons pas comme ceux-là.
Rendez-vous au week-end prochain! Question et réponse n°2.
Quelle
est la double dimension de l'acte liturgique?
Dans
notre dernier
rendez-vous,nous avons découvert que la liturgie est un acte d'une
assemblée convoquée par Dieu-Trinité,de l'Eglise en tant
qu'assemblée appelée et fondée par le Christ et guidée par
l'Esprit-Saint.
Notre rendez-vous du jour
consiste à voir que cet acte a une
double dimension.Mais,laquelle est-ce?
Nous savons que la
formule par laquelle le prêtre prononce la dispersion de l'assemblée
est: « allez (et restez) dans la paix du
Christ »,autrement dit :tout ce que vous avez
entendu durant
le temps de la Parole ,tout ce que vous avez reçu durant le temps de
l'Eucharistie,allez le mettre en pratique et la paix du Christ ne
vous fera pas défaut! Pour dire qu'une fois achevée à l'église,la
célébration non seulement se poursuit,mais aussi elle trouve son
accomplissement dans l'existence quotidienne et les engagements de
tous les jours.
Comme célébration de
l'Alliance entre Dieu et les hommes,la liturgie comporte en effet une
dimension éthique ,qui n'est pas sa simple conséquence ,mais
qui est inhérente à l'acte de célébration lui-même.La liturgie
appelle une existence nouvelle où chacun s'efforce de s'accorder à
ce qui a été célébré par tous.
Etre « pratiquant »
en allant à la messe du dimanche na suffit pas. Il faut
encore
être « pratiquant »
tout au long de
la
semaine ,de la vie de famille,dans la vie professionnelle,dans la
vie de loisirs.La liturgie sur l'autel de l'église,le fidèle doit
la poursuivre sur l'autel de son coeur.C'est
ça la
dimension terrestre de l'acte liturgique.
En
même temps,la
liturgie annonce et préfigure le monde à venir.A travers les
aléas,les misères,les combats de l'existence,la liturgie nous
conduit,comme des pélerins,vers la demeure des cieux.Toute liturgie
comporte une perspective eschatologique
(eschaton:ce qui
concerne les choses dernières);toute liturgie doit être considérée
comme une rencontre du ciel et de la terre.Cette rencontre est
rappelée à la fin de chaque préface : « c'est
pourquoi,avec les anges et les archanges ,avec les puissances d'en
haut et tous les esprits bienheureux ,nous chantons l'hymne de ta
gloire ... ».Cette rencontre est au coeur de
l'enseignement
de Vatican II quand il est dit,au n°8 de la Constitution sur
la
sainte liturgie,que « dans la liturgie
terrestre ,nous
participons par avant-goût à cette liturgie céleste qui se célèbre
dans la sainte cité de Jérusalem ».
De tout cela découle une
double conséquence :les célébrations ne peuvent être vécues
comme des célébrations intemporelles ou éthérées ,loin des cris
et des attentes des hommes ;mais on ne peut pas non plus y limiter
son regard à cette terre,comme si c'était là notre seule
espérance.
Tout
doit être fait
pour que soit toujours rappelée et vécue la double dimension
terrestre et céleste de l'acte liturgique.
La liturgie anticipe
la gloire de la cité céleste ,mais sans oublier que la venue du
Christ à la fin des temps n'a pas encore eu lieu.L'éternité est
réellement mais seulement anticipée.
Assez souvent,à la
messe,la prière après la communion se fait l'écho de cette tension
inhérente à toute célébration.Ainsi,celle du 29ème dimanche du
Temps ordinaire: « Seigneur,fais-nous
trouver des
forces neuves dans cette communion aux réalités du ciel:assure-nous
tes bienfaits ici-bas et instruis-nous des richesses de ton Royaume
... »
Rendez-vous au week-end prochain!
Question et réponse n°1.
Chose promise,chose due!Oui,la promesse est une dette!
Très chères
paroissiennes,très chers paroissiens,comme je vous l'avais
promis dans l'Editorial des
« Mélanges Paroissiaux » de ce
mois d'Août,nous allons aborder notre rendez-vous,la réponse à la
question
sur un sujet large et riche, « La
Liturgie ».
Mais,avant
de commencer,permettez-moi d'abord de vous demander des excuses si
jamais je ne parviens pas à satisfaire votre soif,c'est parce que loin
d'être spécialisé en matière,je suis un amateur passionné,avec la bonne
volonté de viser l'important de notre vie ,sans entrer dans le détail.
Commençons par le
commencement:
Que
signifie le mot « liturgie »?
Au
sens étymologique et profane,la liturgie est un service public:elle est
l'acte public (un mot grec formé de deux expressions: 'lit'
du grec 'leitos',qui est l'adjectif de 'laos'
signifiant 'le peuple';et 'urgie'
du grec 'ergon' signifiant 'l'acte,l'oeuvre').Littéralement,le
mot « liturgie » veut dire
« la fonction publique »,autrement
dit: le service accompli au nom du peuple et pour le peuple.
Fondamentalement,la
liturgie est d'abord un acte et non un discours comme nous le trouvons
dans la même langue grecque ('logie' vient du grec
'logos' signifiant 'discours
sur':comme l'anthropologie,la théologie,la
biologie,
la sémiologie ...donc,respectivement,discours sur
l'homme,Dieu,la vie,les signes
...).Pour dire,en fait,qu'en liturgie,
il ne s'agit pas de dire ce qu'on
fait,mais de faire ce qu'on dit,pas parler de Dieu mais faire en sorte
que Dieu parle.
Or,ce que Dieu dit,c'est qu'il est le Dieu de l'alliance
entre lui et son peuple.Avant d'être le lieu d'un enseignement
doctrinal ou moral,la liturgie est le lieu où cette alliance de Dieu
avec les hommes et des hommes avec Dieu est fêtée et renouvelée grâce à
un ensemble de rites à accomplir,à faire par le peuple.
L'autre
dimension très essentielle et importante,est que la liturgie est
toujours l'acte d'un peuple convoqué,pour dire qu'il n'y a pas de
liturgie sans assemblée ,pas de liturgie sans assemblée convoquée.En
grec,le mot 'ecclesia' d'où vient le mot français
'Eglise', sert à désigner 'l'assemblée de ceux et
celles qui sont appelé(e)s par la Parole de Dieu et qui répondent à son
appel'.Acte
d'un peuple convoqué,la liturgie est,à proprement parler,un service
public:le service que le peuple saint rend à son Dieu,mais aussi et
surtout le service que le Christ médiateur rend au peuple en présentant
sa louange et son intercession à Dieu.
« Mystère
de la liturgie,qui est le signe visible du Royaume invisible!Ce qui se
voit dit quelque chose de ce qui ne se voit pas encore et ce qui n'est
pas encore visible se révèle par l'action que donne à voir le
peuple.Par de nombreux traits,l'assemblée liturgique est déjà une
assemblée divine.Dans la liturgie d'ici-bas,nous avons un avant-goût de
la liturgie céleste à laquelle nous tendons comme les voyageurs tendent
au terme de leur voyage »,dit l'archiprêtre Michel
Wackenheim.
Et,selon le concile Vatican
II au n°9 de la Constitution sur la sainte
liturgie, « la
liturgie n'épuise pas toute l'activité de l'Eglise,car,avant que les
hommes puissent accéder à la liturgie,il est nécessaire qu'ils soient
appelés à la foi et à la conversion ».Et le Concile
de citer saint Paul ajoute: « Comment
l'invoqueraient-ils sans avoir cru en lui?
Et comment croiraient-ils en
lui sans l'avoir entendu?Et comment l'entendraient-ils si personne ne
le proclame?
Et comment le proclamer sans être envoyé? »(Rm10,14-15).D'où
l'importance de la catéchèse (le verbe grec 'catéchéo'
signifie 'faire écho à une nouvelle') et du lien
entre la catéchèse et la liturgie.
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